J’ai triché à tous mes examens d’économie. Pourtant, c’était ma matière principale – tout comme ma petite amie. Comme elle était plus intelligente que moi, je copiais sur elle.
Mais il s’avéra par la suite qu’elle n’était pas si intelligente que ça et nous avons tous les deux échoué.
Mes parents étaient très heureux que je me spécialise dans l’économie. Ils pensaient que cela signifiait que je serais bon dans les affaires. « Tu réussiras dans tout », me promirent-ils.
Pour avoir un bon sens des affaires, il faut savoir deux choses : comment aider les gens et comment les soudoyer.
Il n’y a rien d’économique là-dedans.
Je me suis alors spécialisé dans l’informatique.
C’est là une manière polie de dire : « Ne m’écoutez pas. »
A) Warren Buffett est un sacré menteur
Pour Warren Buffett, la PIRE situation est la déflation. En d’autres termes, lorsque les prix baissent, c’est selon lui la fin du monde.
J’ai un adage : « Il y a toujours une bonne raison et une raison véritable. »
La bonne raison : si les prix baissent, les gens cesseront d’acheter parce qu’ils attendront jusqu’à ce que les prix baissent ENCORE PLUS.
Cela conduit à une spirale mortelle, jusqu’à ce que plus personne n’achète plus rien, que le monde soit ruiné et accroche une pancarte « Nous sommes fermés ».
C’est stupide. Si j’ai faim, j’achète quelque chose à manger. Si j’ai besoin d’un abri, je loue un appartement. Je ne m’affame pas dans le froid à attendre que les prix baissent encore plus.
Certaines personnes affirment que les prix n’ont cessé d’augmenter depuis 100 ans.
Foutaises là aussi.
Il y a 100 ans, a été fondée la première école d’hygiène dentaire, la Fones School of Dental Hygiene, dans le Connecticut.
La quantité de mauvaise haleine par dollar a baissé de 99% depuis. Ça, c’est de la déflation.
Essayez d’embrasser un homme ou une femme qui a mauvaise haleine. Pour moi, cela compte plus que le dollar.
Cherchez TOUJOURS la véritable raison de Warren Buffett.
La véritable raison : il n’aime pas que les prix baissent parce qu’il a 50 000 000 000 de dollars investis dans des actions et que ces actions ne lui rapportent de l’argent que lorsque les prix augmentent.
Ce sont donc là une bonne raison et 50 milliards de raisons véritables.
[J’ai écrit de nombreux articles dédiés à Warren Buffett… Je vous encourage vivement à les lire, si ce n’est pas déjà fait.]
B) L’offre et la demande, c’est n’importe quoi
Le prix est déterminé par la situation.
Admettons que vous vouliez acheter une maison. Vous trouvez deux maisons exactement pareilles dans le même quartier. On pourrait croire qu’elles sont au même prix.
Eh bien, non.
Admettons que le propriétaire de l’une des deux propriétés vient de décéder. Aucun de ses trois enfants ne veut garder la maison.
Au contraire, ils veulent la vendre rapidement pour pouvoir se partager l’argent. Le prix est donc meilleur marché que celui de la maison d’à côté où habite une famille stable avec deux enfants et un chien.
Si vous voulez gagner de l’argent, étudiez les situations plutôt que l’offre et la demande.
La réalité, c’est que nous ne connaissons pas l’offre d’un objet. Ni sa demande. Personne ne les connaît. Peut-être est-ce une ligne directrice générale.
Les décès, les divorces et les dettes donnent lieu à des prix bon marché – voilà trois types de situations.
Le prix est également déterminé par bien d’autres facteurs.
L’autre jour, je voulais m’acheter un manteau. Dans un magasin haut de gamme, j’avais trouvé un beau manteau à 7 280 dollars.
Dans le magasin juste à côté, j’avais déniché un manteau qui semblait tout aussi bien et qui était vendu à 150 dollars.
Pourquoi cette différence ? Pas à cause de l’offre. À cause du marketing.
Soixante années de marketing ont créé des prix artificiellement élevés (inflation) parce que les marketeurs ont compris la science de l’hypnose collective.
C’est pour cela que les bons marketeurs sont payés très cher. Parce que leurs patrons esclavagistes gagnent encore plus d’argent.
S’il n’y avait jamais eu de marketing, alors les prix auraient été le 50e de ce qu’ils sont aujourd’hui.
À moins qu’un manteau ne soit tissé d’or – ou à moins que vous n’ayez vous-même tué la vache et n’ayez fabriqué le cuir pour coudre le manteau – il ne vaut pas 7 280 dollars.
C) Les impôts
C’est un sujet sensible.
Peu m’importe la différence entre les ultra riches et les ultra pauvres. Cela ne touche qu’1% des gens aux États-Unis.
Les 99% restants vivent dans ma rue.
Croyez-le ou pas, le nom de la rue où je vis est Main Street (« rue principale »).
La rue où j’habitais avant s’appelait Wall Street.
Littéralement. Je vivais sur LA rue qui s’appelait Wall Street, au coin des rues Wall et Broad, juste en face de la Bourse.
Puis, j’ai déménagé 100 km plus au nord et j’habite maintenant au 24 Main Street dans une ville de 1 000 habitants au bord de l’Hudson. Je vis à trois maisons du fleuve.
Si les riches sont plus taxés, je peux vous garantir que mes voisins sur Main Street ne toucheront pas un centime de cet argent supplémentaire.
Certains d’entre eux sont des immigrés illégaux. Certains souffrent de maladies mentales. Il y a eu deux suicides dans ma rue au cours des cinq dernières années.
Mais le fleuve est magnifique. Je m’y promène et mon esprit se met à divaguer avec des question du type : « Les canards sont-ils réellement monogames ? »
Ça m’embête vraiment que l’argent que j’ai durement gagné me soit pris et soit utilisé pour acheter des balles de revolver. Beaucoup de balles.
Lorsque le collège du coin organise un séjour découverte dans la ville de Washington, mon argent est utilisé pour que la moitié de ces gosses perdent leur virginité.
La démocratie, c’est la loi de la majorité. Mais je suis dans la minorité ; je voudrais que mon opinion soit validée mais elle ne l’est jamais.
La façon pour moi d’être validé est de voter avec mon argent – où je veux qu’il soit dépensé.
Par exemple, je préfère utiliser mon argent pour embaucher des gens ou investir dans des plateformes, comme Prosper.com pour aider des dirigeants de petites entreprises à embaucher des gens, à innover et à réussir.
Comme Patreon pour soutenir les artistes auxquels je crois. Comme Kickstarter, pour soutenir des projets d’innovateurs sans le sou mais extrêmement créatifs et intéressants. Ou bien encore GoFundMe pour soutenir les efforts caritatifs de mes amis.
Je ne veux pas que mon argent achète une balle de revolver qu’utilisera un jeune de 18 ans pour tuer un autre jeune de 14 ans, un gosse d’Afrique qui ne demandait qu’à vivre.
Et pourtant je n’ai pas le choix parce que je suis minoritaire et le serai sans doute toujours.
D) Il n’y a qu’un seul problème qui compte pour l’économie américaine
C’est là la partie de loin la plus importante de cet article. Ignorez le reste de l’article si vous voulez mais s’il vous plaît SOYEZ ATTENTIF à cette partie.
J’aurais dû la positionner dès le début parce que c’est l’unique problème qui m’inquiète. Et la plupart des gens n’en sont pas conscients.
Les entreprises américaines possèdent 2 500 milliards de dollars à l’étranger en cash.
Apple, par exemple, possède plus de 250 milliards de dollars à l’étranger qu’elle a peur de rapatrier aux États-Unis.
Elles ont peur de rapatrier tout cet argent aux États-Unis parce qu’alors il sera taxé (à des taux allant de 8% à 15,5% avec la récente réforme fiscale). Avant la réforme fiscale, ces bénéfices étaient imposés à 35% !
Songez-y : 2 500 milliards de dollars en dehors de l’économie américaine, dormant dans les banques étrangères, faisant gagner de l’argent à ces banques.
Tout cet argent pourrait être utilisé pour embaucher des gens, créer de l’innovation, financer des programmes d’éducation, lancer des entreprises, etc.
Si l’argent revient, il pourrait être imposé à hauteur de 15,5%.
La réponse est simple : congé fiscal. Rapatrions tout l’argent et qu’il ne soit taxé qu’à 5%.
Cela représente 125 milliards de dollars supplémentaires pour l’État américain pratiquement sans frais.
En outre, il y a quelque chose de TRÈS IMPORTANT. On appelle cela l’effet multiplicateur.
Admettons que vous ayez un dollar, et qu’avec ce dollar vous achetez un beignet. Celui qui vous a vendu le beignet achète un journal avec ce même dollar. Le vendeur de journaux, lui, utilisera ce dollar pour s’acheter un café. Et l’homme qui lui a vendu le café s’offrira une passe.
Un dollar utilisé en moyenne dix fois équivaut environ à 10 dollars en croissance économique.
2 500 milliards de dollars équivalent à 250 000 milliards de dollars en croissance économique. Cela représente environ 12 mille milliards de dollars d’impôts, ce qui effacerait presque toute la dette américaine.
En plus de tout cela, on peut oublier la dette étudiante, cesser les guerres et donner à chacun la gratuité des soins médicaux.
BOUM ! CELA RÉSOUT TOUS LES PROBLÈMES ÉCONOMIQUES.
Pourquoi alors les responsables politiques n’appliquent-ils pas cela ?
Parce que les 1% les plus pauvres diront que les 0,000001% les plus riches gagnent encore plus d’argent, ce qui pourrait n’être même pas vrai.
Les hommes politiques, comme d’habitude, ont peur.
Je peux vous le dire : la majorité des 0,00001% les plus riches ne sont de toute façon pas des gens très heureux.
Je préférerais voir les 250 000 milliards de dollars en croissance économique.
Ma petite amie m’a quitté, je n’ai donc plus pu copier sur elle aux examens et j’ai dû changer de spécialisation.
Elle me fit la leçon sur ce qu’était « l’amour », sortit de la pièce et je ne l’ai plus jamais revue.
J’ai été un développeur informatique nullissime. Puis un homme d’affaires médiocre. Un gestionnaire de hedge fund passable. Un meilleur écrivain. Un très mauvais mari. Un père passable. Et je n’aime pas qu’on me dise ce que je dois faire.
Je ne sais pas pourquoi j’ai écrit ce paragraphe. Peut-être est-ce pour dire que je n’en sais rien.
J’espère savoir un peu plus ce qu’est l’amour.
Ou du moins la gentillesse. Et la tendresse. Et la gratitude.
Et lorsque je vous parle, j’espère que je vous fais rire et j’espère que nous nous plaisons mutuellement. Mais je suis nerveux.
C’est cela le plus important pour moi. Je crois que je vous aime.
C’est comme CELA que les gens introvertis peuvent réellement faire peur aux autres lors des soirées mondaines.