Je vais souvent en Bourgogne, où j’ai de la famille. Et à chaque fois je me dis : Maya, il est grand temps de te constituer une cave ». Chiner des vins jeunes, que je ferai vieillir jusqu’à leur apogée. Pour les déguster, le moment venu, avec mes amis. Mais aussi revendre certaines bouteilles et bénéficier d’une plus-value intéressante.
Mais oui, après tout, pourquoi ne pas investir dans le vin ?
Je me suis donc penchée sur la question pour de bon. Et je vous livre les informations que j’ai récoltées. Je suis sûre qu’elles pourront vous donner des idées…
Un placement à moyen terme
Examinons sans tarder les perspectives d’un tel placement. Difficile de donner une réponse précise à la question « combien puis-je gagner ? ». Mais ayez bien à l’esprit qu’il s’agit d’un investissement à moyen terme. La valorisation des bouteilles que vous achèterez ne se fera en effet pas en 2 ou 3 ans mais au-delà de 5 ans.
iDealwine, site d’achat et vente de grands vins et vieux millésimes, a créé un indice, le WineDex® iDealwine 100, qui a pour vocation de fournir une information générale sur l’état du marché. En 2015, cet indice a progressé de +12,17% (plus que le CAC 40, à +8,01%), porté par la belle performance des vins de Bourgogne.
Les vins dont la rareté s’accroît avec le temps peuvent donc représenter une diversification intéressante pour vos placements.
Entre le néophyte et l’initié spécialiste, trouvez votre place
Avant de vous lancer dans la constitution d’une cave qui prendra de la valeur au fil des années, il est très important de vous plonger dans le sujet. Achetez quelques livres et revues sur le vin, discutez avec des connaisseurs.
« Investir dans le vin n’est pas un placement qu’un néophyte peut envisager sans devenir un minimum initié, souligne Angélique de Lencquesaing, co-fondatrice d’idealwine. Il ne s’agit pas de devenir le plus grand spécialiste mais il est important de bien se renseigner sur les régions, les années de garde… »
Les grands critiques, comme l’Américain Robert Parker, peuvent être de très bons repères pour vous. Ce dernier notait (aujourd’hui à la retraite, d’où le passé employé) les vins sur 100, en cinq catégories : exceptionnels (96-100), excellents (90-95), au-dessus de la moyenne à très bons (80-89), moyens (70-79), inférieurs à la moyenne à inacceptables (50-69).
En France, le journaliste oenologue Bernard Burtschy est également une très bonne référence. Imprégnez-vous de ses conseils et notations.
Et connaissez-vous le manga Les Gouttes de Dieu ? Une mine d’informations (plus de 40 volumes), devenue une référence culte chez beaucoup de passionnés et même de viticulteurs !
Préparez votre cave pour accueillir le vin
Avant d’acheter vos bouteilles, préparez-leur un cocon digne de ce nom.
Plusieurs facteurs comptent :
- la température doit idéalement être comprise entre 10 degrés et 13 degrés ;
- le taux d’hygrométrie doit se situer entre 70-75. L’humidité a en effet pour bénéfice d’empêcher les bouchons de sécher et le vin de s’évaporer. Mais elle ne doit pas non plus dépasser un certain seuil, au risque d’abîmer les étiquettes des bouteilles ;
- l’obscurité est importante, en particulier pour le vin blanc, qui a tendance à prendre un « goût de lumière » ;
- la sécurité du lieu ne doit pas être négligée. Se donner tant de mal pour se faire voler ses trésors, franchement, ce serait bête !
Si vous n’avez pas d’endroit où stocker votre vin, sachez que des sociétés proposent des solutions clé en main pour conserver vos bouteilles.
Achetez aux enchères en ligne
Une fois que vous vous êtes plongé dans le sujet et que vous avez préparé votre cave, que faire ? Des sites comme iDealwine ou Cave à Cave peuvent être des alliés précieux pour trouver de bons crus. Car ce n’est pas tout de savoir quel vin acheter, encore faut-il savoir où le trouver !
Sur iDealwine par exemple, des ventes aux enchères sont organisées deux fois par mois. Vous pourrez y trouver des vins déjà arrivés à maturité, qui ont séjourné dans une cave avant d’être mis aux enchères, mais aussi des vins plus jeunes.
« Il s’agit de personnes bénéficiaires d’allocations auprès de domaines confidentiels, qui revendent une partie des bouteilles qu’elles ont achetées, explique Angélique de Lencquesaing. C’est un moyen d’acquérir des grands vins, à des prix encore relativement modérés, car ces derniers sont encore jeunes et n’ont pas encore bénéficié de la valorisation qui vient avec l’âge. »
L’avantage de sites comme iDealwine est qu’ils peuvent vous guider dans votre recherche.
« Nous avons établi une liste des cotations qui répertorie, depuis 1992, tous les résultats des ventes aux enchères dans une base de données, ajoute Angélique de Lencquesaing. Il est ainsi possible de savoir combien peut se revendre telle ou telle bouteille. »
Quels vins acheter ?
Le marché est marqué par la prééminence des vins de Bordeaux. Mais les autres régions gagnent de la place, comme la Bourgogne et la Vallée du Rhône. Le premier critère de choix est la rareté. Plus le vin est rare, plus il est recherché… et plus il se vendra cher.
En valeurs sûres, Angélique de Lencquesaing cite notamment :
- deux Bordeaux qui font la une des enchères et dont le prix s’apprécie de mois en mois, à savoir Petrus et Château Mouton Rothschild. Ces vins sont très recherchés et la demande mondiale est importante ;
- en Bourgogne, les domaines de la Côte de Nuits. Si vous arrivez à les acheter encore jeunes, dans une bonne année, vous pouvez espérer obtenir une bonne plus-value ;
- dans la Vallée du Rhône, le Château Rayas ;
- en Languedoc, retenez le domaine de la Grange des Pères.
Si ces valeurs sûres ont un prix (plusieurs centaines d’euros et même bien plus pour une bouteille), elles présentent l’avantage de se conserver longtemps et de vous assurer, quasi certainement, une plus-value lors de leur revente dans quelques années.
Mais il est aussi tout à fait possible d’investir 30, 40, 50 euros dans une bouteille de Bordeaux par exemple, tout en ayant une bonne perspective d’évolution. Mais attention, « plus on descend dans les prix, plus il faut être pointu sur le sujet et suivre le marché ! » avertit Angélique de Lencquesaing.
