L’honnêteté laisse des cicatrices, des taches. Mais l’honnêteté, c’est plus que se vanter de ses échecs, ce qui pourrait être une forme d’orgueil. C’est aider réellement les autres.
Il existe des milliards de sites web qui se font concurrence.
Le site le plus honnête de tous ? Google. Car Google ne peut pas vous aider à résoudre vos problèmes.
Si vous pensez avoir de l’herpès après une nuit particulièrement mouvementée en ville, aller sur Google ne vous aidera pas (même si vous éprouvez un vague sentiment de remord lorsque vous voyez le bouton « J’ai de la chance »).
Google n’a aucun contenu sur ce sujet mais il est honnête.
Vous entrez dans son magasin et dites « S’il vous plaît, aidez-moi – avez-vous quelque chose pour empêcher une potentielle poussée d’herpès ? » et Google vous répondra, en toute honnêteté : « Je suis désolé, je ne peux pas vous aider, mais il y a ici des dizaines de mes concurrents qui peuvent potentiellement quelque chose pour vous. Soit dit en passant, voici trois de mes concurrents qui POURRAIENT vous aider mais, en toute honnêteté, ils me paient pour vous dire cela. » Puis Google hausse les épaules. Il ne peut rien faire de plus pour vous.
Ça, c’est de l’honnêteté. Ce n’est pas du personal branding – une « image de marque personnelle » par laquelle vous prétendez réussir dans tout. Donc vous reviendrez vers Google. Parce que Google est franc et direct.
Et lorsque vous avez besoin d’en savoir plus sur cette grosseur qui pousse derrière votre oreille, ou sur le meilleur logiciel pour l’enregistrement de frappe sur le clavier, Google vous répondra la même chose : « Désolé, je ne peux pas vous aider – mais je peux vous diriger vers au moins dix de nos concurrents qui semblent capables de répondre à votre question. »
Grâce à l’honnêteté, Google s’est libéré. Voici ce qu’il faut savoir à propos d’une marque. Elle vous emprisonne.
Vous savez qui possédait le brevet initial que Larry Page a bidouillé pour créer Google ? Je vais vous le dire : le Dow Jones. Le Wall Street Journal.
Ils savaient comment faire Google des années avant que Larry Page n’en ait même l’idée.
Mais ils ne l’ont pas fait. Pourquoi ? Parce qu’ils ne voulaient pas donner des informations gratuitement.
Le personal branding emprisonne les entreprises américaines mais l’honnêteté rend libre les entrepreneurs.
Alors, que vous apportera l’honnêteté ?
#1 Les gens cesseront de vous parler…
Oubliez le personal branding. Essayez plutôt l’honnêteté personnelle. Laissez-moi vous dire ce qui arrivera. Votre famille pourrait bien couper les ponts avec vous.
J’ai connu cela, pas seulement moi mais aussi tous les blogueurs que je considère comme « honnêtes ». Certains de vos amis cesseront également de vous parler. Certains de vos collègues vous éviteront. Certains investisseurs vous bouderont. Votre « réseau » personnel se transformera et évoluera.
Ma devise personnelle est : l’honnêteté jusqu’à un certain point. Je ne blesserai jamais quelqu’un. Je crois en ce que Bouddha a dit à son fils Rahula le lendemain de son retour, après l’avoir abandonné pendant sept ans :
« Avant, pendant et même APRÈS avoir parlé, assure-toi de n’avoir blessé personne. »
Mais malgré cette règle, les gens cesseront de vous parler parce que vous ne pouvez pas contrôler toutes les blessures que vous infligez.
#2 Les gens penseront que vous allez vous suicider…
Ensuite, les gens vous poseront la question : « Vas-tu te suicider ? » Parce que chaque article de blog semble être une lettre d’adieu.
#3 Les gens penseront que vous êtes fou…
Puis les gens enverront des mails à vos amis : « Est-il aussi fou qu’il le paraît ? » Et c’est comme ça que je me fais des amis à présent, parce que les introductions sont faites et les gens doivent trouver la réponse par eux-mêmes.
#4 Les gens auront peur…
Ils vous affubleront de toutes sortes de noms. Oh, ce type essaie juste d’être un « contrarien », par exemple. Ou un « idiot ». Ou pire. On m’a qualifié de tous les noms. L’autre jour, j’ai dû contacter le bureau de la sécurité publique de la Brown University parce que j’avais reçu un mail de menace de mort et le type ne pensait pas que je pouvais remonter jusqu’à lui. C’était un professeur et il avait apparemment également menacé la vie d’un bibliothécaire de l’université.
Ils doivent comprendre pourquoi vous dites la vérité, pourquoi vous dites honnêtement ce que vous pensez. Au bureau, lors des réunions, tout le monde est calme.
Vous n’êtes pas censé dire ce que vous pensez. Les gens vous détesteront, essaieront de vous dénigrer, publieront des commentaires, etc. Dans beaucoup de cas (mais pas tous), j’appelle ces gens-là des « pourris ».
#5 Les gens vous trouveront amusant…
Puis, finalement, les gens reviendront vers vous. Parce que vous êtes amusant – si 20 000 personnes mentent et seulement une dit la vérité alors cette personne sortira du lot. Au début, les gens reviendront vers vous par voyeurisme.
Pourquoi ? Parce qu’ils savent que s’ils regardent Desperate Housewives, ils ne voient rien de « réel » et ils ne voient pas de « femmes au foyer ». Mais vous, vous êtes réel. Ils veulent donc savoir ce que vous ferez ensuite.
#6 Les gens écouteront vos conseils…
Les gens reviendront aussi pour avoir des conseils. Pas forcément parce qu’ils sont d’accord avec vous mais parce qu’ils savent que votre conseil viendra du cœur, et non parce que vous avez quelque chose à vendre.
C’est comme Google qui ne peut résoudre tous les problèmes. Mais il peut vous rediriger vers les gens qui le peuvent. Vous revenez donc toujours à Google parce que vous ne trouverez peut-être pas toujours ce que vous voulez mais au moins vous savez qu’il essaie vraiment de vous orienter vers le bon endroit.
#7 Vous devenez libre…
Au début nous chérissons nos chaînes. Nous pensons : « Si je dis à cette fille que je l’aime, elle pourrait ne pas m’aimer en retour. » Nous pensons : « Si je dis que j’apprécie ce candidat, mes amis vont me détester. » Si je dis telle chose, les autres diront autre chose, etc.
Mais de plus en plus souvent, nous commençons à sentir où se situent ces limites et nous les repoussons de plus en plus loin de nous. Jusqu’à ce que finalement elles soient si loin de nous qu’elles ne sont plus perceptibles. Pas besoin d’argent pour y parvenir, ni d’une grande maison, ni d’un bon diplôme ou d’une belle voiture.
Chaque jour, repoussez ces limites un peu plus loin.
Nous tendons vers cette liberté. Nous ne l’atteignons jamais vraiment. Nous luttons toujours pour voir jusqu’où les limites peuvent aller, tout comme un enfant le fait avec ses parents. Mais finalement, les limites deviennent si lointaines que nous commençons à ressentir le plaisir de la véritable liberté.
Et ça, c’est chouette.