Les vacances de Pâques approchent. Peut-être aurez-vous la chance de passer un peu de temps avec vos enfants ou vos petits-enfants ? S’ils ont entre 6 et 10 ans, vous pouvez les initier à la philosophie. Et à la méditation.
Je vous propose de découvrir la proposition du philosophe et sociologue Frédéric Lenoir, développée dans son livre Philosopher et méditer avec les enfants. Il y raconte les expériences formidables qu’il a vécues en animant des ateliers au sein de plusieurs écoles.
« Pourquoi, en effet, attendre la classe de terminale pour aborder le questionnement des thèmes existentiels : l’amour, le respect, le bonheur, le sens de la vie, les émotions, etc. ? questionne Frédéric Lenoir. Ces ateliers philosophiques montrent une étonnante capacité des enfants de 6 à 10 ans à penser. Au-delà des concepts, ils y apprennent les règles du débat d’idées et développent leur discernement et une réflexion personnelle. »
Que l’échange ait lieu dans le cadre scolaire ou à la maison, le principe reste le même : se poser ensemble, se recentrer, se calmer, respirer. Puis parler, écouter, réfléchir, argumenter, sourire parfois, s’interroger toujours et construire sa pensée.
Apprendre à se concentrer
Selon certaines études, la capacité de concentration des enfants n’excèderait pas huit secondes ! Vive la méditation, qui leur permet de s’intérioriser, de se poser, de gérer leurs émotions et de mieux se concentrer.
Le livre est accompagné d’un CD audio, comprenant huit méditations guidées par la voix du philosophe. Servez-vous de cette base pour les premières séances, si vous ne savez pas comment vous y prendre seul.
Pour commencer, faites des exercices d’une durée de 2 ou 3 minutes. Et si tout se passe bien, poussez à 5 bonnes minutes.
« L’être humain est-il un animal comme les autres ? »
« Les ateliers philo entraînent à la maîtrise du langage, donnent des repères constructifs pour penser, organisent des discussions avec rigueur, mais non sans humour, annonce Frédéric Lenoir. Ils forment à la lucidité et au jugement aiguisé. Font la chasse à la facilité. Imposent de se poser des questions vives. Favorisent le plaisir de l’échange. Faire de la philo avec les enfants est une entreprise de longue haleine, à mener avec régularité, modestie et persévérance. Mais les résultats sont déjà extraordinaires sur quelques mois ! »
Une fois la séance de méditation terminée, commencez donc à échanger avec votre enfant. Première question : qu’est-ce que, selon lui, la philosophie ? Vous pouvez ensuite lire un texte de votre choix, ou juste proposer un mot comme la liberté, la justice, le bonheur.
« Autant il est important que l’animateur ne donne pas d’emblée son avis personnel sur le thème abordé, autant il me paraît très utile d’apporter un éclairage notionnel au fil de la discussion, conseille Frédéric Lenoir. Par exemple, dans un atelier sur les émotions, lorsque les enfants sentent qu’il y a une différence entre une émotion courte (un coup de cœur) et une émotion longue (une histoire amoureuse qui dure longtemps), on les guidera pour distinguer l’émotion (brève) du sentiment (qui dure). »
Le livre comprend des retranscriptions des ateliers que Frédéric Lenoir a animés à partir des questions suivantes : « C’est quoi un ami ? », « Qu’est-ce que l’amour ? », « L’être humain est-il un animal comme les autres ? », « Faut-il répondre à la violence par la violence ? », « Vaut-il mieux être mortel ou immortel ? », « Qu’est-ce qu’une vie réussie ? »… Leur lecture pourra vous donner une idée de la manière dont vous pouvez rebondir sur la pensée de votre petit philosophe, la relancer ou la préciser.
De plus, vous trouverez à la fin du livre vingt grandes notions en fiches.
Au fait, pourquoi ne pas enregistrer vos échanges ? Imaginez votre bonheur lorsque vous réécouterez ensemble ces discussions dans 10 ou 20 ans !
Contribuez à l’amélioration du monde et à la lutte contre le fanatisme
Ainsi, pendant les vacances (et peut-être par la suite si vous décidez de continuer), vous participerez et agirez, à votre manière, à « la révolution en marche un peu partout dans le monde éducatif » observée par Frédéric Lenoir.
Cette révolution est incarnée par la « recherche d’un meilleur développement de la créativité des enfants, de leur intelligence émotionnelle, de leur esprit critique et de leur responsabilité citoyenne ». Frédéric Lenoir écrit : « Je suis heureux de pouvoir apporter ma contribution à ce mouvement, car je reste convaincu que l’amélioration du monde, et notamment la lutte contre le fanatisme, passe par l’éducation de nos enfants. Principalement par l’éveil de leur intelligence et de leur conscience morale, de leur capacité à gérer leurs émotions et à développer une lucidité, une véritable liberté et sérénité intérieure. »
La Fondation SEVE
Frédéric Lenoir a cofondé la Fondation SEVE, sous l’égide de la Fondation de France. Sa vocation ? « Favoriser le développement d’aptitudes au savoir être et au vivre ensemble, permettant de s’épanouir en tant que personne, mais aussi en tant qu’être social, et contribuer à des relations plus sensées, plus respectueuses et plus pacifiques dans le monde de demain. Sa mission est de soutenir, faire connaître et accompagner les projets qui, à travers la réflexion philosophique, la pratique de l’attention, l’activité ludique ou artistique, œuvrent pour mieux préparer les enfants et les jeunes à devenir des citoyens confiants, actifs et respectueux du vivant. »
Vous pouvez, si vous le souhaitez, soutenir la Fondation SEVE en faisant un don ou en devenant bénévole.
« À peine lancé, SEVE fait déjà l’objet de nombreuses demandes de personnes voulant être formées dans toute la France, ce qui nécessite un travail logistique, administratif, informatique, de communication considérable, peut-on lire sur le site. Si vous pouvez nous consacrer du temps où nous aider en mécénat de compétences (prêt de salle, impression de documents, informatique, comptabilité etc.), faites-le nous savoir. »
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