Pour identifier les tendances de consommation, rien de mieux que de laisser traîner son oreille dans les conversations d’inconnus. Cette semaine, dans le métro, j’ai croisé un groupe de lycéens dissertant de la meilleure série Netflix du moment, j’ai entendu un couple débattre du film à regarder ce soir sur Netflix et je me suis retrouvé face à deux trentenaires dont l’un proposait à l’autre de partager la souscription d’un abonnement Netflix.
La plateforme de streaming américaine a envahi nos vies : son nom trouve de l’écho à tous les coins de rue. Si je devais résumer cela en une courte formule, je dirais que les plateaux Netflix ont remplacé les plateaux télé.
Mais en réalité, le plébiscite de Netflix est surtout symptomatique d’un bouleversement des usages qui va bien au-delà de son propre cas.
Netflix, pionnier sur un marché bientôt colossal
Le temps où le consommateur se laissait imposer le choix de ses programmes par la télévision semble déjà obsolète. La génération Y, biberonnée à Loft Story et aux premières émissions de télé-réalité, étourdie par une offre de plus en plus abêtissante, a retrouvé ses esprits et son salut dans ces nouvelles offres à la demande.
La génération suivante, qui a grandi avec Youtube, a déjà appris à choisir. Celle qui lui succède est née avec cette exigence.
Car c’est bien d’exigence dont il est question. La consommation n’est plus passive. On délaisse sans scrupule l’offre vieillissante qui nous est servie sur les différentes chaînes de télévision pour celle, beaucoup plus riche, des plateformes de streaming. Sur Netflix, le consommateur est passionné, actif. Quand il s’ennuie, il change de programme.
Et ce n’est pas près de changer.
Quelle success story tout de même que celle de Netflix (NFLX – NASDAQ) qui eut l’idée de proposer la diffusion de films et séries en s’affranchissant du pouvoir des chaînes de télévision…
Introduite en Bourse en mai 2002 à 1,08 $ l’action, elle cote aujourd’hui autour de 354 $. Depuis le 1er janvier 2015, son cours a augmenté de 711%.
Aujourd’hui, la plateforme compte 137 millions d’abonnés.
Mais Netflix n’a pas créé un besoin. Elle a su reconnaître un glissement de la tendance et s’y engouffrer la première. Et il y aura très vite de la place pour la concurrence sur ce marché qui s’annonce colossal.
Les plus grands noms se bousculent
Lancé en décembre 2016, Prime Video, le service SVOD (Service de Vidéo à la Demande) d’Amazon (AMZN – NASDAQ) ne cesse de grandir. Fin 2018, c’est la deuxième plateforme en France en termes d’utilisateurs, derrière Netflix. Au cours de cette même année, l’entreprise a ainsi dépensé un budget quasiment similaire à celui de Netflix, preuve de l’enjeu stratégique de ce marché.
Mais depuis début 2019, d’autres grosses écuries annoncent leur entrée en course.
Disney (DIS – NYSE), qui a un certain savoir-faire dans le domaine, a ainsi prévu de présenter les premiers contours de sa plateforme Disney + le 11 avril prochain. En achetant Fox, le groupe a peaufiné son catalogue de programmes déjà riche des franchises Marvel et Star Wars, acquises respectivement en 2009 et en 2012. Sa force de frappe est indéniable.
Puis le 27 février dernier, ce fut au tour de la BBC et d’ITV d’annoncer leur collaboration pour le lancement de BritBox, une nouvelle plateforme de streaming qui se basera sur un service déjà existant lancé aux États-Unis. Un projet qui apparaît comme le pendant britannique de Salto en France, une plateforme que devaient lancer les groupes France Télévisions, Métropole Télévision (M6) et TF1 – et qui n’a toujours pas vu le jour.
De façon générale, les chaînes de télévision historiques sentent le vent tourner et cherchent à tout prix à se prémunir contre un désaveu définitif.
Voyez l’offre Canal+ Séries (VIV – Paris), accessible sans engagement et ne nécessitant pas d’abonnement préalable aux autres offres Canal, qui fut lancée début mars. Le service propose plusieurs options façon Netflix pour partager son compte avec plus ou moins d’utilisateurs, comme envisageaient de le faire nos deux trentenaires en introduction.
Enfin, on peut citer le géant japonais Rakuten, qui vient d’annoncer à son tour vouloir concurrencer Netflix et Amazon Prime Video en Europe.
Le cas Apple : pas un concurrent, vraiment ?
La firme américaine ne pouvait pas observer l’essor de ce marché lucratif en demeurant attentiste. Les rumeurs allaient bon train depuis plusieurs mois et Apple (AAPL – NASDAQ) a fini par présenter son service de streaming en grande pompe, ce lundi 25 mars. Steven Spielberg, J.J Abrams, Sofia Coppola ou encore Oprah Winfrey se sont présentés sur scène à cette occasion – comme pour asseoir la puissance de cette nouvelle plateforme.
Si Apple se défend de concurrencer Netflix sur son terrain et annonce souhaiter privilégier la qualité à la quantité, on imagine difficilement comment la multinationale de Cupertino pourrait lui laisser le champ libre alors même que le marché commence tout juste à exploser.
À moins que Tim Cook n’ait une autre idée en tête… C’est ce que suggère Zach Scheidt dans son service OPA Business Club.
Le Club n’accepte pas les nouveaux membres actuellement, mais soyez patient et ne laissez pas passer la prochaine ouverture !
1 commentaire
Mon commentaire est suivant: Pour investir sur les valeurs comme Amazon et Netflix je pense que maintenant c’est un peu trop tard , les actions à alentour de 400 et 500€ c’est n’est pas évident pour quelqu’un qui commence à investir dans la bourse avec un capital de départ limité ce n’est pas une bonne idée je pense Monsieur .