Lorsque j’étais jeune, il y avait un genre de films d’horreur qui rencontrait un grand succès : les « slashers« . On peut citer Les Griffes de la nuit, Halloween et Vendredi 13. Ce sont des films où le sang coule à flot à cause d’un tueur fou en cavale qui assassine des gens à tour de bras avec une arme tranchante.
Je n’ai jamais aimé ces films. Je n’aime pas les films d’horreur et je n’apprécie pas particulièrement les choses trop violentes. Mais pour des raisons que j’ignore, ces films ont rencontré un immense succès. La chose dont je me souviens est que le mot slasher est devenu très connoté et que je souhaitais l’éviter autant que possible.
Par conséquent, j’ai été pour le moins surpris d’apprendre que de nombreuses personnes l’utilisent pour décrire le fait qu’ils exercent plusieurs métiers.
Le terme slasher a été utilisé pour la première fois en 2007 par Marci Alboher, dans son livre One Person/Multiple Careers, comme l’explique la blogueuse Kathleen Murray. Ce terme désigne les gens dont l’intitulé de poste regroupe plusieurs fonctions séparées par des barres obliques. Par exemple, il peut s’agir d’un rédacteur/concepteur/développeur web ou d’un conseiller/escroc financier.
Dans une enquête réalisée par Old Mutual en Afrique du Sud en 2017, 37% des travailleurs interrogés déclarent être des travailleurs pluriactifs. Parmi ceux qui exercent plusieurs emplois, ils étaient 42% à indiquer qu’ils n’ont pas le temps nécessaire pour occuper un deuxième emploi mais qu’ils s’obstinent car ils ont besoin d’argent.
Les personnes interrogées déclarent exercer plusieurs emplois pour mettre de l’argent de côté pour leur retraite, pour aider leur famille financièrement, pour financer la scolarité de leurs enfants et pour laisser un héritage à leurs enfants.
Le coronavirus a lacéré l’économie
Désormais, c’est un spectre bien différent des tueurs sanguinaires sévissant dans les films d’horreur de mon enfance qui s’est abattu sur le monde. Le monde est en proie à une pandémie de coronavirus qui lacère notre économie.
Au cours des trois dernières semaines, les inscriptions au chômage ont atteint le nombre hallucinant de 17 millions. « Sur le seul mois de mars, l’impact de la pandémie de coronavirus devrait dépasser de loin celui observé lors de la Grande Récession », déclare l’économiste en chef de Glassdoor, Daniel Zhao, dans un article récemment publié dans Politico.
Je l’ai dit à plusieurs reprises : la pandémie de coronavirus marque la mort d’une économie surannée. Si vous continuez à croire qu’il faut faire des études pour trouver un emploi, mettre de l’argent de côté, éviter de s’endetter et investir sur les marchés actions dans une optique à long terme, vous vous accrochez à un modèle économique dépassé. Je le répète : ce modèle se meurt. Il s’effondre sous les coups de boutoir du coronavirus au moment même où j’écris ces lignes.
Non seulement, le coronavirus met l’économie en pièces, mais il la modifie en profondeur. La crise que nous traversons va considérablement changer et dégrader le statut des salariés. Avec l’essor de l’automatisation et de la robotique, les patrons d’entreprise chercheront à alléger leurs coûts d’exploitation et le coût de la main-d’œuvre. Ils sont déjà en train de le faire et constatent que cela est possible.
Naturellement, les gens se focalisent sur le virus ; mais la vérité est que le virus n’est qu’un écran de fumée. Le véritable sujet est la destruction de l’économie américaine et de l’économie mondiale, à commencer par l’oblitération du concept même de sécurité de l’emploi.
Liberté financière vs. sécurité de l’emploi
L’autre jour, ma femme, Kim, me disait qu’elle n’avait jamais vu autant de personnes arpenter les parkings à la recherche d’un emploi. À tous les coins de rue, il y a un quelqu’un qui cherche un travail. Pour moi, c’est encore plus effrayant que ces bons vieux films d’horreur.
Pourquoi ne pas changer vos habitudes financières ? Je pose la question. Pourquoi ne pas opérer une métamorphose financière et lancer votre entreprise ? C’est toujours la même histoire : les gens me disent que c’est risqué de monter son entreprise. Ils me disent qu’ils préfèrent avoir un emploi sûr. Or, la crise que nous traversons actuellement met en évidence un état de fait : il n’existe pas d’emplois sûrs et être salarié est la chose la plus risquée au monde.
J’ai appris cette leçon à mes dépens quand j’étais jeune. Mon père pauvre et mon père riche m’avaient conseillé de faire des études pour obtenir un diplôme. C’est après l’obtention de mon diplôme que leurs conseils se sont démarqués.
Après l’obtention de mon diplôme, mon père adoptif m’a conseillé de travailler pour continuer à apprendre et compléter ma formation. Il me disait sans cesse : « Tu dois travailler pour apprendre, pas pour gagner ta vie. C’est le secret de la liberté financière. » Il voulait que j’acquiers les compétences entrepreneuriales et financières nécessaires pour réussir en tant que patron d’entreprise et investisseur. Il voulait que je travaille dans les catégories B (Propriétaire d’entreprise) et I (Investisseur) du Quadrant du CASHFLOW.
Mon père pauvre, très cultivé et diplômé, me répétait tout le temps : « Fais des études, obtiens de bonnes notes et décroche un emploi sûr. »
Il me conseillait d’opter pour la partie gauche du Quadrant du CASHFLOW : le quart E (Employé) et S (Travailleur indépendant). C’est la sécurité de l’emploi qui le préoccupait, pas la liberté financière.
Lorsque j’ai refusé un poste très bien rémunéré dans la marine marchande pour un poste de commercial chez Xerox, mon père pauvre a été très déçu. Au contraire, mon père riche a salué ma décision. Les premières années chez Xerox furent difficiles et j’ai souvent eu envie de laisser tomber, mais je me suis évertué à apprendre à vendre et j’ai fini par être le meilleur vendeur. Les compétences de vente que j’ai acquises se sont révélées très précieuses pour la suite car la capacité à vendre est la compétence la plus importante pour réussir en tant qu’entrepreneur.
J’ai privilégié l’épanouissement à la sécurité et cela a porté ses fruits. Ce fut ma métamorphose financière.
Actuellement, dans un contexte marqué par la pandémie de coronavirus et une transformation radicale de l’économie, je me réjouis d’avoir opté pour le statut d’entrepreneur et d’investisseur, car, contrairement aux salariés, je peux contrôler mon destin.
Pourquoi les gens cherchent la sécurité de l’emploi
Si vous jetez un coup d’œil au Quadrant du CASHFLOW, vous constaterez que la partie gauche correspond à la quête de sécurité ; la partie droite correspond à la quête de liberté.
La raison principale pour laquelle les gens restent confinés dans la partie gauche du Quadrant et recherchent la sécurité de l’emploi est qu’ils ont été conditionnés pour agir ainsi, tant à l’école qu’au sein de leur foyer.
Même adultes, des millions de gens continuent à suivre ce conseil. Nous sommes nombreux à être conditionnés depuis notre plus tendre enfance à penser à la sécurité de l’emploi plutôt qu’à la sécurité financière ou à la liberté financière. Et comme la plupart d’entre nous n’apprenons pas grand-chose sur l’argent au sein du foyer familial ou à l’école, il est naturel que nous nous accrochions à l’idée de sécurité de l’emploi plutôt que de viser la liberté financière.
Je sais qu’un grand nombre de gens sont en quête de liberté et à la recherche du bonheur. Le problème est qu’on ne leur a pas appris à solliciter la partie droite du Quadrant.
On leur a appris à chercher la sécurité de l’emploi. À cause de cette façon de voir les choses et de la dette qu’ils accumulent, les gens circonscrivent leur quête de liberté financière à la partie gauche du Quadrant du CASHFLOW. Malheureusement, la sécurité financière et la liberté financière se trouvent rarement dans les quarts S et E du Quadrant. La véritable sécurité et la vraie liberté se trouvent uniquement du côté droit du Quadrant.
Dès lors, pour passer du côté gauche au côté droit du Quadrant, il faut adopter une nouvelle attitude et apprendre les choses différemment. En bref, vous devez procéder à une métamorphose financière, comme je l’ai fait avec mon père riche.
Comment réaliser votre métamorphose financière ?
La métamorphose financière est un terme que j’utilise depuis peu. Je parle souvent de pédagogie financière, mais l’ampleur de la crise économique qui se profile à l’horizon à cause du coronavirus m’a convaincu que la pédagogie ne suffira pas pour survivre à la crise. Désormais, je parle d’un concept qui dépasse la seule pédagogie. Je parle de transformation.
Le terme métamorphose désigne le phénomène par lequel un organisme vivant passe d’un stade larvaire à une forme adulte. Dans la situation actuelle, vous avez besoin de réaliser votre métamorphose financière. Vous devez arrêter d’aborder les questions d’argent comme un enfant et devez désormais vous comporter en adulte. Vous devez arrêter d’écouter les vieilles rengaines sur l’argent car cela n’est plus d’actualité. Le coronavirus a rendu ces conseils obsolètes.
De la même manière que nous étudions pour apprendre un métier, je vous conseille d’étudier pour apprendre à diversifier vos sources de revenus et à tirer vos revenus de plusieurs sources. Le riche moyen perçoit environ 70% de ses revenus en provenance du côté droit et moins de 30% en provenance du côté gauche du Quadrant. Je me suis rendu compte que, peu importe le montant qu’ils gagnent, les gens se sentent plus en sécurité lorsqu’ils tirent leurs revenus de plusieurs ressources.
Qu’est-ce que cela signifie concrètement ? Eh bien, par exemple, dans la situation actuelle, où nombre d’entre vous sont coincés chez eux, où certains se retrouvent au chômage tandis que d’autres ont conservé leur emploi (pour le moment), vous avez beaucoup de temps libre. Si vous êtes coincé chez vous et que vous êtes au chômage, c’est l’occasion de commencer à penser différemment et de commencer à apprendre de nouvelles choses. Envisagez l’entrepreneuriat et lancez une activité viable en parallèle.
Vous pensez avoir besoin d’argent ? Prenez le temps de réfléchir. Lisez mon article Comment lancer une entreprise sans argent (partie 1).
Si vous n’avez pas envie de vous lancer dans une activité parallèle, apprenez à investir correctement et à utiliser le complément de salaire provenant de vos autres emplois pour investir réellement. Ne vous contentez pas de placer votre argent sur votre compte épargne ou sur un PEA. (Vous verrez comment les autres s’en sortiront quand les marchés s’effondreront de nouveau.)
Vous souhaitez en savoir plus ? Lisez mon article Dix qualités indispensables de l’investisseur intelligent.
Plusieurs voies sont possibles
Les différents cas que j’ai évoqués représentent autant de voies que les gens sont libres d’emprunter. Malheureusement, la plupart des gens choisissent la sécurité de l’emploi. Lorsque l’économie commence à chanceler, ils se raccrochent désespérément à la sécurité de l’emploi et passent leur vie à poursuivre cet objectif.
Au minimum, je vous recommande de vous pencher sérieusement sur le concept de sécurité financière. Cela vous permettra d’avoir confiance dans votre emploi et dans votre capacité à investir quelles que soient les conditions, bonnes ou mauvaises. Toutefois, l’idéal serait d’étudier sérieusement le concept de liberté financière. Lisez et étudiez, prenez des cours, participez à des séminaires et trouvez un bon mentor (et apprenez à repérer les charlatans). Prenez le contrôle de votre destin financier.