Souvent, la lecture de mauvais résultats peut s’apparenter à celle d’un mauvais roman d’horreur : on ne peut que hocher la tête avec incrédulité.
Peut-être s’en dégage-t-il un optimisme déplacé : par exemple, une société espère augmenter son chiffre d’affaires grâce à un produit obsolète. Là, c’est un peu comme si le héros du roman en question déclarait : « Je crois bien que le tueur est parti. »
Ou bien le rapport peut déborder de décisions manifestement vouées à mal se terminer : racheter trop cher des concurrents, brader des actifs ou se développer trop vite… autant de choses (rapportées à une entreprise) revenant à déclarer : « Tiens, allons explorer la grotte où ces randonneurs ont disparu. »
Mais au milieu de ces mauvais résultats, une phrase entre toutes peut déclencher des sueurs froides, chez les investisseurs : « Nous réduisons (ou supprimons) notre dividende. »
Car c’est une triste réalité, nos versements trimestriels ne sont jamais garantis.
Et même si nous nous concentrons sur des sociétés qui versent depuis très longtemps des dividendes à leurs actionnaires, nous nous exposons à ce que l’une de nos valeurs décide de ne plus les régler.
Alors je recommande de compléter votre revenu avec d’importants versements fixes et prévisibles, à l’image de ceux qu’offrent les obligations d’entreprise à haut rendement.
Mais aujourd’hui, je vais vous expliquer comme le faire en déboursant une fraction du prix normal d’une obligation… et avec une suggestion spécifique vous permettant de percevoir régulièrement des versements jusqu’en 2078 !
Comme il s’agit d’une obligation, techniquement, il convient d’abord de comprendre comment fonctionnent ces instruments.
Des versements garantis contractuellement
Vous avez probablement déjà entendu parler des obligations. J’espère que vous en détenez même quelques-unes. Si ce n’est pas le cas, voici un « tutoriel » rapide.
C’est grâce aux obligations que les gouvernements et les entreprises non cotées empruntent de l’argent auprès du public.
Lorsqu’une entreprise non cotée veut émettre des obligations, elle s’adresse à une banque ou à un courtier qui va les créer. À l’image de l’action qui représente une part de l’entreprise, l’obligation représente une part d’un emprunt.
Dans la plupart des cas, le cours initial d’une obligation est fixé à 1 000 $ : il s’agit de la « valeur nominale ».
La société décide de la durée sur laquelle elle souhaite emprunter, et fixe une date précise : il s’agit de la « date de maturité » de l’obligation. Cette durée peut représenter des années, voire même des dizaines d’années. À cette date, la société s’engage à rembourser 1 000 $ au détenteur de l’obligation.
La société décide également du montant des intérêts qu’elle souhaite régler en contrepartie de cet emprunt. Il s’agit d’un pourcentage fixe basé sur cette valeur nominale de 1 000 $ : le « rendement ».
Sur la base de ce rendement, chaque détenteur d’obligation reçoit deux versements par an : le « coupon ».
Ensuite, la société vend les obligations aux investisseurs. Dès que quelqu’un achète l’obligation, la société est obligée d’honorer ses promesses. Elle est tenue de régler le coupon. Dans la plupart des cas, à la date de maturité, elle doit également rembourser au porteur de l’obligation la valeur nominale de l’obligation, bien que certaines obligations permettent à la société de les racheter avant (« obligations remboursables avant terme »).
Pour une société, le seul moyen d’échapper au règlement des coupons et au remboursement de l’obligation est de se déclarer en faillite. Et même dans ce cas, les porteurs d’obligations ont droit à une part des actifs que la société possède encore.
Dans l’ensemble, les obligations offrent un moyen assez sympathique de gagner des revenus fiables. Le plus gros inconvénient, c’est leur prix.
Pour rappel : le prix initial d’une obligation est fixé à 1 000 $. Sur le marché, leur prix peut fluctuer en fonction de l’offre et de la demande, alors vous pouvez dénicher des obligations bon marché. Mais plus l’obligation est décotée, plus elle est risquée.
Et quand bien même, peu de courtiers vous laisseront acheter une seule obligation. Les coûts peuvent vraiment être élevés, si vous débutez avec un compte modeste.
Mais il existe un moyen bien plus simple et bon marché vous permettant de goûter prudemment à la fiabilité des obligations…
Des obligations à prix cassé
Même si la plupart des obligations ne se négocient pas sur les places de marché traditionnelles, certaines sociétés décident de les vendre sur le marché actions.
Dans la plupart des cas, elles se comportent comme des obligations. Chaque unité représente une part d’emprunt. Chaque unité donne le droit à son titulaire de percevoir des intérêts fixes. Et chaque unité est remboursable à sa valeur nominale à sa date de maturité.
Mais le fait qu’elles soient cotées sur le marché actions facilite leur achat et leur vente, en général.
Il suffit de taper le symbole sur votre plateforme de trading habituelle. (Normalement, les obligations se négocient sur une plateforme totalement différente.)
Vous pouvez en trouver dont les dates de maturité se situent dans plusieurs dizaines d’années, parfois 50 ans, voire plus. (Et celle dont je vais vous parler aujourd’hui n’atteindra pas sa date de maturité avant 60 ans !)
Cela représente énormément de versements !
Et ils se produiront beaucoup plus souvent, également ! Les coupons des obligations traditionnelles sont réglés deux fois par an alors que ceux des obligations cotées sur le marché actions sont réglés chaque trimestre. Cela signifie que vous n’attendrez jamais plus de trois mois le règlement suivant.
Mais la différence la plus importante (et la plus intéressante) de toutes est la suivante : le prix d’achat des obligations cotées sur le marché actions représente une fraction de celui d’une obligation traditionnelle.
Et c’est le cas de le dire car, en général, leur valeur nominale est de 25 $. Autrement dit, avec un budget qui vous permettrait d’acheter 10 obligations traditionnelles (10 000 $), vous pouvez vous acheter 400 de ces « baby bonds » [NDR : obligation de faible valeur].
Comme les obligations traditionnelles, leur coupon est basé sur leur valeur nominale. Alors si vous achetez une obligation cotée sur le marché actions offrant un rendement de 4,8%, vous recevrez 4 règlements annuels de 30 cents, soit 1,20 $ par an.
Ce montant ne peut pas changer, ce qui signifie que vous le percevrez tant que vous détenez vos obligations, ou que leur date de maturité n’est pas arrivée.
Mais ces titres peuvent être plus risqués que les obligations traditionnelles. D’une part, ils ne sont pas adossés aux actifs de la société, en général. Cela signifie que si la société met la clé sous la porte, vous figurerez tout en bas de la liste des créanciers pouvant revendiquer une partie de ses actifs… bien que vous passiez tout de même avant les actionnaires traditionnels.
Par ailleurs, certains de ces baby bonds autorisent leurs émetteurs à reporter quelques règlements, sans que ce soit considéré comme un défaut, techniquement.
Enfin, tout comme les obligations traditionnelles, les baby bonds peuvent se négocier au-dessus ou en dessous de leur valeur nominale. Mais les sociétés se réservent souvent la possibilité de rembourser assez rapidement leurs baby bonds. Si l’obligation se négocie à un prix élevé, lorsque l’obligation est remboursée, vous ne percevez que 25 $ l’unité, ce qui peut aboutir à une perte, selon le nombre de règlements que vous avez déjà perçus.
Mais quelques baby bonds méritent que l’on prenne ces risques… Alors ne négligez pas cette opportunité et songez à investir dans l’une d’elles !
Dans le numéro du Nouveau Rentier de ce mois, je vous oriente précisément sur LE baby bond que j’ai repéré et qui représente, selon moi, la meilleure opportunité actuellement sur ce marché. Je vous présenterai également une nouvelle valeur de rendement à ajouter à notre portefeuille et Yann Boutaric vous suggèrera deux titres du secteur des jeux vidéo qui pourraient vous rapporter gros à court-terme. Pour recevoir ce numéro, cliquez ici…