Imaginez que vous allez bientôt être abandonné pendant un an sur une île déserte et que vous ne pouvez emmener des graines que d’une seule espèce de légume.
Lequel choisiriez-vous ?
Eh bien, si vous souhaitez améliorer de manière significative la capacité de votre corps à combattre les cellules cancéreuses, la réponse est claire : emmenez des graines de brocoli.
La consommation de brocoli et d’autres légumes crucifères est depuis longtemps liée à des taux réduits de cancer dans les études épidémiologiques, et des recherches récentes montrent que l’un des composés contenus dans le brocoli pourrait optimiser la capacité de notre corps à lutter contre le cancer.
Dans une petite minute, je vous montrerai comment multiplier par 30 les effets anti-cancer du brocoli sans en manger le moindre fleuret (non, il ne s’agit pas de prendre un complément alimentaire !).
Le brocoli contient un composé appelé glucoraphanine, un précurseur d’un composé du nom de sulforaphane.
Le sulforaphane est doté de fortes propriétés anti-cancer et permet de lutter contre la maladie de deux manières.
Tout d’abord, il aide à bloquer le début du cancer en inhibant le métabolisme qui transforme des substances pro-carcinogènes en carcinogènes. Cela signifie qu’il aide à empêcher les fameuses substances potentiellement cancérogènes de devenir effectivement cancérogènes. Les sulforaphane aide également le corps à se détoxifier et à éliminer les substances carcinogènes du corps.
Ensuite, si un cancer a déjà commencé à croître dans votre corps, le sulforaphane peut vous aider à vous en débarrasser en jouant sur la croissance et la mort cellulaires.
Dans des études in vitro, le sulforaphane a montré qu’il avait des effets anti-cancer sur les cellules atteintes de la prostate, du sein, du colon et de la vessie. Plus important encore, il a été prouvé qu’il permettait d’inhiber les cellules souches du cancer.
Les cellules souches sont les cellules-parent d’un cancer : si elles ne sont pas détruites, les chances que le cancer récidive sont importantes.
La plupart des traitements conventionnels contre le cancer, notamment les radiations et certaines formes de chimiothérapie, n’affectent pas les cellules souches cancéreuses.
Les composés capables d’inhiber ou de tuer les cellules souches cancéreuses sont la meilleure défense dans la lutte contre le cancer.
Ce sont de bonnes nouvelles, bien sûr… Mais lorsque les chercheurs ont tenté de calculer la quantité de brocoli qu’il faudrait manger pour obtenir une protection significative contre le cancer, ils se sont rendu compte qu’il faudrait en consommer environ un kilo par semaine.
Un kilo de brocoli cru, dois-je ajouter, étant donné que les enzymes nécessaires pour que le sulforaphane soit absorbé dans le corps peuvent être détruits par la cuisson.
L’idée même d’une telle quantité de brocoli cru suffit à me retourner l’estomac. Pas parce que je n’aime pas le brocoli, mais parce qu’il est assez difficile à digérer lorsqu’il n’est pas cuit.
(Fait amusant : le record du monde est détenu par Tom « Brocoli » Landers, qui a mangé environ 500 grammes de brocoli cru en 92 secondes. Je suis contente d’avoir été très, très loin de M. Landers environ une heure ou deux après cette compétition).
Mais il existe une manière bien plus simple de profiter de tous les avantages anti-cancer du brocoli sans être obligé d’en manger à l’excès quotidiennement : les pousses de brocoli !
Il se pourrait même que les pousses de brocoli soient plus efficaces pour lutter contre le cancer que le brocoli « adulte » : elles sont extrêmement riches en glucoraphanine. En réalité, 5 grammes seulement de pousses de brocoli contiennent la même quantité de glucoraphanine que 150 grammes de brocoli mûr.
Avec les pousses de brocoli, quelques cuillerées deux ou trois fois par semaine suffisent à vous offrir une protection significative.
Les pousses de brocoli ont également fait leur preuve pour protéger contre les gastrites (une inflammation de l’estomac) provoquées par une infection à l’H. pylori, et peuvent également protéger la peau contre les radiations UV.
Vous trouverez des pousses dans les magasins de fruits et légumes, mais vous pouvez aussi très facilement en cultiver vous-même. J’en ai fait pousser régulièrement au cours de l’année passée : cela ne vous demandera pas plus de 60 secondes par jour.
Il vous faudra d’abord un bol, un bocal de confiture, quelques graines et un couvercle pour graines germées adapté au bocal. Vous pouvez aussi utiliser un filtre à café réutilisable au lieu du couvercle.
Les graines dans le bocal vert sont un mélange de brocoli, de luzerne et d’autres plantes. Dans le paquet, il n’y a que des graines de brocoli
Tout d’abord, il faut mettre une cuillère à café de graines dans le pot, et les couvrir d’eau. Laissez-les dans l’eau pendant environ huit heures.
Ensuite, videz l’eau et rincez les pousses. Penchez le bocal au-dessus d’un bol comme suit :
Voici les pousses après deux jours environ. Vous noterez que de petites racines blanches commencent à pointer le bout de leur nez
Deux fois par jour, rincez les pousses en remplissant le bocal au travers du couvercle et en vidant l’eau. Ensuite, penchez à nouveau le bocal dans un bol. Laissez le bocal sur votre plan de travail, mais ne l’exposez pas directement au soleil.
Après environ cinq à sept jours, vous aurez une belle quantité de pousses :
La veille de les utiliser, mettez-les devant une fenêtre, au soleil, pour les aider à devenir plus vertes.
Pour les stocker, je sors généralement les pousses de leur bocal, je les laisse attachées au couvercle et je les pose sur mon plan de travail quelques heures pour les faire sécher un petit peu. Ensuite, je les retire précautionneusement du couvercle et je les pose dans une boîte hermétique, sur une serviette en papier.
Et voilà ! Vous venez de faire pousser votre propre antidote au cancer.
Vous pouvez ajouter les pousses à votre omelette, à une salade, ou les manger simplement seules, en accompagnement de votre dîner. Leur goût est relativement neutre, de loin pas aussi fort que celui du brocoli.
A votre bonne santé !