Et pourquoi l’investissement est la clé d’un avenir financier stable
Mon père pauvre disait toujours : « Travaille dur et économise de l’argent. »
Il disait également : « Un dollar économisé est un dollar gagné. »
Le problème, c’est qu’il ne connaissait rien à la politique monétaire et de son évolution. Il a économisé toute sa vie ses dollars durement gagnés. Mais il n’a pas réalisé qu’après 1971, son dollar n’était plus réellement de l’argent.
En 1971, le président Richard Nixon a changé les règles de la monnaie. Cette année-là, le dollar américain a cessé d’être une monnaie pour devenir une devise. Ce fut l’un des changements les plus importants de l’histoire contemporaine, mais peu de gens comprennent pourquoi.
Mais j’aborderai ce sujet plus en détail dans un instant.
Pourquoi est-il difficile de devenir riche en faisant des économies ?
Mon père riche disait toujours : « Si tu veux être riche et financièrement à l’abri, ce n’est pas en travaillant dur et en économisant de l’argent que tu y arriveras. »
C’est une leçon qu’a apprise Danielle Town, une ancienne avocate d’affaires épuisée par son travail. Souhaitant se libérer de l’obligation de dépendre de son salaire pour avoir une situation financière stable, elle a d’abord pensé que la voie à suivre était d’économiser de l’argent.
Mme Town a rapidement réalisé, avec l’aide de son père, qu’elle « perdait de l’argent justement, car elle ne faisait rien ». Ou plutôt, car son argent ne travaillait pas pour elle.
Elle a alors pris conscience qu’elle perdait de l’argent à cause de l’inflation. Comme le dit l’auteur Emmie Marin :
« Si vous aviez mis 1 000 $ en liquide sous votre matelas il y a 50 ans, aujourd’hui, ce cash aurait le pouvoir d’achat de 137,45 $, à savoir le même qu’en 1968. »
Cependant, ce même montant investi avec des intérêts composés aurait atteint environ 20 000 $, avec un taux de rendement supposé de 6%. Même avec un taux de rendement de 4%, il atteindrait tout de même 7 000 $.
Si vous êtes un lecteur régulier d’Investissements Personnels, vous le savez probablement déjà. Mais, lorsqu’on lit l’histoire de Mme Town, ce qui est peut-être le plus instructif, c’est qu’elle n’avait pas connaissance, même du haut de ses 30 ans, du pouvoir destructeur de l’inflation. Comme elle le rapporte à CNBC :
« Maintenant, je me rends compte que pour certaines personnes qui s’y connaissent en matière de finances, cela semble ridicule, dit-elle. Mais je ne connaissais rien au sujet de la finance. Je savais que l’inflation était une chose qui semblait très macroéconomique, mais je n’avais jamais fait le lien avec mon épargne personnelle. »
Cela enseigne une leçon importante sur l’ignorance financière : tout n’est pas rose et cela peut vous coûter très cher.
Bien que Mme Town partage à juste titre l’opinion selon laquelle l’inflation est une raison de ne pas épargner, il existe en réalité trois forces qui volent la richesse de quelqu’un dépendant de l’épargne… que je vais bientôt partager avec vous. Mais d’abord, revenons à notre leçon d’histoire.
Les raisons d’être de l’inflation
Comme je l’ai déjà dit, après 1971, le dollar n’était plus réellement une monnaie. La plupart des gens n’ont aucune idée de ce qui s’est passé, de la raison pour laquelle cela s’est produit, ni de l’impact que cela a sur eux en tant qu’épargnants… C’est pour cela que les épargnants sont des perdants.
Avant 1971, le dollar américain était une véritable monnaie liée à l’or et à l’argent, c’est pourquoi le dollar américain était connu sous le nom de Silver Certificate (ou certificat argent). Après 1971, le dollar américain est devenu un billet de banque : une reconnaissance de dette du gouvernement américain. Au lieu d’être un actif, notre dollar est devenu un passif. Aujourd’hui, les États-Unis sont la plus grande nation débitrice de l’histoire, en partie en raison de ce changement.
Si on regarde rapidement l’histoire de la monnaie moderne, il est facile de comprendre pourquoi le changement de 1971 a été si important.
Après la Première Guerre mondiale, le système monétaire allemand s’est effondré. L’une des raisons principales est que le gouvernement allemand a été autorisé à imprimer de la monnaie à volonté. Cet afflux d’argent a provoqué une inflation incontrôlée. Il y avait davantage de Deutsche Marks, mais ils achetaient de moins en moins. En 1913, une paire de chaussures coûtait 13 marks. En 1923, cette même paire de chaussures coûtait 32 mille milliards de marks !
Avec l’augmentation de l’inflation, les économies de la classe moyenne ont été anéanties. Son épargne ayant disparue, la classe moyenne a exigé de nouveaux dirigeants. Adolf Hitler a été élu chancelier de l’Allemagne en 1933, suivi par, comme nous le savons, la Seconde Guerre mondiale.
Vers la fin de la Seconde Guerre mondiale, les accords de Bretton Woods ont été mis en place pour stabiliser les devises du monde. Il s’agissait d’un quasi étalon-or, signifiant que les devises étaient garanties par de l’or. Ce système a bien fonctionné jusque dans les années 1960, lorsque les États-Unis ont commencé à importer des Volkswagen depuis l’Allemagne et des Toyota depuis le Japon. Puis, les États-Unis important plus qu’ils n’exportaient, l’or quitta petit à petit le pays.
Afin de stopper cette perte d’or, le président Nixon a mis fin aux accords de Bretton Woods en 1971 et le dollar américain a remplacé l’or comme monnaie mondiale. Dans l’histoire du monde, c’était la première fois que la monnaie fiduciaire d’une nation devenait la monnaie mondiale.
Pour mieux comprendre, mon père riche m’a demandé de chercher les définitions suivantes dans le dictionnaire.
Monnaie fiduciaire : monnaie (sous forme de monnaie papier) non convertible en pièces ou en espèces de valeur équivalente.
Les mots « non convertible en pièces » me dérangeaient. Mon père riche m’a donc fait chercher ce mot : « FIAT« .
FIAT : un ordre ou un acte de volonté qui crée quelque chose sans, ou presque sans, effort supplémentaire.
En regardant mon père riche, j’ai demandé : « Cela signifie-t-il que l’argent peut être créé à partir de rien ? »
Mon père riche a dit, tout en hochant la tête : « L’Allemagne l’a fait et maintenant c’est notre tour. »
« C’est pour cela que les épargnants sont des perdants », a-t-il ajouté.
Pour en apprendre davantage à ce sujet, je vous recommande de lire The Dollar Crisis de Richard Duncan.
Étudions maintenant les trois raisons de ne pas épargner si vous voulez devenir riche.
Raison n°1 de ne pas épargner de l’argent : les impôts
« Les gens qui travaillent dur et économisent de l’argent ont du mal à se constituer une richesse car, relativement, ils paient plus d’impôts« , affirmait mon père riche.
Il poursuivait en expliquant que le gouvernement imposait les épargnants lorsqu’ils gagnaient, épargnaient, dépensaient et transmettaient leur argent sous forme d’impôt sur le revenu, d’impôt sur les plus-values, de taxe de vente et de droits de succession.
Il existe une raison au fait que le gouvernement taxe l’épargne plutôt que d’accorder des allègements fiscaux. Le gouvernement accorde des réductions d’impôts afin d’encourager les comportements qu’il souhaite voir adopter par les citoyens. L’épargne n’est pas une activité que le gouvernement veut vraiment encourager, même s’il fait semblant de s’y intéresser, car l’épargne ne fait pas croître l’économie, contrairement à la dette.
Pourquoi ? Parce que lorsque votre économie est soutenue par de la monnaie fiduciaire, la dette crée plus d’argent et plus de richesse… Pour ceux qui savent comment l’utiliser. Ce n’est pas le cas de l’épargne.
Donc si vous êtes épargnant, vous êtes perdant à cause des impôts.
Mon père riche m’a également expliqué qu’un autre impôt exploitait les épargnants. Un impôt caché, l’inflation, comme l’a découvert Mme Town.
Raison n°2 de ne pas épargner de l’argent : l’inflation
Mon père riche utilisait l’exemple simple de 1 000 $ pour expliquer pourquoi les épargnants deviennent presque toujours perdants dans l’économie.
Il expliquait : « Tes 1 000 $ sont immédiatement rongés par l’inflation, donc chaque année, ils valent moins. »
Il a ensuite expliqué que chaque année, les intérêts versés par la banque étaient absorbés par les impôts et l’inflation. Le gouvernement prenait 30% des intérêts par le biais des impôts sur les plus-values et l’inflation rongeait presque tout le reste… ou plus.
Comme mentionné précédemment, 1 000 $ économisés il y a 50 ans vaudraient aujourd’hui 137,45 $. Ainsi, une fois les impôts déduits du montant de votre épargne, le pouvoir d’achat tombe dans des valeurs négatives, n’ayant alors plus aucune utilité. C’est pourquoi mon père riche pensait que travailler dur et économiser de l’argent était un moyen difficile, voire impossible, de devenir riche.
Ainsi, grâce à l’argent fiduciaire, les épargnants sont également perdants à cause de l’inflation.
Raison n°3 de ne pas épargner de l’argent : éviter les risques
Lorsque vous travaillez dur pour économiser de l’argent, vous placez votre « sécurité » dans cette épargne. Il devient très difficile pour ceux qui dépensent toute leur énergie pour économiser de l’argent de se diversifier et de l’investir de peur de perdre tout cet argent durement acquis.
« Les gens qui travaillent dur et économisent pensent souvent qu’investir est risqué, affirmait mon père riche. Et quand vous pensez que quelque chose est risqué, vous évitez d’apprendre. »
Plutôt que de prendre le risque perçu de faire fructifier leur argent de manière exponentielle en investissant, la plupart des gens choisissent la voie « sûre » de l’épargne, car c’est ce qu’ils connaissent et comprennent.
Malheureusement, comme nous l’avons appris plus haut, épargner n’est pas quelque chose de sûr. En fait, c’est souvent la façon la plus risquée d’utiliser son argent.
Dans un système de monnaie fiduciaire, le butin revient à ceux qui prennent des risques et investissent en ayant recours à l’endettement pour créer plus de monnaie fiduciaire. Le système ne récompense pas les thésauriseurs. Le but du système de la monnaie fiduciaire est de créer plus de richesse par l’endettement. L’épargne va à l’encontre de ce but. C’est pourquoi le gouvernement rend l’épargne et l’enrichissement difficiles. S’ils le voulaient vraiment, ils les faciliteraient, par le biais de décisions politiques. Mais ce n’est pas le cas.
La nécessité de développer son intelligence financière
En fin de compte, pourquoi les gens épargnent-ils ? Pour la plupart, c’est un moyen de préparer leur retraite. Pourtant, la plupart d’entre nous savent que l’épargne en soi ne suffit pas à préparer une retraite sûre.
Aujourd’hui, chacun est censé investir pour avoir une retraite sûre. Malheureusement, nos écoles ne nous préparent pas à investir de manière judicieuse ou adéquate. C’est donc à nous qu’il revient de développer notre éducation financière et de l’enseigner également à nos enfants.
C’est ce que font les riches depuis des générations. Par exemple, à l’âge de 15 ans, Mike, le fils de mon père riche, avait un portefeuille d’investissement de 200 000 $. « Qu’il choisisse d’être policier, politicien ou poète, disait mon père riche, je voulais que Mike soit d’abord un investisseur. Tu deviendras beaucoup plus riche si tu apprends à investir, peu importe ce que tu fais pour gagner de l’argent en cours de route. »
Les règles ont changé. Aujourd’hui, à l’ère du numérique, il est nécessaire d’avoir un niveau de connaissances financières plus élevé, et il en va de même pour vos enfants. Je vous encourage dès aujourd’hui à renforcer votre éducation financière et à vous préparer à un avenir financier plus sûr et plus prospère.