Les meilleurs investisseurs se servent des marchés baissiers pour saisir des opportunités d’achat. (Et les pires s’en servent comme opportunités de vente.)
Parmi ces meilleurs investisseurs, figurent les entreprises américaines cotées en Bourse.
Les rachats d’actions atteignent des niveaux record, aux États-Unis. Les entreprises du S&P 500 ont consacré 880 Mds$ au rachat de leurs propres actions, l’an dernier, soit 520 Mds$ de plus qu’en 2020.
Au premier trimestre 2022, ces rachats ont dépassé les 300 Mds$. Et Goldman Sachs prédit que, cette année, ils dépasseront facilement les 1 000 Mds$.
C’est vraiment une bonne nouvelle.
Des études révèlent systématiquement que, non seulement une action lambda s’apprécie immédiatement après l’annonce d’un programme de rachat, mais qu’elle continue à surpasser le marché pendant plusieurs années.
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Pourquoi les rachats d’actions font grimper les cours ?
Cette corrélation entre les rachats et la surperformance d’une action n’est pas difficile à comprendre. I
Lorsque la direction est convaincue que les actions de la société sont mal évaluées au point d’être prête à investir les capitaux de l’entreprise – à hauteur de centaines de millions de dollars – pour racheter l’action sur le marché, elle parie carrément son poste sur le fait que le titre est sous-évalué.
Si je le précise, c’est parce que ceux qui prennent cette décision ne conserveront pas leur siège au conseil d’administration, vraisemblablement, si l’action se retrouve à un niveau plus bas à la fin du programme de rachat qu’à son début.
L’autre raison est un calcul tout simple. Lorsque vous divisez les bénéfices par un plus petit nombre d’actions en circulation, le bénéfice par action augmente. Et c’est ce qui fait grimper les actions, en fin de compte.
Toutefois, il convient de faire quelques recherches.
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Quelles réserves avoir sur le rachat d’actions ?
Souvent, les rachats ne font rien de plus que compenser la dilution intervenant lorsque les dirigeants exercent leurs options, en achetant d’énormes paquets d’actions à un prix décoté par rapport au marché, puis en les vendant immédiatement pour encaisser leur gain.
Dans ce cas, le nombre d’actions en circulation demeure largement inchangé. Il faut donc vérifier que le nombre d’actions en circulation baisse réellement.
Par ailleurs, les entreprises qui annoncent leur « intention » de racheter des actions ne joignent pas forcément le geste à la parole. Le financement ou la trésorerie peuvent venir à manquer, le contexte du secteur peut se détériorer, ou bien la direction peut simplement changer d’avis.
Mais lorsque le programme de rachat est exécuté et que le nombre d’actions en circulation baisse réellement, c’est une bonne chose !
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IBM et Buffett, champions du rachat d’actions
Au fil du temps, les rachats peuvent être très significatifs.
Par exemple, en 1993, IBM affichait 2,3 milliards d’actions en circulation.
Toutefois, en rachetant régulièrement des actions sur le marché, la société a réduit d’environ 1% par trimestre le nombre d’actions IBM en circulation. Et aujourd’hui, IBM affiche 899 millions d’actions en circulation, soit 61% de moins qu’il y a trente ans.
S’il y a quelqu’un qui approuve cette stratégie, c’est bien Warren Buffett. Sa société Berkshire Hathaway (NYSE: BRK-A) recherche les entreprises qui rachètent activement leurs propres actions.
Et Berkshire rachète régulièrement ses propres actions, d’ailleurs. En fait, la société en a racheté pour 2,2 Mds$ rien qu’au premier trimestre et, au fil des ans, pour des dizaines de milliards de dollars.
Vous noterez également que Berkshire – comme IBM – est en hausse, cette année, et pas en baisse. Buffett sait que les entreprises qui réduisent le nombre d’actions en circulation restituent des capitaux à leurs investisseurs.
Et c’est le meilleur signal de marché que vous pouvez obtenir !
Bien entendu, la question qui compte n’est pas le montant cumulé des rachats d’actions, mais plutôt : « Qui rachète et dans quelles proportions ? »
Les investisseurs doivent être sélectifs. Ultra sélectifs.