C’est un phénomène qui prend de plus en plus d’ampleur outre-Manche et dont vous avez peut-être commencé à entendre parler en France : les tiny houses.
En français : les mini-maisons. L’idée est simple : il s’agit de toutes petites maisons montées sur roues ou non. Attention : ce sont réellement des maisons, rien à voir avec les caravanes d’antan.
Comme nous le disait Laetitia de TinyHouse-Baluchon « Il s’agit d’une vraie maison. Le seul point commun avec une caravane, ce sont les roues ! »
Un peu d’histoire
Si les petits habitats nomades existent depuis toujours sous différentes formes (yourtes, tipis, roulotte, tentes…), la tendance tiny house a émergé aux Etats-Unis dans les années 2000, et ce n’est vraiment que ces trois dernières années qu’elles sont apparues sur nos radars européens.
Construites à petite échelle pour minimiser le coût et l’impact écologique, ces habitations doivent leur essor sur le sol américain au designer Jay Shafer qui fonda en 1999 la société Four lights tiny house company. Simples et ingénieuses, ces maisons prônent un mode de vie moins consumériste.
Mais le véritable envol est dû à la nécessité de reloger rapidement des milliers de personnes sinistrées après l’ouragan Katrina qui dévasta la Floride en 2005. Puis la crise des subprime en 2008, et la crise de l’immobilier qui s’ensuivit, firent apparaître ces petites maisons comme une solution d’habitation alternative intéressante et peu coûteuse.
Et voilà que maintenant, ce phénomène traverse les frontières et séduit chaque année des centaines de personnes au Canada, en Allemagne et en France…
« C’est au tout début de l’année 2013 que nous avons, entre copains, conçu, construit puis mis sur la route la toute première tiny house française. Pour ce faire, nous avons dû totalement l’adapter à la législation routière (longueur, largeur, hauteur, masse…) » explique d’ailleurs TinyHouse-Baluchon sur son site Internet.
Escape Traveler Cabin (création Kelly Davis and Dan George Dobrowolski)
Quel est l’intérêt de la tiny house ?
Si ces habitations sont minuscules, on y retrouve tout de même un confort et une esthétique dignes d’une vraie maison. Petite cuisine, réfrigérateur, four, réchaud, toilettes/salle de bain, lave-linge, espace détente, chambre, l’espace est optimisé pour répondre à tous les besoins de la vie moderne.
Source : http://www.tinyhouse-baluchon.fr/
Pour pouvoir déménager quand bon vous semble, pour des raisons économiques, par conviction écologique, pour créer un pied-à-terre lorsqu’un permis de construire ne le permet pas, les raisons pour choisir d’habiter une tiny house ne manquent pas…
Certaines personnes investissent également dans une tiny house pour la louer à la nuit ou à la semaine ! Une façon originale d’arrondir ses fins de mois…
Combien coûte une tiny house ?
Comme l’expliquait au Figaro Michaël Desloges, cofondateur du site latinyhouse.com, et constructeur des micromaisons. « Avec l’explosion du prix des logements, la tiny house arrive au bon moment. Les personnes ne veulent plus louer pour 500 ou 700 euros par mois. Ces maisons leur permettent de ne pas payer de loyer et les charges à l’année sont très faibles. […] Pour une tiny house de 15 à 18 mètres carrés où l’on peut vivre à deux, les prix varient de 18 000 à 3 .000 euros avec environ 300 à 400 euros de charges par an. »
Chez Baluchon, les modèles clés en main proposés sont autour des 40 000 euros pour un peu plus de 20 mètres carrés. Les matériaux sont nobles et la livraison est gratuite dans un rayon de 200 km autour de Nantes (ville dans laquelle l’entreprise a vu le jour.)
A noter qu’il est possible de simplement acheter la remorque, soit la base de votre future mini-maison, puis de construire par vous-même le design de votre maison avec les matériaux de votre choix. Certaines sociétés vous proposent d’acheter et de télécharger des plans sur Internet. Il existe également de nombreux tutoriels vidéo pour vous guider tout au long de votre projet.
Que dit la législation ?
La loi française est pour le moment assez floue concernant les tiny houses. En ce qui concerne le stationnement, cette tendance trop récente bénéficie de la législation appliquée… aux caravanes ! Vous pourrez alors l’installer sur votre terrain pendant trois mois sans avoir à la déplacer. On vous recommande tout de même de demander une autorisation à la mairie. Si vous décidez de construire votre tiny house seul, gardez en tête que vous ne pourrez pas dépasser les 3,5 tonnes, les 2,55 m en largeur et les 4,30 m en hauteur. Au-delà, votre tiny house serait considérée lors de son déplacement comme un convoi exceptionnel et nécessitera alors des dispositions particulières auprès de la préfecture de votre département… En revanche, si vous respectez ces dimensions, vous n’aurez besoin que d’un permis remorque. |
Pour plus d’informations (et pour rêver un peu aussi) :
http://tinyhousefrance.org/
http://www.tinyhouse-baluchon.fr/
http://www.latinyhouse.com/
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