1. DIGNITÉ > RESPECT
Quand j’avais vingt ans, bien souvent les gens ne me respectaient pas ou se fichaient complètement de ce que je disais ou faisais.
Maintenant que j’ai cinquante ans, bien souvent les gens me témoignent encore moins de respect si je dis quelque chose qui ne cadre pas avec leur vision du monde.
Mais qu’on m’apprécie ou qu’on me déteste n’a aucune importance. Dans tous les cas, je traite les autres avec dignité.
La dignité révèle qui vous êtes. Le respect révèle seulement ce qu’ils sont.
Vous pouvez toujours contrôler qui vous êtes. Traiter TOUT LE MONDE avec dignité est un moyen très efficace de développer sa conscience de soi.
Un seul acte de dignité a le même effet que lancer un galet au milieu de l’océan. Les vagues se dresseront et finiront par déferler sur tout le rivage.
Chaque acte de dignité s’additionne aux autres. Plus vous faites preuve de dignité, plus les retombées seront visibles dans tous les domaines de votre existence : vie sentimentale, finances, amitié, liberté.
2. RESPECT > ATTENTION
Faites toujours en sorte d’apporter quelque chose aux autres. J’invite mes filles à se demander à la fin de chaque journée : « Qui ai-je aidé aujourd’hui ? »
Si elles sont venues en aide à autrui, je les respecte.
Si elles ont seulement agi pour attirer l’attention, cela ne m’intéresse pas. L’attention est fugace. Aider les autres, c’est ce qui reste en mémoire.
Si les personnes en qui vous avez confiance et que vous tenez en estime vous respectent, tout ira bien.
Un ami m’a raconté une expérience qu’il a vécue avec un instagrammeur qui totalise 25 millions d’abonnés. Ce type est uniquement connu pour son compte Instagram.
« Je l’avais invité à une soirée caritative, m’a expliqué mon ami. Tout ce qui l’intéressait, c’était sniffer de la cocaïne, draguer les travestis et se battre. »
Ce génie d’Instagram accaparait l’attention. Pourtant, mon ami m’a dit : « C’est de loin la PIRE personne que j’aie jamais rencontrée. »
L’attention n’apporte rien. En revanche, jouir du respect des bonnes personnes, cela change tout.
3. INVESTISSEZ DANS VOUS-MÊME… MAIS DIVERSIFIEZ-VOUS !
Beaucoup de livres et de personnes conseillent d’« investir dans soi-même ».
La plupart du temps, ce sont des conneries.
Qu’est-ce que cela veut dire, « investir dans soi-même » ? Parle-t-on de développement personnel ? D’acquérir une compétence qui rapporte de l’argent ? De monter une société ? Je n’en sais rien.
C’est un conseil recevable. Cependant, comme pour tout investissement, cela ne fonctionne que si vous vous diversifiez.
Scott Adams, l’auteur de la bande dessinée humoristique Dilbert, me l’a expliqué très clairement.
« Constituez-vous une réserve de talents, m’a-t-il dit. Par exemple, je suis un bon dessinateur, mais je ne suis pas le plus doué. J’ai beaucoup d’humour, mais je ne suis pas la personne la plus drôle qui soit. J’ai le sens des affaires, mais je ne suis pas le meilleur. »
C’est en combinant tous ces talents qu’il est parvenu à créer Dilbert, qui est actuellement le comic strip le plus publié au monde.
Investissez dans vous-même en développant une multitude de talents.
On me demande souvent ce que je fais dans la vie.
Je n’ai pas de réponse. Je ne me colle pas d’étiquette. J’écris, j’enregistre un podcast, je gère une société, je suis un business angel (j’investis aussi bien dans des entreprises du secteur des technologies que dans ceux de l’agroalimentaire ou du pétrole…), je conseille plusieurs sociétés, je donne des conférences et je possède également une partie d’un club de stand-up à New York – juste pour le plaisir.
Que puis-je donc dire ? Habituellement, je réponds « je suis écrivain ». Selon la personne en face de moi, deux réactions sont possibles : soit je gagne son respect, soit je le perds.
Dignité > respect.
4. L’IMPORTANCE DE LA LECTURE
Je déteste donner des conseils bateau. « Lisez » est un conseil bateau.
Pourtant, je suis extrêmement heureux d’avoir commencé à lire environ un livre par jour vers l’âge de 21 ans.
Quand j’avais une vingtaine d’années, je pensais savoir beaucoup de choses sur la vie. Peut-être était-ce le cas. Peut-être étais-je un génie qui avait tout compris à la vie à vingt ans.
Toutefois, cela m’étonnerait. J’ai tout fichu en l’air : mes relations, mon travail, ma carrière, mon argent, mon mariage, ma famille et bien d’autres choses encore. Et je peux dire que j’étais une victime. Cependant, si je suis le dénominateur commun de chaque mauvaise situation, le problème vient sans doute de moi.
Cela étant dit, à quarante ans, j’ai continué de croire que je savais beaucoup de choses sur la vie (aujourd’hui, j’ai cinquante ans et j’en sais en gros autant qu’à quarante). Et je continue de tout gâcher.
C’est très énervant.
(La plus belle bibliothèque que j’ai eu la chance de voir)
Mais si je n’avais pas lu autant, j’aurais raté encore plus de choses.
Quand on vit sa vie, on n’en vit qu’UNE SEULE.
Or, chaque livre que vous ouvrez vous permet d’absorber une nouvelle existence dans sa totalité. Quand vous lisez 1 000 livres, c’est comme si 1 000 vies supplémentaires s’imprégnaient en vous.
Lorsque vous lisez un bon ouvrage de non-fiction, c’est comme si vous absorbiez le travail de toute une vie en quelques heures, en « téléchargeant » toute l’expérience de l’auteur.
La lecture est un super-pouvoir. Et si vous parvenez à établir des liens entre les différents livres (en combinant les leçons que vous avez tirées du Vieil homme et la mer avec le dernier ouvrage sur les Bitcoins, par exemple), c’est comme si vous aviez lu un nombre exponentiel de livres.
Je dois chacun des succès de ma vie aux livres que je lis toutes les semaines.
Par ailleurs, chaque ouvrage que vous lisez améliore vos talents d’écrivain. Et la communication est l’une des compétences les plus importantes à maîtriser.
5. APPRENDRE À APPRENDRE
L’année dernière, j’ai voulu améliorer ma pratique du tennis de table.
Je joue au ping-pong depuis que j’ai cinq ans. Je pensais que j’étais bon, mais je voulais devenir meilleur.
En fait, j’étais terriblement mauvais. Je FAISAIS TOUT DE TRAVERS. Depuis quarante-cinq ans.
Au cours des 30 ou 40 dernières années, j’ai appris de nombreuses choses : les échecs, l’informatique, le poker, les affaires, l’investissement, le stand-up, l’écriture…
Certaines personnes jouent au tennis de table tous les jours et n’apprennent rien (c’est ce que j’ai fait pendant des dizaines d’années). Mais apprendre à apprendre m’a aidé à comprendre comment m’améliorer le moment venu, quand une activité me passionne vraiment.
Appliquez la méthode suivante :
PLUS : Trouvez un mentor. Il peut s’agir de plusieurs personnes ou même de mentors virtuels (via des vidéos, des livres, etc.). C’est grâce à mon mentor que j’ai découvert que je jouais mal au ping-pong.
ÉGAL : Trouvez des personnes qui ont le même niveau que vous et avec qui vous pouvez étudier ou vous mesurer. Vous progresserez ainsi ensemble, en tant que groupe. Vous vous stimulerez mutuellement et vous pourrez ensuite vous entraider quand vous commencerez à maîtriser votre compétence.
Les personnes avec lesquelles je travaille le mieux actuellement sont celles qui ont partagé mes faux pas et mon échec en 2002.
MOINS : Si vous n’êtes pas capable d’expliquer en des termes simples ce que vous apprenez, alors vous n’avez pas appris. Trouvez des personnes à qui enseigner votre compétence, et vous verrez que vous apprenez.
J’ai atteint mon meilleur niveau aux échecs quand j’avais une vingtaine d’années : j’ai commencé à donner des cours tout en en suivant moi-même.
6. LES RELATIONS AIDENT À COMBATTRE L’ANXIÉTÉ
C’est quelque chose que j’aurais aimé savoir à vingt ans. À l’époque, il était si facile de ne penser qu’à moi et à la manière dont chaque situation pouvait être à mon avantage.
Pourtant, il est indispensable d’établir des liens pour se constituer un réseau. Et le réseau est votre héritage, le secret de la liberté.
Des liens avec les êtres qui vous sont chers.
Des liens avec vos amis.
Des liens avec vos collègues.
Des liens avec votre communauté.
Des liens avec votre groupe spirituel ou religieux.
Des liens avec des personnes qui ont les mêmes centres d’intérêt que vous.
Des liens avec le reste du monde.
Lors de mon premier vrai travail (j’avais vingt-six ans), j’ai mis l’accent sur les relations. Je me renseignais sur les intérêts de mes collègues et j’en discutais avec eux.
Je les aidais à avancer sur certains projets au bureau sans espérer quoi que ce soit en retour. Reconnaissez le mérite des autres et vous serez récompensé.
J’ai procédé ainsi tous les jours. Cela a marché. Cette expérience m’a ouvert les yeux sur l’importance des relations, et j’ai commencé à établir de plus en plus de liens avec tout mon entourage.
Cela ne m’a pas toujours aidé. Néanmoins, je suis un bon père, un bon ami, un bon collègue, un bon associé (je travaille avec les mêmes personnes depuis vingt ans) et, je l’espère, un bon proche.
Chaque fois que je noue une relation avec quelqu’un, je ressens moins d’anxiété par rapport à la vie. Ce qui est difficile, pour moi. Mon cerveau adore l’anxiété. Il imagine toujours les pires scénarios et me les jette à la figure. Ce qui nous amène à ce dernier enseignement…
7. APPRENDRE À SE CONNAÎTRE
C’est une fichue expression que les gens emploient à tort et à travers comme si c’était facile.
Ce n’est pas le cas.
Depuis notre naissance, on nous apprend à être conscients de tout, sauf de nous-mêmes.
Nos parents nous apprennent à avoir conscience de leurs besoins. Ensuite, nos professeurs nous apprennent à avoir conscience des attentes de la société. Puis au travail, nous apprenons à avoir conscience des exigences du patron.
Combien de personnes ont renoncé au métier de leurs rêves à cause des désirs de leurs parents ? Combien ont épousé la mauvaise personne à cause des souhaits de leurs amis et de leur famille ? Combien ont fait preuve de loyauté envers une entreprise qui n’en avait rien à faire ?
Mais comment apprendre à se connaître et développer sa conscience de soi ?
Ne mettez pas la barre trop haut, pour commencer.
Chaque fois que je suis énervé, j’essaie de me dire : « Je suis en colère. » Cela m’aide à prendre de la distance par rapport à ce sentiment et à le considérer comme un simple observateur, et non comme un participant submergé.
Par exemple, l’autre jour, j’étais énervé contre ma compagne. Je me suis dit : « Je suis en colère. » J’ai ensuite réalisé que, de son point de vue, elle avait tous les droits d’agir comme elle l’avait fait.
Une autre fois, j’étais énervé contre ma fille. Je me suis dit : « Je suis en colère. » Puis j’ai réalisé le chagrin et la solitude qui s’étaient emparés d’elle à cause d’une décision récente, et j’ai modifié totalement mon comportement.
Ensuite, vous pouvez vous dire (si cela vous arrive) : « Je suis anxieux. »
Ou : « J’ai peur. »
Ou : « Mon instinct essaie de me dire quelque chose. » Apprenez à écouter ce que vous dit votre subconscient.
Finalement, quand vous parviendrez à mettre des mots sur tout ce qui vous entoure et à comprendre les forces qui essaient constamment de vous contrôler, vous pourrez dire : « Je suis amoureux. »
C’est la leçon la plus importante que j’aurais aimé apprendre à vingt ans. Je me rattrape aujourd’hui.
Je t’aime, et je te traiterai avec dignité. Et j’apprendrai à gagner ton respect.