Le testament est un acte fondamental ; c’est le dernier message que l’on envoie à ses proches. Conscient de cela, un de mes connaissances écrivain à ses heures, ayant pour seule descendance une kyrielle de neveux et nièces qu’il chérit, a un projet qui mérite réflexion.
“Mon dernier livre sera mon testament. Il sera très gros, énorme. Pour le lire, le notaire devra organiser de très longues réunions dans ma maison. Toutes les personnes désignées dans mon testament seront présentes. Tous mes testamentaires, mes proches, seront ainsi réunis chez moi, autour de moi, en m’écoutant de longues heures durant, par la voix de mon notaire. Ceci durant plusieurs semaines, voire des années, après ma mort “.
Magnifique acte de vie posthume, non ?
Efficace, simple et peu coûteux
Chacun d’entre nous n’a pas cette capacité à tenir ainsi en haleine, des années durant ses proches et héritiers. Encore moins grâce à un bouquin de plusieurs milliers de pages. Pour autant, le testament ne doit pas être négligé. Une page suffira, pourvue qu’elle soit clairement écrite. Et dûment déposée chez votre notaire de préférence.
Or, cet acte simple et peu coûteux — quelques centaines d’euros — peu d’entre nous le réalise. Il offre pourtant le moyen d’exprimer vos dernières volontés et d’organiser, dans une certaine mesure, la disposition de biens pour la période suivant votre décès. De ce fait, cet écrit permet de résoudre de nombreux conflits familiaux.
Un excellent outil de gestion de patrimoine
“Le testament recèle de véritables leviers juridiques et fiscaux, malheureusement trop peu utilisés”, insiste aussi mon notaire. Par exemple, c’est un moyen simple permettant de favoriser un proche en jouant sur la quotité disponible.
Ce proche peut être un de vos héritiers réservataires, mais aussi, et pourquoi pas, votre partenaire de Pacs, vos neveux, votre voisine… Bien évidemment des limites sont à respecter. Ces limites sont définies par le respect de la réserve héréditaire, part minimale d’héritage à laquelle ont droit vos héritiers. Il est impossible d’y toucher. Vérifiez bien que dans votre testament, vous respectez ces règles.
Dans un testament, vous pourrez aussi prévoir la transmission d’un bien (une maison, un bijou,…) sur plusieurs générations. Ceci via le principe de la transmission résiduelle laquelle peut offrir un avantage fiscal dont nous reparlerons.
Un acte incontournable pour protéger vos enfants mineurs
Nous ne pouvons pas énumérer ici tous les ressorts et intérêts du testament. Il y a néanmoins un point sur lequel je tiens à insister : c’est celui de la protection de vos enfants mineurs.
En qualité de parents, vous partagez probablement l’autorité parentale avec votre conjoint ou ex-conjoint. A ce titre, chacun d’entre vous a des droits et devoirs sur votre enfant (garde, surveillance, éducation). Il se doit aussi d’administrer le patrimoine de ceux-ci. Ainsi, au décès d’un des parents, le patrimoine dont l’enfant est héritier sera géré par l’autre parent.
Dans certains cas, cette situation sera très gênante. Ce sera le cas, si vous êtes séparé et en conflit avec ce conjoint, ou si vous pensez qu’il n’est pas en mesure d’assurer cette gestion correctement. Ne sachant pas de quoi l’avenir sera fait, il est urgent d’agir et de prévenir. La rédaction d’un testament peut vous y aider. Cet écrit vous permettra de désigner un tiers administrateur (frères, soeurs, grands-parents, personne de confiance…).
Ce tiers aura pour rôle de gérer les biens transmis jusqu’à la majorité de l’enfant. Ce qui prive d’emblée le parent survivant de toute intervention.
Prenez vos précautions, maintenant. Après il sera évidemment trop tard. Pour ce faire consultez votre notaire. En effet, pour être valable, le testament doit respecter des conditions de forme très précise. Ce professionnel vous épaulera.