Au cours des 15 dernières années, j’ai eu des idées suicidaires à trois reprises au moins. Tous ces moments avaient plusieurs choses en commun.
Je ne supportais pas la douleur, mais je ne voulais pas vraiment mourir. Je voulais que la douleur disparaisse. Après avoir été au nirvana, j’étais dans la plus mauvaise passe possible. Être constamment au plus bas ne suffit pas. Pour savoir ce que représente le sentiment de perte, il faut passer de l’euphorie au sentiment de désespoir le plus profond et, selon moi, la seule façon pour mes enfants d’être heureux était qu’ils soient en mesure de toucher ma police d’assurance vie.
C’est exactement dans ces moments-là que c’est le plus difficile d’avoir la « foi ».
Nous vivons tous des moments où il semble que tout va à vau-l’eau. C’est inévitable. Une relation qui tourne mal. La perte d’un emploi. Une entreprise réduite à néant. Le sentiment de solitude. Et ainsi de suite. La liste des éventuelles tragédies qui nous attendent, tout simplement parce que nous sommes humains, est impressionnante et écrasante.
Quand j’ai eu mon premier enfant, j’ai ressenti une profonde tristesse. J’ai regardé ce petit être et la seule chose à laquelle je pensais, c’était : « Comment vais-je la protéger lorsqu’elle se sentira seule ? Comment vais-je la protéger si elle est rejetée ? Comment vais-je la protéger quand les choses qu’elle pensait contrôler tourneront très mal ? »
Il n’y a pas de réponse. Je ne peux pas la protéger.
Peu importe ce que vous faites en ce moment, les choses peuvent dégénérer. C’est au moment où vous devez faire le grand saut et passer des situations les plus tragiques à celles qui vous apporteront le bonheur que vous devez avoir la foi.
Lorsque les choses sont déjà parfaites, aucun besoin d’un grand saut, voire aucun saut du tout. Aucun besoin de conviction dans ces moments-là, il est trop aisé d’avoir la foi.
C’est précisément lorsque les situations tragiques sont à leur paroxysme que l’on a le plus besoin de « foi ». Je mets le terme entre guillemets car il faut le définir.
Voici quelques exemples de foi.
La foi en Dieu
En d’autres termes, une puissance supérieure qui vous récompensera si vous l’écoutez d’une manière ou d’une autre (prière, gratitude, humilité, comportement éthique, etc.).
La foi dans le pouvoir de création qui vous habite
Votre subconscient. L’idée selon laquelle vous effectuez le travail, vous faites tout ce que vous pouvez dans le laps de temps dont vous disposez et vous dites : « Voilà, j’ai tout fait. Maintenant, vous devez faire quelque chose. » En d’autres termes, vous abandonnez. Vous vous abandonnez à vous-même, à Dieu, à l’univers, peu importe.
La foi en la destinée
Par exemple, si vous avez toujours réussi en appliquant une certaine formule (en ce qui me concerne je recommande la pratique quotidienne) et que les choses vont mal actuellement, vous savez que tout s’arrangera si vous revenez à cette formule qui a toujours porté ses fruits pour vous.
D’autres catégories de foi
La foi en Jésus, la foi en Bouddha, ou le Tao, ou le yoga, ou un guide spirituel, ou une puissance supérieure, tous ces éléments s’inscrivent dans les fois mentionnées ci-dessus.
L’avantage de toutes ces croyances est qu’elles soulagent le stress. Le travail acharné et l’anxiété souffrent de la loi des rendements décroissants. Les résultats de 10 heures de travail consécutives ne seront probablement pas meilleurs à ceux obtenus après 3 heures de travail hyper constructives.
Une fois, je suis allé voir un thérapeute. Il m’a dit : « Que puis-je faire pour vous aider ? Qu’est-ce qui peut soulager votre stress ? »
Je lui ai répondu : « La seule chose qui pourrait me débarrasser de mon stress actuellement, ce serait que vous me donniez immédiatement un million de dollars. »
Bien sûr, cela n’a pas été le cas. J’ai dû développer d’autres méthodes pour soulager mon stress. En fait, je suis devenu un expert dans le fait d’avoir la foi dans les moments critiques ; il y en a eu tellement !
Quelle que soit la foi à laquelle vous souscrivez, voici ce que vous devez essayer de faire. La clé consiste à travailler dur, mais également à cultiver un sentiment de renoncement. Vous devez laisser à l’univers assez d’espace pour qu’il puisse faire des choses pour vous. Des scientifiques ont prouvé que si vous vouliez atteindre votre pic de productivité, vous ne pouviez pas travailler dur pendant plus de 90 minutes environ. Puis il faut faire une pause.
La foi réside dans les pauses.
Quand les choses vont mal, voici ce que vous devez faire.
1) Travaillez dur pendant 90 minutes non stop. Évitez toutes les sources de distraction.
2) Faites des pauses.
3) Pendant les pauses, faites une ou plusieurs des choses suivantes.
- Faites de l’exercice jusqu’à ce que vous transpiriez. Il a été démontré que cela soulageait le stress et l’anxiété et agissait comme un antidépresseur.
- Couchez sur papier quelques idées sur la façon dont vous pouvez résoudre vos problèmes. Si vous avez besoin de générer des revenus, commencez à réfléchir. Au début, vos idées ne seront peut-être pas bonnes. Mais cela finira par changer. Il m’a fallu environ un mois avant de trouver de bonnes idées. J’ai couché sur papier des idées pendant six mois, j’ai suivi les autres idées dans le cadre de la pratique quotidienne, et ma vie a totalement changé. En fait, ma vie change radicalement tous les six mois.
- Envoyez des courriels à trois personnes pour les remercier. Peu importe que vous ne leur ayez pas parlé depuis dix ans.
- Consultez votre boîte de réception, trouvez un e-mail datant de 2007 et répondez-y. Ça marche à merveille pour rétablir le contact avec les gens.
- Levez-vous et allez nager quelque part.
- Allez au musée. Lors de la crise financière, en 2008, j’étais vraiment mal. J’avais des actions à long terme, j’étais en plein divorce, j’étais au fond du trou. J’ai passé la pause déjeuner sans mon ordinateur ni mon téléphone. Je suis allé au musée, j’ai traîné au café et j’ai lu des livres sur les artistes. Mon cerveau a dévié de l’anxiété liée aux fluctuations des marchés.
- Même chose que précédemment. Parfois, en 2009, alors que mes affaires ne fonctionnaient pas, Claudia et moi sortions nos aquarelles et de la peinture. C’était amusant et, là encore, mon cerveau prenait une autre direction.
- Faites semblant. Faire semblant d’être quelque chose que vous n’êtes pas peut faire remonter à la surface une partie de vous-même dont vous ignoriez l’existence. Ce peut être amusant de connaître cette personne. On ne sait pas tout sur soi-même. Donnez à tous les éléments qui vous composent une chance de se révéler et de faire partie de l’équation.
- Méditez. Je ne le recommande pas toujours. Il est très difficile de méditer quand les choses vont mal. La méditation consiste à rester assis 30 minutes sans bouger et à se tourner vers ses pensées. Mais vos pensées pourraient être trop écrasantes. Au lieu de faire 30 minutes par jour, pourquoi ne pas essayer 60 secondes ici ou là tout au long de la journée.
- Lâchez prise. Le lâcher-prise est la clé. Existe-t-il quelque chose de plus puissant ? Qui sait ? Mais je sais qu’il est impossible de tout contrôler. Selon un diction, « une patience infinie produit des résultats immédiats ». Passer en mode patience peut vous procurer un peu de répit, même quand vous avez l’impression que le monde s’écroule sous vos pieds.
- Apportez votre aide à une autre personne. Par exemple, si une personne doit trouver un travail, présentez-la à quelqu’un susceptible de l’embaucher. Si une personne a besoin d’informations, aidez-la à les trouver. Ce type d’activités crée de la valeur. Lorsque vous aurez aidé une foule de personnes, le monde entier sera là pour vous relever lorsque vous serez à terre. Croyez-moi, ce filet qui vous protège quand vous sautez de l’immeuble en feu vous sauvera la vie. Je l’ai utilisé plusieurs fois. Je suis surpris qu’il n’y ait pas de trou dans le filet à ce stade, je dois le renforcer encore et encore en aidant les gens tous les jours.
- Soyez un super-héros. Cela va de pair avec ce qui précède. Mais faites-le de façon anonyme. Aidez quelqu’un sans rien attendre en retour, tel un super-héros – fort, anonyme et doté de pouvoirs mystérieux.
- Pensez à vos héros. Quand on lit les biographies des plus grands personnages, tout est incroyable. Ils ont survécu à de terribles épreuves. Je publie régulièrement des articles sur des personnes que j’admire, sur ce qu’elles ont vécu et comment elles y ont survécu. [Lire aussi : Six enseignements insolites inspirés de Louis Armstrong]
- Regardez quelque chose de rigolo. Regarder une comédie ne vous donnera pas nécessairement la foi, mais cela vous arrachera aux pensées qui envahissent votre cerveau. Le rire agit comme un assainissant et il est également connu pour guérir de nombreuses pathologies nocives, mentales et physiques (également émotionnelles et spirituelles).
- Appliquer un peu, même très peu, de ce que j’appelle la pratique quotidienne, m’a toujours aidé à retrouver la foi, ma vie, mon argent, mon bonheur.
C’est lorsque vous êtes au plus bas que vous êtes le plus proche de Dieu, de votre foi, d’une puissance supérieure, de votre moi intérieur. De tout ce que voulez, quelle que soit la façon dont vous l’appelez. Tout le monde se fiche du nom que vous lui donnez. C’est le moment de briller, de montrer tout ce que vous avez appris, de montrer à quel point vous êtes capable de réussir. Il n’existe pas d’autres moments aussi puissants. S’il vous plaît, ne les gaspillez pas.