A l’arrivée de l’hiver, la grippe saisonnière nous menace. Les épidémies grippales annuelles touchent entre deux et huit millions de personnes, et sont responsables d’environ 1 000 décès par an en France. La grippe est une infection virale et contagieuse qui peut atteindre les oiseaux et divers mammifères, dont le porc et l’Homme.
Le virus attaque principalement les voies respiratoires supérieures, le nez, la gorge et les bronches, et plus rarement les poumons.
C’est une maladie virale sur laquelle les antibiotiques n’ont aucun effet dans un premier temps (1). Plus il fait froid, plus le micro-organisme responsable de l’infection se dissémine parmi la population (de novembre à avril).
On connaît trois types de virus (A, souche la plus dangereuse, B, souche la plus fréquente et C). La transmission (contamination) se fait par inhalation (gouttelettes de salive dans l’air émises par le porteur du virus en parlant, en toussant ou en éternuant) ou par voie tactile (mains, bise, objets souillés par ces mêmes gouttelettes).
Après un à quatre jours d’incubation, c’est la forte fièvre, la toux, le nez qui coule, le mal de gorge, les maux de tête, les douleurs musculaires et articulaires…
La guérison se fait généralement de façon spontanée et au bout d’une semaine… Au fond du lit rempli de mouchoirs en papier, le nez rouge à ne plus vouloir sortir, éternuant à s’en décoller les poumons… Bref, on peut rêver mieux comme convalescence, sans compter que tout le monde fuit comme si vous aviez la peste !
Comment y échapper ?
Le premier moyen, c’est la vaccination : oui mais, c’est un vaccin prédicatif (2) qui marche très bien chez les sujets jeunes (très bien chez les enfants) et qui devient moins efficace au fur et à mesure que nous vieillissons. Mais le vaccin peut s’avérer particulièrement opportun pour les personnes les plus vulnérables, comme les asthmatiques ou les personnes âgées.
Désolée pour les bons élèves qui ont suivi les recommandations de leur médecin, la vaccination ne vous évitera pas la mise en place d’une véritable stratégie de défense pour échapper à l’épidémie.
Le second moyen, des gestes simples :
- lavez-vous les mains : avec du savon liquide ou un gel antibactérien, ne pas oublier les ongles et hydratez votre peau (la peau asséchée est un vrai nid à microbes). J’ai donné ce conseil des centaines de fois à mes enfants au retour de l’école et je n’ai pas fini de le répéter…
- les mouchoirs : jetez-les ! Ils sont à usage unique : vous couvrez votre bouche en éternuant, vous jetez. Vous vous mouchez, vous jetez. Sinon, gare au bouillon de culture !
- oubliez les mouchoirs en tissu ;
- évitez les contacts : les poignées de main, ce sera pour plus tard. Ca ne vous rendra pas moins sympathique en plein pic d’épidémie, et surtout, vous garderez le sourire avec vos interlocuteurs qu’ils soient malades ou pas.
Comment ne pas transmettre le virus ?
Si, malgré toutes ces précautions, vous attrapez le virus, faites en sorte de ne pas le transmettre.
- L’hygiène est primordiale : pas d’emballement, on ne va pas tout javelliser non plus.
Continuez à vous laver et à vous hydrater régulièrement les mains. Quand je dis jetez vos mouchoirs, ce n’est pas par terre ou sur la table de nuit parce que vous êtes coincé sous la couette, non non. Jetez-les vraiment, au fond de la poubelle.
Il faut savoir que le virus reste actif jusqu’à 24 heures sur tout objet souillé, alors pensez aux lingettes. Que de papier, que de papier ! Votre santé vaut bien cet écart écologique.
Vous n’êtes pas en état de jouer la fée du logis non plus mais pensez à votre ordinateur, au téléphone, et aux poignées de porte, c’est déjà beaucoup. A moins d’en vouloir à votre conjoint, à votre petit-fils ou à votre gendre, n’échangez pas vos verres, vos couverts ni même vos serviettes de toilette. Je ne vous parlerai pas de la brosse à dents… bien que ce ne soit pas évident pour tout le monde.
Si votre fille enceinte vous rend visite, si votre voisine vient avec son nourrisson, si votre frère a une maladie chronique (diabète, asthme, cholestérol) ou si vous avez des amis âgés ou atteints d’obésité, redoublez de précaution. Ils font partie de la population pour qui le risque de complication est fort. Remettez leur visite à plus tard ou munissez-vous de masques chirurgicaux à la pharmacie. Pas de bisou, pas de câlin, pas d’effusion.
- Aérez la maison, surtout votre chambre où vous êtes confiné, l’air n’en sera que plus sain.
Comment prendre soin de vous ?
Votre médecin vous aura prescrit l’antipyrétique et l’antidouleur (paracétamol), voire l’anti-inflammatoire (ibuprofène), l’antitussif (un sirop).
Attention, pas d’automédication ! Suivez les prescriptions. Vous aurez fait le stock de mouchoirs en papier, voire de lingettes… Mais cela ne saurait suffire à vous requinquer !
Ce qui caractérise le virus grippal, c’est la fatigue et un temps plus ou moins long de récupération (parfois des semaines).
Je vous propose des petits trucs qui vous aideront à passer le cap :
- toujours l’hygiène, utilisez du sérum physiologique ou un spray d’eau de mer enrichie en cuivre pour vous nettoyer le nez (trois fois par jour). C’est très efficace, vous respirerez mieux et ça change du papier qui irrite la peau ;
- hydratez-vous : la fièvre déshydrate. Faites simple et bon : de la soupe toute prête, le jus de deux citrons doucement chauffés dans la même quantité d’eau additionné de miel, des jus de fruits frais pour la vitamine C, des tisanes. L’appétit reviendra petit à petit. La supplémentation en vitamine C n’est pas systématique car présente dans l’alimentation. Cette dernière vous aidera à lutter contre la fatigue ;
- une cure d’oligo-éléments stimulera votre système immunitaire : du cuivre seul ou avec de l’or et de l’argent (à voir avec votre praticien ou votre pharmacien) ;
- deux huiles essentielles : l’antivirale ravintsara et la décongestionnante Eucalyptus Radiata. Une goutte de chaque dans un bol d’eau chaude en inhalation. Attention : les huiles essentielles contiennent des principes actifs très concentrés. Si elles sont mal utilisées, elles ont des effets indésirables (à éviter absolument chez les jeunes enfants, les femmes enceintes, en cas d’allaitement, les personnes atteintes de troubles gastriques, les personnes allergiques et les épileptiques. Dans tous les cas, consultez un spécialiste, qu’il soit pharmacien, médecin ou aromathérapeute, le spécialiste des huiles essentielles).
Des revues, des livres, des DVD, un bon coussin bien calé dans le dos… Ne vous couvrez pas trop quand même, vous risqueriez de faire monter la fièvre. Vous n’avez pas vu la fin du film, ce n’est pas grave. Du repos, c’est ce qu’il vous faut.
La grippe n’est pas une maladie anodine, les récents événements dans une maison de retraite montrent la nécessité d’une bonne prise en charge de celle-ci. La vaccination des plus jeunes et du personnel soignant protège aussi les plus vulnérables et les plus âgés. Les recommandations hygiéniques ne sont pas superflues, le lavage des mains en particulier. La méfiance grandissante contre les vaccins et les antibiotiques ne doit pas occulter le fait qu’une grippe sévère (une grippe virale qui dégénère en surinfection bactérienne) peut tuer.
(1) Une étude publiée dans la revue Science montre que la principale cause de mortalité de la grippe n’est pas le virus lui-même, mais une infection bactérienne supplémentaire. Ces travaux ont été réalisés par une équipe de l’université de médecine de Vienne, en Autriche.
Lorsqu’une personne est malade, son système immunitaire est accaparé et elle devient plus sensible à une attaque infectieuse. La grippe n’échappe pas à la règle, et la légionelle le sait bien. Cette bactérie, qui a pour nom scientifique legionella pneumophila, est responsable de la légionellose. Cette maladie peut conduire au développement d’une pneumonie, une infection pulmonaire aiguë pouvant devenir mortelle en l’absence de traitement. C’est à ce moment que la prise d’antibiotiques devra impérativement intervenir pour soigner la surinfection bactérienne qui vient se greffer sur un état grippal d’origine virale. (2) La fabrication du vaccin doit être renouvelée chaque année à cause des mutations du virus (processus long et coûteux qui ne couvre pas toutes les mutations). En attendant l’élaboration d’un vaccin efficace contre toutes les souches, suivez les recommandations de votre médecin : 70% des personnes vaccinées échappent à la grippe et les 30% restants sont atteints de symptômes atténués et sur une courte durée. A part une allergie à l’oeuf, il n’y a pas de contre-indication et il se supporte bien.
|
Lien pour suivre l’évolution de l’épidémie : http://recherche.irsan.fr/