Je n’accorde pas trop d’attention au Met Gala [NDLR : gala de collecte de fonds au profit du Anna Wintour Costume Center du Metropolitan Museum of Art] qui se déroule tous les ans à New York.
Je ne fréquente pas trop ce milieu.
Mais quand Alexandria Ocasio-Cortez (AOC), représentante ultra sociale-libérale de l’État de New York, y fait sensation vêtue d’une robe arborant le message « Tax The Rich » [NDLR : taxez les riches], il devient difficile de ne pas prêter attention au gala.
S’il y a bien une chose que j’ai apprise au fil des ans, c’est que les politiciens sont toujours prêts à dire et faire n’importe quoi pour se faire élire.
Et il est indéniable que « taxer les riches » est l’une des devises préférées de l’extrême gauche.
Mais est-ce vraiment une bonne idée ?
En réalité, il est facile de s’en prendre aux riches en ce moment, car tout le monde est malmené, financièrement.
En fait, j’ai admis dans un article que Bernie Sanders et moi étions d’accord sur un point : l’inégalité des revenus est l’un des problèmes les plus pressants, actuellement, en Amérique et dans le monde.
Mais c’est sur les solutions à apporter que nous sommes en désaccord.
Lorsque l’on aborde la question des gens riches, il est important de définir ce que l’on entend par là, car il existe de nombreux types de riches, dans le monde.
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Ce qui distingue les « vrais » riches des personnes qui gagnent beaucoup d’argent…
Le Quadrant du CASHFLOW est l’une des premières leçons que j’ai apprises de mon père riche.
- « E » correspond à Employé. Que l’on soit gardien ou P-DG, on est l’employé d’une entreprise.
- « S » correspond aux Travailleurs indépendants (Self-Employed, en anglais). Ce sont les propriétaires de petites entreprises et les spécialistes. Beaucoup de professionnels hautement qualifiés, comme les médecins et les avocats, se rangent dans cette catégorie.
- « B » correspond aux Propriétaires de grandes entreprises (Big Business Owners en anglais). Il s’agit de personnes qui dirigent des entreprises employant au moins 500 personnes.
- « I » correspond à Investisseur. Ces personnes recherchent toujours l’argent des autres pour financer leurs projets d’entreprises.
À l’intérieur de chaque catégorie de ce Quadrant du CASHFLOW, beaucoup de gens pourraient être considérés comme « riches » car ils gagnent beaucoup d’argent.
Toutefois, la véritable ligne de démarcation entre les « vrais » riches et ceux qui gagnent simplement beaucoup d’argent est la suivante : combien d’argent leur reste-t-il, réellement ?
Ceux qui sont dotés d’une grande intelligence financière peuvent gagner beaucoup d’argent, mais également le conserver quand arrive le moment de payer les impôts.
Et tout tourne autour de l’état d’esprit, lequel se reflète dans le vocabulaire employé…
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Les « vrais » riches ont un vocabulaire qui leur est propre
Un jour, mon père riche m’a dit : « Si j’écoute les gens parler, je commence à cerner leur âme. »
Mon père riche comprenait ce que les entrepreneurs qui réussissent ont compris. Il savait qu’il est aussi important d’être capable d’évaluer rapidement une personne – en fonction d’éléments tels que sa gestuelle ou le vocabulaire qu’elle emploie –, que de décrypter des indicateurs financiers et des informations économiques.
L’un des plus grands talents de mon père riche était sa capacité à « lire » les gens, mais il pensait également que l’habit ne fait pas le moine.
Comme Henry Ford, mon père riche n’avait pas reçu une excellente instruction académique. Mais ces deux hommes savaient recruter des gens particulièrement instruis et travailler avec eux.
Mon père riche m’a expliqué très tôt que sa capacité à réunir des gens intelligents et à travailler en équipe était son principal talent.
Enfant, je m’asseyais à côté de mon père riche quand il recrutait des gens. Grâce à ces entretiens, j’ai appris à écouter, pas seulement les mots mais également les valeurs essentielles qu’ils révélaient.
Grâce à cette expérience – et dans le contexte du Quadrant du CAHSFLOW – j’ai appris que les gens de chaque catégorie du Quadrant avaient leur propre façon d’exprimer qui ils étaient véritablement.
- Le vocabulaire des Employés
Une personne appartenant à la catégorie E pourrait dire : « Je cherche un emploi sûr, bien rémunéré et avec d’excellents avantages sociaux. »
Ces mots m’indiquent que la valeur fondamentale d’une personne face à la peur est la sécurité. Les personnes qui considèrent la sécurité comme un moyen de faire face à la peur aiment avoir des traces écrites, savoir exactement ce qu’elles vont gagner et quels sont leurs avantages, tels que l’assurance maladie fournie par l’employeur. Pour elles, l’idée de sécurité est souvent plus importante que l’argent.
Voilà pourquoi, sur le plan fiscal, ils ne comprennent pas pourquoi il est bénéfique que les riches ne soient pas taxés. Comme nous le verrons plus bas, le Code des impôts encourage certains comportements que les gens de la catégorie E considèreraient comme « risqués ».
AOC se range dans la catégorie E du Quadrant. Son employeur est le gouvernement fédéral américain. Et elle gagne 74 000 $ par an.
- Le vocabulaire des Travailleurs indépendants
Une personne appartenant à la catégorie S pourrait dire : « Mon tarif est de 75 dollars de l’heure. » Ou bien : « Mon taux de commission normal est de 6%. » Ou encore : « Je n’arrive pas à trouver les bonnes personnes pour travailler sur ce projet et faire le travail correctement. » Ou même : « J’ai passé plus de vingt heures à travailler sur ce projet. »
Les personnes de cette catégorie aiment être leur propre patron ou « faire leur propre truc ». Sur le plan financier, elles n’aiment pas que leurs revenus dépendent d’autres personnes. Si elles travaillent dur, elles s’attendent à être payées pour leur travail. À l’inverse, elles sont conscientes que sans effort, elles ne méritent pas une rémunération élevée. Elles ont une âme profondément indépendante.
Comme elles n’ont à se soucier que de leurs propres intérêts, littéralement, les personnes qui se rangent dans la catégorie S du Quadrant font partie de celles qui payent le plus d’impôts.
Dans la mesure où elles ne génèrent pas d’emplois et ne créent pas d’énormes richesses, le gouvernement ne les gratifie pas d’allègements fiscaux.
- Le vocabulaire des Propriétaires d’entreprise
Une personne exerçant dans la catégorie B pourrait dire : « Je cherche un nouveau président pour diriger ma société. »
Les personnes de la catégorie B sont presque à l’opposé de la S. Elles aiment s’entourer de gens qui peuvent faire le travail mieux qu’elles. Leur devise est : « Pourquoi le faire vous-même quand vous pouvez engager quelqu’un pour le faire à votre place, et qui est capable de le faire mieux que vous ? »
Elles aiment travailler dans leur entreprise et y embaucher des personnes plus intelligentes.
Elles créent des emplois et génèrent énormément de richesse. Or c’est quelque chose que le gouvernement valorise énormément et qui l’incite à accorder des allègements fiscaux.
- Le vocabulaire des Investisseurs
Une personne appartenant à la catégorie I pourrait dire : « Mon flux de trésorerie est-il basé sur un taux de rendement interne ou un taux de rendement net ? »
Les investisseurs font de l’argent avec de l’argent. Ils n’ont pas besoin de travailler parce que leur argent travaille pour eux. De ce fait, ils savent comment l’argent fonctionne. Ils comprennent le langage de l’argent et le parlent couramment.
Beaucoup d’investisseurs placent des capitaux dans des projets cruciaux qui font avancer le programme du gouvernement, comme des logements abordables, les ressources naturelles, etc. Et ils sont donc récompensés par des allègements fiscaux…
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Le Code des impôts est un code fait d’incitations
Comme l’enseigne Tom Wheelwright, mon conseiller fiscal et auteur de Tax-Free Wealth, le Code des impôts est simplement un outil permettant aux gouvernements de vous faire faire ce qu’ils veulent.
Si le gouvernement veut des logements bon marché, il vous accorde des cadeaux fiscaux pour les construire. S’il veut découvrir du pétrole, il vous accorde des cadeaux fiscaux pour lancer des explorations. S’il veut encourager l’endettement, il offre des allègements fiscaux en contrepartie.
Dans le contexte politique actuel, on parle énormément de « taxer les riches ».
C’est drôle et déprimant car les seuls riches qui payent moins d’impôts sont ceux qui font ce que souhaite le gouvernement : stimuler l’économie en créant des logements, des industries, des emplois, etc.
On peut se plaindre de ce système, mais la solution ne consiste pas à « taxer les riches ». Elle consisterait plutôt à offrir de meilleures incitations à plus de gens.
Jusqu’à présent, personne ne l’a fait.
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Éviter de payer des impôts requiert un QI financier élevé
Ceux qui sont dotés d’un QI financier élevé – les membres des catégories B et I du Quadrant du CASHFLOW – affichent un taux d’imposition plus faible dans la mesure où le gouvernement les récompense pour mener les activités dont il a besoin afin de soutenir l’économie.
Beaucoup de riches payent déjà des impôts extrêmement élevés. En fait, plus les membres des catégories E et S du Quadrant gagnent de l’argent, plus leur taux d’imposition est élevé, atteignant parfois 40% de leurs revenus.
Selon une majorité de critères, AOC est considérée comme une personne riche. Je suis sûr qu’elle est fière de payer sa part d’impôts.
Mais en réalité, même si elle voulait en payer moins, elle ne le pourrait pas, en tant qu’employée. Et même en tant qu’employée du gouvernement, elle n’exerce aucune activité jugée digne d’un allègement fiscal.
Je le répète : seuls les riches qui construisent l’économie et fournissent des emplois sont récompensés par des allègements fiscaux. Mais cette vérité est dérangeante, quand la rhétorique – et les robes fantaisie – vous éloigne des faits.
Concentrez-vous sur les faits, non sur la rhétorique.
Si vous vous enrichissez pour toutes les bonnes raisons, alors on ne devrait pas vous punir pour cela, mais vous récompenser.
Et, quant à moi, j’ai l’espoir que, grâce à votre intelligence financière, vous profitiez tous des avantages liés à la construction d’un monde meilleur.