La stupidité n’est pas la source des problèmes qui affectent notre monde. En réalité, le problème est le manque de stupidité.
Cela peut sembler étrange, je suis d’accord…
Mais aujourd’hui, nous allons essayer de défendre l’idiotie.
Notre point de vue est qu’il faudrait plus… et non moins… de stupidité dans notre structure sociale.
Vous avez bien entendu…
Seules des quantités massives d’imbécilité, cher lecteur, peuvent encore nous sauver de nous-mêmes.
Le paradoxe de la théorie du chaos — et comment elle pourrait nous mener à un avenir économique meilleur
La théorie du chaos nous révèle un paradoxe dont les estimés partisans du libéralisme classique ont toujours été conscients…
Un chaos total (cf. : la liberté), est doté d’un « ordre caché » infiniment complexe, capable de créer plus de paix, de prospérité et d’opportunités qu’aucune forme de chaos contrôlé (c’est-à-dire, une intervention gouvernementale).
La raison est simple…
Bien sûr, nous avançons notre argument avec une bonne dose de second degré : les humains sont idiots. Vous. Moi. Nous tous. C’est un fait. Nous faisons des erreurs.
Nous ne voyons pas les choses dans leur ensemble. Nous pensons en termes linéaires pour résoudre des problèmes non-linéaires. Nos pensées n’ont pas la dimension nécessaire pour comprendre les complexités de la vie sous leurs formes les plus crues.
Et seuls les humains les plus irrationnels — et les plus destructifs — pensent qu’ils sont suffisamment intelligents pour sauver le monde.
Les économistes A.O. Hirschman et Charles E. Lindblom ont beaucoup écrit sur les capacités limitées de l’humain à résoudre des problèmes. Notamment à l’aide de politiques gouvernementales.
Toute politique complexe, disent-ils, est vouée à l’échec, en raison de valeurs contraires, d’informations inadéquates et d’une complexité qui dépasse largement nos capacités intellectuelles.
Un homme, une femme — ou même un groupe d’hommes et de femmes — ne sera jamais assez intelligent pour résoudre des problèmes profonds. C’est la raison pour laquelle Lindblom a décrit les décisions politiques comme étant un « incrémentalisme disjoint » et affirme qu’elles « troublent la pensée ».
La nature n’accomplit pas d’exploits stupéfiants grâce à quelques minuscules cerveaux dans une salle de réunions, qui cherchent à planifier la vie de milliers d’êtres doués de raison. Au lieu de cela, elle le fait petit à petit, pas à pas, changement imprévu après changement imprévu.
La planification centralisée, comme cela a été prouvé à de très nombreuses reprises, n’est utile que pour créer du chaos négatif — le type de chaos qui détruit sans discrimination (et parfois avec), quelle que soit la productivité et la valeur qu’ont les choses détruites pour le monde dans son ensemble.
Le chaos destructif, c’est ce qui se passe quand les contrôles externes dépassent les mécaniques internes de systèmes autonomes, ce qui les fait dérailler. C’est précisément, il faut le noter, ce que toutes les agences du gouvernement fédéral font (par inadvertance ou exprès) au moment même où vous lisez ces mots.
A. L’instant. Même.
Et pour ceux qui ont ouvert les yeux et peuvent voir au-delà du miroir aux alouettes de la guerre des classes ou la guerre idéologique…
Les vraies batailles opposent l’Etat et les citoyens.
« Bien que cela ne soit pas reconnu par le grand public, » écrit L.K. Samuels dans son livre In Defense of Chaos, « les systèmes basés sur un commandement sont constamment en guerre contre la plupart des membres de la société. Cette guerre politique perpétuelle représente la barrière opaque qui sépare les gouvernés des gouvernants et explique la lutte visant à déterminer qui obtiendra le rôle de supérieur, et qui celui de subordonné.
Etant donné qu’ils sont tous deux diamétralement opposés à la sphère d’intérêt l’un de l’autre, le conflit affecte tout ce que nous faisons. Comme un adolescent ivre dans une voiture de sport, les politiques ne s’inquiètent pas tant de la direction qu’ils prennent que de leur présence derrière le volant.
Habituellement indifférents, la plupart des membres de la société ne font que chercher à se faire ramener gratuitement à bon port, mais ils se retrouvent souvent dans des endroits où ils n’ont jamais souhaité aller. Cette divergence est inhérente à des systèmes myopes, constamment incohérents.
L’une des raisons est qu’il est impossible pour une structure monopolistique d’imposer des actions à deux individus donnés, quels qu’ils soient, et de générer un résultat égal — inévitablement, l’un tirera de ces actions un plus grand bénéfice, l’autre en souffrira davantage. Avec le temps, l’aliénation des citoyens tend à augmenter, notamment lorsque les politicards resserrent obsessionnellement leur poigne autour du volant. »
Ce qui nous amène à la raison pour laquelle il nous faudrait plus de stupidité au sein de nos gouvernements… et non moins
Plus nous avons la liberté, en tant qu’individus stupides, d’agir dans notre propre intérêt, plus nos actions auront tendance à bénéficier au plus grand nombre.
Comment le savons-nous ?
Parce que l’univers est composé de systèmes complexes, capables de s’auto-organiser.
Et les systèmes qui réussissent le mieux opèrent de manière autonome, dans un processus que l’on appelle l’autopoïèse.
Un système bénéficie au tout lorsque chaque unité individuelle autodéterminée est libre de répondre à son environnement en évoluant et en s’adaptant aux différents défis extérieurs.
Lorsque nous sommes libres d’améliorer nos propres vies, nous avons tendance à améliorer la vie d’autrui en même temps.
Les systèmes complexes, par conséquent, opèrent dans un état de déséquilibre. Ils sont inondés de facteurs inconnus, d’interactions microscopiques et de forces imprévisibles. Ce qui rend un contrôle d’aval en amont impossible, peu souhaitable et en réalité… superflu.
« Dans un contexte sociopolitique, » écrit L.K. Samuels, « cela signifie que les différents agents de la société sont plus susceptibles de faciliter une cohésion et une coordination plus grandes seuls plutôt que lorsqu’ils opèrent dans un tout fixe gouverné. »
Ainsi, les systèmes décentralisés ne sont pas un produit dérivé du succès de la nature — ils en sont la cause même.
Les scientifiques qui effectuent des recherches sur le cerveau, pour vous donner un exemple, se heurtent toujours à un mur, qu’ils appellent « l’hypothèse de l’homoncule ».
« … il semble que personne — qu’aucun homoncule — à l’intérieur de notre cerveau ne soit en charge de la réflexion. » Selon Jesper Hoffmeyer, chercheur en biosémiotique à l’Université de Copenhague, « il n’y a tout simplement pas de processeur central qui contrôle les activités de l’esprit. »
Vous nous avez entendu le répéter encore et encore — le modèle centralisé va bientôt disparaître
Principalement en raison de l’avancée de la technologie, la décentralisation a atteint une vitesse telle qu’elle est en train de dépasser la capacité du gouvernement à tenir le rythme.
Christian Jacob, directeur du groupe de recherche Evolutionary and Swarm Design (ESD) de l’Université de Calgary a fait une déclaration qui est, selon nous, bien au-dessous de la réalité :
« Pour certains types d’applications, un ensemble de petits agents simples, avec une intelligence limitée, une capacité à prendre des décisions localement et un moyen de communication avec ses pairs les plus proches peut dépasser les performances d’un grand processeur centralisé. »
« De plus, » poursuit Jacob, pour expliquer pourquoi la décentralisation finira par vaincre, « un système décentralisé a plusieurs avantages importants par rapport à un système centralisé, notamment la solidité et la souplesse. »
Le mieux dans tout cela ? En tant qu’individus, rien ne nous oblige à tout comprendre.
Nous pouvons rester stupides, faire de notre mieux pour être heureux, et laisser le reste s’occuper de lui-même.
« Le chemin le plus sûr vers l’intelligence, » écrit le fondateur de Wired, Kevin Kelly dans son livre, New Rules for the New Economy, « est celui d’une idiotie de masse. »
Nous n’avons qu’à libérer les unités « stupides » et laisser la magie faire son oeuvre.
Restez idiot !
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