« Le sort s’acharne », me disait un ami il y a quelques mois.
Je n’ai jamais cru à la fatalité, au destin ni au postulat selon lequel certaines personnes seraient vouées à la réussite et d’autres condamnées à l’échec. C’est une idée finalement assez répandue, à l’origine de tous ces mécanismes de superstition qui sont censés conjurer le mauvais sort – et auxquels nous nous sommes tous surpris à nous adonner à un moment ou à un autre.
Car même les plus réfractaires d’entre nous ont déjà entrepris quelques actions absurdes motivées par le fameux : « Si je ne fais pas ça maintenant, ça va me porter malheur »…
Vous confirmez ?
Alors on vérifie deux fois qu’on a bien fermé la voiture/la maison, on fait un détour pour ne pas passer sous une échelle, on « touche du bois » et on transporte des miroirs avec la plus grande précaution, comme si notre vie en dépendait…
Malgré ces quelques fantaisies très ponctuelles, j’ai toujours été d’un tempérament très rationnel et j’accorde volontiers au hasard une place majeure dans nos existences.
Le sort s’acharnait vraiment…
Pourtant, force était de constater que mon ami s’était englué dans une spirale négative qui frisait l’obscénité. De ces spirales qui pourraient mettre en péril vos convictions les plus profondes.
Séparé au début de l’année, il avait été sommé de quitter l’appartement conjugal en toute hâte et donc de dormir sur le canapé des amis pendant quelques temps. Par orgueil, il avait fini par aller à l’hôtel en attendant de trouver un nouvel appartement.
Quand il eut finalement pris ses quartiers dans son nouveau logement, il fit ses comptes : les frais étaient conséquents pour un trentenaire qui a mis du temps à faire attention à la gestion de son argent. Sans compter le divorce en prévision…
La semaine suivante, il cassait par maladresse son smartphone. Quelques jours plus tard, c’était son ordinateur portable qui rendait l’âme…
Avouez qu’il y a de quoi se poser des questions !
Adoptez un état d’esprit positif
En réalité, de nombreux experts ont montré l’influence du facteur psychologique dans la constitution de ce que l’on pourrait appeler les cercles vicieux.
Lorsque nous sommes en état de tension, de fatigue ou de dépression, nous avons tendance à manquer de concentration, de lucidité, de discernement. L’effet négatif nourrit et amplifie les causes qui lui donnent naissance. Ainsi, nous sommes plus exposés aux évènements malheureux. Et la fameuse « loi des séries » peut alors s’appliquer.
Après tout, la chute du smartphone de mon ami était une maladresse. Et il aurait pu prévoir qu’après trois ans de bons et loyaux services, son ordinateur portable vivait ses dernières heures…
D’autre part, comme l’explique la philosophe Elsa Godart, rien n’est plus auto-prédictif que de croire en notre malchance.
Un malheur ne vient jamais seul, dit l’adage…
En effet, s’apitoyer sur son sort enclenche un mécanisme de renoncement totalement contre-productif. On baisse les bras. Comme si on admettait ne pas mériter mieux…
Au contraire, lorsqu’une telle succession d’évènements malheureux apparaît, nous devons les accueillir comme des signes avant-coureurs : la preuve que nous ne sommes pas sur le bon chemin. C’est l’occasion de changer nos habitudes, de se reprendre en main, de partir sur de nouvelles bases, plus saines.
Vous pouvez donc réduire considérablement le risque en adoptant en état d’esprit positif, en toutes circonstances.
Mais…
Ne niez pas l’importance du hasard
La superstition est un outil de défense devant l’incertitude. Il nous faut accepter que le hasard fait partie de la vie.
La psychologue Nayla Chidiac évoque la nécessité de « lutter contre ce déterminisme qui emprisonne l’homme en transformant les mécanismes intérieurs du destin ».
C’est ainsi que comme je le disais en introduction, on s’adonne parfois à des paris inutiles : « Si je ne fais pas ça maintenant, ça va me porter malheur »… Des paris qui peuvent devenir dangereux, chronophages, comme lorsqu’ils se transforment en troubles obsessionnels compulsifs.
Il ne faut pas oublier que la seule loi qui prévaut est celle du hasard, que nous ne pouvons maîtriser.
Nous y sommes exposés, que nous le voulions ou non : nous ne pouvons tout contrôler. Alors, prenez cette part de hasard en compte.
Protégez-vous contre l’imprévisible
Si vous pouvez réduire les risques en adoptant un état d’esprit positif, vous ne pouvez éviter cette part d’inconnu, d’imprévisible, qui fait le charme de la vie mais qui peut aussi frapper de plein fouet.
La séparation de mon ami – s’il pouvait en percevoir les signes avant-coureurs – l’a pris par surprise.
Et il s’est retrouvé avec une montagne de dépenses qu’il n’avait absolument pas prévues – cela s’entend. Résultat : un énorme trou dans ses comptes, dont l’ampleur l’a contraint à se priver pendant des mois. Aujourd’hui, il commence tout juste à revenir à un niveau de confort relativement satisfaisant.
Mais ce qu’il a vécu, il le jure, il « ne le souhaite à personne ».
Pour éviter de se retrouver dans de telles situations, il faut être prévoyant, mais surtout choisir de ne pas subir. Dans son livre Réinventez-vous, James Altucher en fait la démonstration et livre ses recommandations ainsi que celles qu’il a glanées auprès de ses mentors tout au long de sa vie. Pour en savoir plus…