Cher Lecteur,
La récente alerte boursière a été salutaire. Elle a permis à tout le monde de se rappeler que la crise est loin d’être derrière nous.
Souvenez-vous du verdict des stress tests de 2013 : une perte de 30% sur les marchés et nous verrions la solidité des banques s’effondrer comme un château de sable.
Les gouvernements ont pris conscience de cette menace et ont réagi en silence. Ils ont déjà commencé à prendre des mesures…
Ces derniers mois, sans que vous ne vous en rendiez compte, tout un arsenal a été mis en place ; les Etats redoublent d’ingéniosité pour se doter de moyens de prélever, confisquer, bloquer le cash « au cas où »…
Pourquoi ? Tout est expliqué dans le texte ci-dessous.
Claire Diaz
Libre d’Agir
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Pourquoi les gouvernements détestent l’argent liquide
Joseph T. Salerno (version originale du texte ici et ici)
Depuis toujours les gouvernements détestent les espèces car elles permettent des achats en toute confidentialité. Pire : les détenteurs de cash peuvent, s’ils n’ont plus confiance dans leur banque, retirer tout leur argent du système financier.
En avril, la Grèce a décidé de taxer les retraits d’espèces pour décourager les citoyens grecs de vider leurs comptes en banque. Les Grecs payent donc un euro par tranche de 1 000 euros retirés, soit un dixième de pourcent. Ce n’est pas en soi un montant important, mais le principe même de cette taxation ouvre la porte à un nouveau système dans lequel la parité entre l’unité monétaire et l’unité des dépôts bancaires est brisée.
1 euro en banque n’est plus égal à 1 euro dans votre poche.
Pourquoi une telle mesure a-t-elle été prise ?
Il s’agit en fait d’une décision gouvernementale anti-cash que les économistes grand public aiment à colporter ces derniers temps à la une des médias…
En route pour les taux d’intérêts négatifs
Pour simplifier les calculs et pour illustrer l’effet de cette mesure, supposons que la « surtaxe » grecque soit de 10 euros pour chaque tranche de 100 euros retirés. Maintenant, lorsque vous souhaiterez convertir 100 euros « numériques » de votre compte en 100 euros en espèces, vous devrez accepter ce prélèvement, cette « taxe » de 10 euros lors de votre retrait ;
C’est ce qu’on appelle un taux négatif de 10% : pour 1 euro demandé, vous ne recevez que 90 centimes.
Cela veut dire que vos achats en espèces vous coûteront plus cher que si vous les régliez avec votre carte bancaire.
Au même moment, le gouvernement grec a dit très clairement que si vous déposiez de l’argent dans les banques, vous ne recevriez pas pour autant 1,10 euro pour chaque euro déposé. Le système est désormais structuré pour verrouiller l’argent dans les banques.
Nous voyons apparaître une guerre contre le cash par laquelle le gouvernement rend très peu pratique l’utilisation d’argent liquide.
Pour les gouvernements, les bonnes raisons ne manquent pas : surveillance automatique des transactions financières mais également facilitation de la manipulation de la masse monétaire.
Les origines de la guerre contre le cash
Tout a vraiment commencé avec le Bank Secrecy Act adopté par les Etats-Unis en 1970. Il demandait aux institutions financières des Etats-Unis d’aider les organismes gouvernementaux à détecter et prévenir de tout soupçon de blanchiment d’argent dans les transactions bancaires.
C’est la raison d’être de cette loi. En effet, elle oblige les institutions financières à tenir des registres de paiements en espèces et à déposer des rapports d’achats en espèces de plus de 10 000 $ au total par jour. Bien sûr, tout cela fut présenté aux citoyens comme un moyen de lutte contre les organisations criminelles.
Le gouvernement américain emploie également d’autres moyens pour mener cette guerre contre le cash. Jusqu’en 1945, il y avait des billets de 500 $, de 1 000 $ et de 10 000 $ en circulation. Il y avait même un billet de 100 000 $ dans les années 1930 — que les banques utilisaient entre elles pour régler leurs affaires. Mais en 1945, le gouvernement américain arrêta d’imprimer ces billets et en 1969, ils avaient disparu.
Ainsi, sous couvert de lutte contre le crime organisé et le blanchiment d’argent, ils ont rendu plus difficile le paiement en cash… tout du moins pour les plus grosses sommes. Du fait de l’érosion du pouvoir d’achat avec l’inflation, un billet de 100 $ utilisé aujourd’hui ne vaut que 15,50 $ de 1969…
Suède, France, Suisse… un problème international
C’est sans doute en Suède que la guerre contre le cash est allée le plus loin. Dans les villes suédoises, les tickets pour les bus publics ne peuvent pas être payés en espèces : ils doivent être achetés à l’avance par SMS ou par téléphone — en d’autres termes, par l’intermédiaire de comptes bancaires.
Le vice-gouverneur de la Banque centrale suédoise jubilait avant de prendre sa retraite il y a quelques années, lorsqu’il déclara que l’argent allait certes survivre « comme le crocodile, mais qu’il verra son habitat progressivement réduit à néant ». L’analogie est appropriée puisque :
65% des agences des 75% plus grandes banques suédoises n’acceptent plus de dépôts ou de retraits de cash.
Ces trois banques éliminent la manutention manuelle de l’argent dans leurs bureaux à un rythme très rapide depuis 2012.
En France, les ennemis du cash ont essayé d’adopter une loi en 2012 visant à limiter l’utilisation de cash, passant d’un montant maximum de 3 000 euros à 1 000 euros. La loi fut refusée. Puis il y a eu les attentats contre Charlie Hebdo et l’Etat a immédiatement utilisé ces événements pour obtenir l’adoption de cette limite maximale de 1 000 euros. Cette fois, la loi est passée et en vigueur.
Pourquoi ? Eh bien parce que les tenants d’une société sans cash ont affirmé que les attaques avaient été partiellement financées en utilisant de l’argent liquide.
Les terroristes ont utilisé des espèces pour acheter certaines des choses dont ils avaient besoin. Sans doute ces meurtriers portaient également des chaussures et des vêtements, ils ont certainement utilisé des téléphones portables et des voitures lors de la planification et de l’exécution de leur plan de destruction. Pourquoi ne pas interdire toutes ces choses? Un terroriste pieds-nus et sans moyen de communication est certainement moins efficace qu’un terroriste entièrement vêtu et équipé…
La Suisse, autrefois un grand bastion de la liberté économique et de la sphère privée financière, a succombé aux stratégies utilisées par le gouvernement américain. Le gouvernement suisse a interdit tous les paiements en espèces de plus de 100 000 francs (environ 106 000 $), y compris les transactions concernant les montres, l’immobilier, les métaux précieux et les voitures ; sous peine de se retrouver sur la liste noire dressée par l’Organisation du Développement économique. Les transactions au-dessus de 100 000 francs devront désormais être traitées via le système bancaire. La raison invoquée est d’endiguer les transactions des organisations criminelles et le blanchiment d’argent.
La banque Chase a également rejoint récemment la lutte contre le cash. Il s’agit quand même de la plus grande banque des Etats-Unis, filiale de J.P. Morgan Chase & Co., et selon le magazine Forbes, la troisième plus grande société du monde. Elle a également reçu 25 milliards de dollars en prêt de sauvetage du Trésor américain. En mars dernier, Chase a commencé à limiter l’utilisation des liquidités dans certains secteurs. La nouvelle politique restreint l’utilisation du cash par les emprunteurs pour effectuer des paiements de leurs factures de cartes de crédit, de prêts hypothécaires, d’actions ou de leurs prêts automobiles.
Chase va même jusqu’à interdire le stockage de cash dans ses coffres.
Dans une lettre adressée à ses clients en date du 1er avril 2015 et concernant la mise à jour des conditions d’utilisation de ses coffres de dépôts, on pouvait lire : « vous acceptez de ne pas stocker de liquidités ou de pièces autres que celles qui possèdent une valeur de collection ». Cela concerne-t-il l’or et l’argent hors collection ? Bien sûr ! Sortez donc de vos coffres vos liquidités mais aussi votre or et votre argent.
Seules les dépenses supervisées et contrôlées vont devenir légales
La raison invoquée par nos dirigeants pour supprimer le cash est de maintenir la société à l’abri des terroristes, des fraudeurs, des blanchisseurs d’argent, des cartels de la drogue et autres méchants réels ou imaginaires.
Mais le vrai but de la multiplication de ces lois est de forcer les citoyens à faire des paiements via le système financier.
Cela permet aux gouvernements :
- de développer leurs capacités d’espionnage ;
- de garder une trace des transactions financières les plus privées de leurs citoyens ;
- et de traire leurs citoyens du dernier euro de paiement d’impôt prétendument dû.
Mais ce n’est pas tout. Il y d’autres raisons à la suppression du cash :
- soutenir le système bancaire à couverture fractionnaire instable, qui menace de s’effondrer à travers le monde ;
- donner aux banques centrales le pouvoir d’imposer des taux d’intérêt nominaux négatifs… c’est-à-dire vous prendre de l’argent en le soustrayant directement de votre compte bancaire chaque jour où il y est stocké et non dépensé.
[NON A LA SOCIETE SANS CASH ! Les gouvernements tentent une fois encore de restreindre nos libertés individuelles par une batterie de mesures visant à vous empêcher de faire ce que vous voulez de votre argent. Ne vous laissez plus faire ! Cliquez ici pour agir sans délai.]