Par Anne Harald
Il y a peu, je vous parlais de la manière d’organiser les dépenses au sein de votre couple. Une gestion qui n’est pas toujours évidente et qui va devenir encore plus complexe — pour ne pas dire injuste — avec l’arrivée du prélèvement de nos impôts à la source. Alors imaginez maintenant à quel point tout cela peut devenir compliqué le jour où vous vous séparez !
Les séparations à l’amiable, ça existe, mais ce n’est pas le plus courant.
Dans ces moments-là, un principe doit vous guider : protégez-vous. Même si vous ne faites pour l’instant qu’envisager une séparation, vous pouvez déjà amorcer quelques mouvements destinés à protéger vos intérêts financiers. Car il y a souvent gros à perdre.
Première démarche : se débarrasser de votre compte-joint
Si vous êtes en bons termes, répartissez-vous l’argent présent sur le compte et clôturez-le. Si ce n’est pas le cas, anticipez en retirant les sommes que vous considérez vous appartenir. Ensuite, demandez la fermeture du compte par lettre recommandée à la banque.
En ne procédant pas ainsi, vous vous exposez à un double risque.
- D’une part, votre ancienne moitié peut rafler tout l’argent présent sur le compte commun, vous ne pourrez rien faire.
- D’autre part, elle peut procéder à des dépenses inconsidérées menant à un découvert. Or, sans action de votre part, vous seriez solidaire de ce découvert.
Afin d’éviter toute mauvaise surprise, envoyez par recommandé à votre banque une lettre révoquant toutes les procurations que vous aviez donné à votre conjoint. Supprimez également son accès à votre coffre si vous y avez des objets précieux.
Passez ensuite en revue votre portefeuille et vos relevés de compte. Avez-vous des cartes de paiement dans des magasins ? Du genre de celles donnant accès à un crédit renouvelable, faisant l’objet d’un taux tout à fait scandaleux ? Il est urgent de vous désolidariser de tous les types de cartes de paiement ou de crédit que vous avez en commun.
Deuxième démarche, gérez vos assurances
En toute logique, vous aviez souscrit des assurances en commun, pour des biens dont vous aviez tous deux l’usage : habitation, voiture, scooter… Résiliez-les, afin de ne pas vous retrouver à payer des dommages si votre ex plante la voiture dans le fossé.
Troisième démarche, protégez votre épargne
Vous aviez très probablement nommé votre conjoint comme l’un ou le bénéficiaire de votre assurance-vie. Une décision sur laquelle vous pourriez désormais vouloir revenir… Ce ne sera malheureusement possible que sous certaines conditions. Tout dépend en effet du choix que vous aviez fait lors de la souscription du contrat. Le changement de bénéficiaire est autorisé tant que vous n’avez pas informé ce dernier de manière officielle de votre décision. Un avenant à votre contrat sera rédigé, suite à un simple courrier à votre assureur. En revanche, en cas de procédure officielle pour informer le bénéficiaire et acceptation de ce dernier, peu importe le divorce, il conserve son statut.
N’oubliez pas non plus qu’à partir du moment où vous vous séparez, vous devrez rédiger des déclarations d’impôts séparées, prenant en compte les diverses pensions versées.
Et les crédits, dans tout ça ?
Si vous avez souscrit un crédit en commun, pas question de s’en échapper avant le remboursement total des sommes dues. Il existe cependant quelques échappatoires, à négocier avec votre ancien conjoint.
Une option est que le crédit soit basculé sur un seul des membres du couple, à condition que sa situation financière le permette et que la banque l’accepte.
Autre option, si vos finances l’autorisent : un remboursement anticipé du prêt qui vous lie.
La solution la plus radicale consiste à vendre le bien faisant l’objet du crédit — bien souvent un appartement — et de rembourser le prêt.
La plus-value obtenue est ensuite répartie en fonction des parts de chacun.
De même, vous demeurez garant du prêt de votre ancien conjoint si c’est ainsi que le crédit avait été validé à sa souscription. Une situation à laquelle il est préférable de trouver une issue, en négociation avec la banque, afin de ne pas s’exposer en cas de non-remboursement de votre ancien compagnon.
Tout ceci ne sont que des démarches de base, à effectuer dès que la séparation se profile. Le plus dur restera ensuite à faire : évaluer la répartition des biens, estimer le montant d’une éventuelle pension et, s’il y a lieu, organiser la garde des enfants.
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