Il y a quelques semaines, j’ai réalisé le rêve ultime, celui de tout être humain de passage sur Terre depuis que le monde est monde.
J’ai volé.
J’ai volé au-dessus d’un paysage merveilleux, ici ou ailleurs, au-dessus des montagnes et des forêts, exalté par le souffle du vent sur mon visage. Je pouvais tourner la tête à ma guise, observer longuement les alentours, et guetter les moindres recoins de la Terre ferme comme l’Aigle Royal à la recherche d’une proie.
Je me suis senti tel le poète déployant enfin ses ailes de géant qui l’empêchent de marcher.
Quelques minutes plus tard, encore galvanisé par mon périple, je me suis soudain retrouvé encerclé de créatures sans visage, armées jusqu’aux dents, qui – semble-t-il – me voulaient beaucoup de mal.
Dans un décor futuriste, je ne pouvais devoir mon salut qu’au pistolet qu’on m’avait attribué.
Non, je ne vous raconte pas ma dernière nuit de sommeil. Et personne n’avait glissé quelque chose dans mon verre à mon insu.
Je me suis simplement rendu dans une salle de réalité virtuelle, dans le 13ème arrondissement de Paris.
Pour le jeu Superhot, dans lequel j’étais la cible de ces personnages étranges, je n’étais armé que d’un casque de réalité virtuelle et d’une manette dans la main droite.
Et je dois mon incroyable vol à la technologie développée par la société Somniacs : un simulateur de vol d’oiseau nommé Birdly qui confond le réel et le virtuel avec une efficacité déroutante. Quelle claque !
Source : birdlyvr.com
L’avènement de la réalité virtuelle (VR)
Vendredi dernier souvenez-vous, je vous avais parlé de l’eSport, un secteur en pleine croissance que nous surveillons de près. J’avais confessé que l’enfant de la génération Y que je suis, ayant grandi au rythme du développement effréné des jeux vidéo, avait fini par s’en lasser au contraire de beaucoup de mes connaissances. Ce désintérêt m’a tenu bien à l’écart des dernières innovations en la matière.
Il fallait bien cette piqûre de rappel pour saisir l’ampleur du phénomène.
Car l’avènement de la VR approche à grands pas.
Source : mk2vr
Selon James Altucher, « au cours des toutes prochaines années, la VR devrait changer notre façon d’interagir avec les ordinateurs, les uns avec les autres, et avec le monde autour de nous, dans la mesure où elle ouvre des opportunités entièrement nouvelles grâce à ses capacités liées à l’immersion ».
Il faut dire que le potentiel de la réalité virtuelle (VR) – et de la réalité augmentée (AR) par ricochet – semble illimité.
James rappelait récemment que 11% des foyers américains possédaient déjà au moins un casque de VR fin 2017.
Et en cette année 2019, on estime que les dépenses mondiales consacrées à la VR et à l’AR dépasseront les 20 Mds$, bien davantage que les 12,1 Mds$ dépensés en 2018.
Ainsi, la société d’études IDC estime que les dépenses consacrées aux produits et services AR/VR devraient progresser de près de 70% par an jusqu’en 2022.
Dans le sillage de cet essor extrêmement dynamique, c’est un secteur tout entier qui va apparaître, avec des emplois à la clé.
Par exemple, la demande en faveur de services tels que l’intégration de systèmes AR et le consulting lié à l’AR devraient progresser de plus de 120% par an d’ici 2022.
Mais les secteurs existants ne seront pas en reste, qui vont profiter de ces technologies pour muer. L’exploitation d’activités, la vente et le développement du personnel vont bientôt s’appuyer sur l’AR/VR pour optimiser leurs performances.
Investissez dans la VR, mais sans œillères
Ce marché en plein développement va offrir des opportunités colossales aux entrepreneurs, mais aussi aux investisseurs que nous sommes.
Le grand public qui, comme moi, considérait presque la réalité virtuelle comme un gadget sans réel intérêt, va prendre conscience des perspectives qu’elle ouvre.
Des sociétés comme Nvidia (NVDA – NASDAQ) ou AMD (AMD – NASDAQ) ont déjà capitalisé sur l’essor de ces technologies.
Attention cependant à ne pas plonger à corps perdu sur la dernière entreprise ayant annoncé à grands renforts de communiqués de presse sa volonté de se positionner sur ce secteur lucratif.
En mars 2014 par exemple, Oculus VR – une entreprise qui fabrique des casques de réalité virtuelle – a été rachetée par Facebook pour deux milliards de dollars. Oculus n’avait alors pas encore de produit à commercialiser et n’avait réalisé aucune vente. Un effet d’annonce qui fit sensation et auquel plusieurs gros investisseurs ont cru.
Près de cinq ans plus tard, quelle place occupe Facebook sur le marché de la réalité virtuelle ? Une place très modeste, alors que le lancement de l’Oculus Rift a largement déçu.
C’est le lot de toutes les nouvelles tendances en phase d’éclosion. Les projets pullulent comme les enfants autour du pot de Nutella. Et bien malin qui parvient à identifier ceux qui y trouveront un terrain fertile.
Mark Zuckerberg, lui, n’est pas homme que la foule tétanise et continue d’investir dans ce marché qui lui résiste encore. Une preuve supplémentaire, s’il en était besoin, de son immense potentiel.
[James Altucher suit certaines valeurs de près dans Les Dossiers d’Altucher et pourrait très vite recommander de se positionner sur l’une d’entre elles. Si vous ne voulez pas rater ce moment, cliquez ici.]