J’avais reçu un e-mail qui disait : « Tu es moche. Ferme-la. »
C’était la première fois que je recevais un courrier haineux. Il faisait suite à un article que j’avais écrit à propos de la Bourse. C’était en 2002.
Je l’ai montré à l’un de mes amis. « C’est une marque d’honneur. Ça montre que les gens te remarquent.
—Ou ça pourrait juste vouloir dire que les gens pensent que je suis moche. »
En 2005, dans une chronique du Financial Times, j’ai écrit que, selon moi, les jeunes ne devraient pas aller à l’université.
La dette étudiante s’élevait à l’époque à environ 300 milliards de dollars. Actuellement, elle équivaut à plus de 1 500 milliards de dollars.
Les frais de scolarité sont deux fois plus élevés aujourd’hui qu’à l’époque. Les taux d’acceptation sont plus faibles.
Pourtant, presque tous les nouveaux emplois créés dans l’économie n’exigent toujours pas de diplôme universitaire.
Mais c’était en 2005.
Beaucoup de gens me détestaient. J’ai perdu des amis. J’ai reçu des menaces de mort.
Les gens disaient des choses comme : « Il est allé à l’université, maintenant il veut simplement que les autres ne fassent pas comme lui, pour qu’il puisse rester au-dessus du lot. »
Ou bien des choses comme : « Il a dû échouer lorsqu’il était à la fac. »
Les gens disaient : « Tout n’est pas une question d’argent ! »
Les universités ont cessé de m’inviter afin que j’intervienne dans des conférences sur leur campus.
J’avais écrit un article sur les raisons qui devraient nous pousser à ne pas être propriétaires.
Après avoir lu cet article, ceux qui avaient consacré toutes leurs économies à l’achat d’une maison devaient me détester.
J’en ai parlé sur Yahoo! dans une vidéo qui a été vue des millions de fois et a reçu plus de 10 000 commentaires.
Mes amis m’ont dit : « Quoi que tu fasses, ne regarde pas les commentaires ! »
Je ne les ai pas écoutés. J’ai lu les commentaires pendant des heures. J’en ai vomi.
En 2009, je suis allé sur CNBC et j’ai déclaré que le marché allait repartir à la hausse.
Beaucoup de gens m’ont détesté.
Une personne a appelé un de mes amis et lui a dit : « Tout le monde se moque de ton copain. »
J’ai répondu :
« Tu m’as défendu ?
—Pas question, mec ! » a-t-il dit.
J’étais vraiment contrarié qu’il ne m’ait pas défendu.
En août 2017, je suis allé sur CNBC pour parler du Bitcoin. J’ai déclaré qu’il y avait beaucoup d’alternatives au Bitcoin, que c’était une escroquerie mais que ça allait prendre de la valeur.
À l’époque, le Bitcoin valait 3 500 dollars, contre environ 10 000 dollars maintenant. Et 80% des monnaies alternatives qui existaient à l’époque ont disparu parce qu’il s’agissait d’escroqueries.
Je n’avais pas raison sur tout, mais j’avais raison sur la direction qu’allaient suivre les cryptos.
Beaucoup de gens m’ont détesté.
Ils me détestaient parce qu’ils détestaient le Bitcoin. Ou ils me détestaient à cause des publicités que j’ai faites pour mes publications liées aux crypto-monnaies.
Une fois, ce torrent de haine m’a tellement bouleversé que j’ai mis mon numéro de téléphone sur Twitter et j’ai dit aux gens de m’appeler s’ils avaient un problème avec moi.
J’ai parlé au téléphone de 3 heures du matin à environ 8 heures du matin.
À quoi cela a-t-il servi ?
Encore aujourd’hui, je reçois au moins un courrier haineux par jour à propos du Bitcoin.
Une fois, j’ai écrit que j’étais contre toutes les guerres.
Une personne m’a répondu : « Même la guerre du Péloponnèse ? »
Quoi ?
Un autre ami m’a écrit et m’a dit : « Si tu disais ça au bar où je vais chaque soir, on te botterait le cul. »
Un autre ami ne m’a plus jamais contacté. Je le connaissais depuis des décennies. C’était même un ami proche.
J’ai finalement réalisé qu’il m’avait bloqué partout. Je lui ai écrit et je lui ai dit : « Que s’est-il passé ? »
Il a répondu : « Si tu es contre toutes les guerres, même la guerre de Sécession, alors tu es pour l’esclavage ? »
Quoi ?
« Tu me connais depuis des décennies. Comment peux-tu penser ça ? »
Il n’a pas répondu. Les gens qui éprouvent de la haine ne changent pas d’avis.
- Ils ont peur que leur vision du monde soit erronée.
- Ils ont peur d’avoir dépensé d’énormes sommes d’argent pour rien.
- Ils n’aiment pas la personne que vous êtes pour une raison que vous ignorez.
- Ils pensent que cela leur fera du bien de ne pas vous aimer.
- Ils pensent que s’ils ne vous aiment pas, ils seront mieux acceptés au sein de leur groupe.
- Ils pensent que vous les insultez directement.
- Ils pensent que vous êtes stupide et qu’ils sont intelligents.
- Ils pensent que votre point de vue leur nuira d’une façon ou d’une autre.
- Peut-être (c’est un cliché) qu’ils sont jaloux.
Je n’aime pas quand les gens me dénigrent, me disent des choses horribles ou me traitent mal. Ça me fait mal presque tous les jours.
J’ai besoin de tourner la page. Je m’améliore en ce moment.
Voici quelques attitudes à adopter quand on vous déteste.
A) Ne jamais demander « Pourquoi ? »
On ne vous dira jamais pourquoi on ne vous aime pas. Les gens ne le savent peut-être pas eux-mêmes.
B) Ne jamais défendre sa position
Quel est l’intérêt ?
C) Accepter que certaines relations aboutissent à une séparation
D) Écouter ce qu’on vous dit
J’ai souvent changé d’avis face à des personnes raisonnables.
E) Aller de l’avant
En physique, pour chaque action, il existe une réaction égale et opposée.
Quand vous allez de l’avant, quelqu’un essaiera toujours d’avancer contre vous.
C’est pourquoi il est si difficile de réussir. Pour réussir, vous aurez à faire face à toutes les forces du monde qui seront contre vous.
Apprendre à ignorer ceux qui vous haïssent, et non à les combattre, et à prendre les mesures qui s’imposent, voilà la clé du succès.
F) Ignorer
Ignorer ces gens est la clé du bonheur suprême. Le contraire de l’amour, ce n’est pas la haine, mais l’indifférence.
Laissez les autres derrière pour aller de l’avant.
Je me suis senti seul à de nombreuses reprises. Je me suis senti déprimé. À tel point que je n’étais tout simplement pas assez armé émotionnellement pour me lever de mon lit.
J’ai perdu des amis et j’ai commis l’erreur de les appeler et de leur demander « pourquoi » quand il n’y avait pas de réponse.
J’essayais d’argumenter et de plaider, mais je n’ai fait que creuser ma propre tombe.
La seule chose qui fonctionne (attention : c’est un cliché) : trouver d’autres moyens d’aider les gens.
J’essaie de faire en sorte que la haine des autres vis-à-vis de moi soit le carburant qui me pousse à aider les gens. Je me rappelle cela quand j’éprouve moi-même de la haine envers autrui.