Historiquement, en investissant dans des obligations d’État, on pense placer son argent en lieu sûr. Mais, à l’image d’un ancien ami de Zach, ces mêmes obligations risquent de vous trahir…
Avez-vous déjà été trahi par quelqu’un que vous considériez comme un ami ?
J’aimerais vous raconter une histoire dont je n’ai jamais parlé publiquement.
C’est un souvenir douloureux. Mais j’espère que cette histoire vous permettra de voir les choses sous un autre angle en ce qui concerne votre retraite.
Car à l’heure où j’écris ces lignes, une trahison se profile à l’horizon, qui pourrait grever sérieusement votre épargne.
Or, si je ne peux pas revenir en arrière pour revivre les années qui ont conduit à l’évènement dont je m’apprête à vous parler, je peux en revanche vous aider à éviter de subir la trahison similaire d’un « ami » sur lequel vous comptez pour votre retraite.
Cette histoire commence quand j’étais bien plus jeune.
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Comment j’ai perdu une affaire (et un ami, par la même occasion)
Il y a plusieurs années de cela, j’ai lancé une affaire avec un ami proche, John.
John et moi avons travaillé d’arrache-pied pour développer une plateforme en ligne afin d’attirer des centaines de clients et ainsi nous assurer des revenus récurrents à six chiffres chaque année.
Ce ne fut pas de tout repos. Les journées étaient longues et nous avons passé de nombreuses nuits blanches pour garantir le succès de notre entreprise.
Avec le temps, nous sommes devenus plus que de simples associés. Nous sommes devenus très bons amis.
Durant les cinq années qu’aura duré ce projet, John et moi avons traversé plusieurs épreuves très difficiles.
Lorsque John était en proie à la dépression, j’ai maintenu l’entreprise à flot et le tenais informé tous les jours.
Lorsque ce fut mon tour de traverser une période difficile, John a été l’ami qui m’a aidé à surmonter certaines grandes épreuves de la vie.
Nous étions comme des frères d’armes : nous avons monté une boîte ensemble et nous avons affronté les épreuves de la vie ensemble. C’est probablement pour cela que cela a été très douloureux lorsque notre amitié a cessé.
Je ne m’étendrai pas sur le sujet. Je me contenterai de dire que les gens changent, que des exigences irréalistes ont été formulées et que j’ai senti qu’il était préférable de vendre ma part de l’entreprise à John.
Pour faire court, John n’a pas honoré les dettes qu’il avait contractées dans le cadre de l’activité, il a menacé ma famille et a fini par voler ma part de l’entreprise que nous avions mis cinq ans à mettre sur pied.
Comme vous pouvez l’imaginer, cela fait mal !
Ce n’était pas une question d’argent (quand bien même ma famille avait besoin de cet argent à l’époque). Le plus douloureux a été de voir une relation intime virer à l’hostilité.
Avec le recul, je sais que ma situation n’a rien d’extraordinaire. Nous avons tous eu des amis qui nous ont trahis d’une manière ou d’une autre. C’est douloureux. Il est impossible de faire comme si de rien n’était.
Mais même les situations difficiles comme celle que j’ai connue avec mon ancien associé ont des côtés positifs.
Par exemple, j’ai appris à être plus efficace, j’ai appris énormément sur l’éthique de travail, j’ai appris à m’organiser, à communiquer, à structurer une affaire et à négocier.
Et ces leçons et compétences sont acquises pour de bon.
En fait, je suis content d’avoir vécu cette expérience car cette relation professionnelle brisée m’a appris beaucoup de choses sur la vie.
Pour le coup, j’aimerais beaucoup savoir ce que vous ont appris les épreuves les plus difficiles de votre vie. Vous pouvez m’écrire à l’adresse [email protected] pour me parler de vos expériences. Cela me permettrait d’apprendre de vos épreuves sans avoir à les vivre.
C’est précisément l’objet de l’article du jour.
Quelque chose de dangereux se trame sur les marchés et je veux m’assurer que vous n’en ferez pas les frais.
Cela s’apparente à la trahison d’un ami, mais sur le plan financier. Or, je veux que vous évitiez cet écueil…
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Les obligations d’État trahissent les retraités
Un risque majeur se dessine sur les marchés, qui pourrait être particulièrement dangereux pour les retraités. Toutes les conditions sont réunies pour réduire à néant votre épargne dans les prochaines années.
Malheureusement, ce danger vient d’un segment du marché qui est censé jouer en notre faveur. C’est la raison pour laquelle cette situation s’apparente à une trahison.
Les instruments que des millions de retraités détiennent et qui sont censées les protéger sont précisément ceux qui vont les ruiner à l’heure où l’économie rouvre et que la situation revient à la normale sur les marchés.
Quelle est donc cette bombe à retardement que de nombreux retraités détiennent en portefeuille ?
Il s’agit des obligations d’État à long terme qui, jusqu’à présent, étaient les instruments de rendement les plus sûrs que l’on pouvait détenir en portefeuille.
Or, ces obligations sont sur le point de réduire à néant l’épargne de nombreux retraités aux quatre coins du pays. Je vous explique pourquoi cette situation est dangereuse.
Comme vous le savez, les taux d’intérêt sont exceptionnellement bas, à l’heure actuelle. La Fed a fait tout son possible pour repousser les taux à des niveaux extrêmement bas et ainsi stimuler l’économie.
Les cours des obligations (notamment ceux des obligations à long terme) évoluent à rebours des taux d’intérêt.
Par conséquent, lorsque les taux d’intérêt sont très bas (comme c’est le cas actuellement), les prix des obligations sont historiquement élevés.
À l’inverse, lorsque les taux d’intérêt augmentent, les cours des obligations baissent.
Il est important de comprendre ce mécanisme. Pour la plupart des retraités (et même pour les investisseurs qui approchent de la retraite), les obligations à long terme représentent une part substantielle des titres qu’ils détiennent en portefeuille.
Même les OPCVM équilibrés comme ceux qui ciblent une date de retraite prédéfinie détiennent des positions considérables sur les obligations d’État à long terme.
Par conséquent, si vous avez investi dans ce type d’OPCVM, vous pourriez perdre de l’argent.
Je vous propose de remonter le temps pour comprendre de quoi je parle…
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L’histoire des taux souverains
Si vous regardez les deux graphiques ci-dessus, vous constaterez que les taux d’intérêt des obligations d’État US (appelées bons du Trésor) flirtent avec leur plus bas niveau historique.
Par exemple, les bons du Trésor à 10 ans offrent actuellement un rendement d’environ 1,43% par an. C’est nettement moins que les 9% que l’on pouvait observer dans les années 1990 et plus de deux fois moins que les 3% que ces titres offraient avant la crise du coronavirus.
La situation est quasiment similaire pour les bons à 30 ans.
Les bons du Trésor à 30 ans offrent actuellement un rendement tout juste supérieur à 2%. Pendant plusieurs années, avant la crise du coronavirus, les taux se situaient légèrement au-dessus de 3%. Avant la crise financière de 2008, les taux de ces obligations se situaient entre 5% et 6%.
Depuis la crise du coronavirus, la Fed a injecté des centaines de milliards de dollars sur les marchés obligataires, poussant intentionnellement les taux à la baisse et les cours à la hausse.
Mais à présent que la crise touche à sa fin et que l’économie se redresse, la Fed commence à évoquer une réduction de ses achats de bons du Trésor.
Ce processus permettra aux taux longs de se hisser de nouveau à des niveaux historiques.
D’aucuns redoutent qu’avec l’accélération de l’inflation, la Fed ne se contente pas de laisser les taux remonter à leur niveau moyen, mais qu’elle soit obligée de rehausser encore plus les taux pour lutter contre l’inflation.
Les taux pourraient donc s’établir à des niveaux supérieurs à ceux qui étaient les leurs au cours des vingt dernières années.
Et c’est précisément cela qui pourrait se révéler très dangereux pour de nombreux retraités.
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De l’impact de la hausse des taux sur votre épargne
Vous savez intuitivement que les taux d’intérêt augmentent, les cours des obligations baissent.
Mais à quel point ?
Pour répondre à cette question, les investisseurs obligataires utilisent une statistique appelée « duration ». Cela consiste simplement à mesurer l’ampleur de la variation du cours d’une obligation d’État si le taux d’intérêt de référence baisse ou augmente de 1%.
Une étude récemment publiée par Bloomberg révèle que la duration d’un bon du Trésor à 10 ans s’établit à 8,7 et que la duration d’une obligation à 30 ans ressort à 21.
Cela signifie que si le taux d’intérêt de référence augmente de 1%, l’obligation en question perdra environ 8,7% de sa valeur.
Selon le même mécanisme, en cas de hausse de 1% du taux d’intérêt sous-jacent, un bon du Trésor à 30 ans perdra 21% de sa valeur !
Pour rappel, je parle ici des bons du Trésor, c’est-à-dire des instruments que vous avez achetés car vous vouliez placer votre argent en lieu « sûr » !
Si vous investissez dans une obligation prétendument sûre et qu’elle perd 21% de sa valeur, n’avez-vous pas l’impression d’avoir été trahi ?
Bien sûr, si vous avez l’habitude d’investir dans des obligations, vous savez que vous finirez par récupérer votre argent.
Car techniquement, le gouvernement remboursera sa dette, quand bien même il devra imprimer plus d’argent (ou battre une plus grande quantité de crypto-monnaies) pour honorer ses obligations.
Mais si l’économie décolle et que les taux d’intérêt augmentent, l’inflation érodera votre épargne.
Donc quand bien même vous finissez par récupérer votre argent, le fait de devoir endurer 10 ans ou 30 ans d’inflation pour cela est une situation terrible.
C’est la raison pour laquelle je vous enjoins de surveiller attentivement vos investissements. Si vous détenez des obligations à long terme en portefeuille (ou des parts d’OPCVM ou de fonds à cycle de vie détenant des obligations de ce type), il vous faut agir dès maintenant.
Plutôt que de laisser la hausse des taux éroder votre capital dans les prochaines années, vendez vos positions immédiatement.
Vous pourrez ensuite utiliser cet argent pour investir dans les placements prometteurs dont nous avons déjà parlé pour protéger et faire fructifier votre épargne. Les investissements que je vous ai recommandés sont voués à prospérer en période de reprise économique et d’inflation.
Ne laissez pas ces bonnes vieilles obligations plomber votre épargne. Profitez plutôt de la hausse des cours des obligations pour les vendre à profit et investir dans de meilleures opportunités qui vous permettront de faire fructifier votre capital.