Le jour de Thanksgiving, je suis monté sur scène. Le public était composé d’une quinzaine de personnes. Pas la foule des grands soirs.
Peu importait. C’étaient les vacances aux États-Unis donc personne dans la salle n’était américain, exceptées mes deux filles.
Je n’ai pas eu recours à mes textes habituels. J’ai juste dit : « Ici, c’est comme les Nations Unies. Dites-moi de quel pays vous venez et je résoudrai tous vos problèmes. »
Et les 20 minutes suivantes, nous nous sommes éclatés. J’étais heureux. J’étais amoureux. J’étais libre.
Parfois mon objectif (j’en ai eu plusieurs) m’a fait gagner des millions. Parfois il m’a aidé à trouver l’amour.
Et parfois, il fait juste rire les gens. Même mes deux filles.
Imaginez : vous pouvez trouver votre propre objectif, le maîtriser, et grâce à lui être reconnu dans votre domaine, vous faire des amis, rencontrer des sommités mondiales dans les domaines que vous aimez particulièrement.
Je sais que c’est possible parce que je l’ai fait et que cela a changé ma vie même dans mes pires moments.
Je me suis remémoré toutes les fois où j’ai trouvé un but. Comment ai-je pu reconstituer le puzzle de 10 000 pièces éparpillées dans mon cerveau ?
Réponse : vous devez trouver votre but. Je vais vous expliquer comment j’y suis arrivé et comment les centaines de personnes que j’ai interviewées à ce sujet y sont, elles aussi, parvenues :
- Vous comprenez ce que signifie avoir un objectif.
- Vous élaborez une base d’habitudes afin que cet objectif devienne facile.
- Vous trouvez des pistes.
- Vous apprenez comment utiliser ces pistes.
Il n’y a pas qu’un but dans la vie, mais plusieurs.
Quelles étaient les pistes ? Je les ai d’abord analysées. Puis j’ai discuté avec des centaines de personnes qui avaient trouvé leur but, parmi lesquelles Richard Branson, Tyra Banks, la pilote Danica Patrick, l’ancien champion d’échecs Garry Kasparov, les auteurs Ken Follett et Judy Blume, les gourous du développement personnel Tony Robbins et Wayne Dyer et beaucoup d’autres.
Comment trouver son but ? Comment reconstituer le puzzle ?
Lorsque j’avais tellement honte d’avoir perdu ma femme, ma maison, mon argent, le but de ma vie, j’ai dû me débrouiller pour VIVRE et trouver les bases qui pourraient remettre ma vie à niveau afin d’être prêt pour atteindre un objectif.
TOUT D’ABORD, UNE PRATIQUE QUOTIDIENNE
Sans de solides fondations, vous ne pouvez pas construire un édifice qui atteindra le ciel.
Voici ce que je fais tous les jours. Améliorez-vous de 1% (quoi que cela signifie) dans chacun de ces domaines :
PHYSIQUE : Mangez, bougez, dormez. Si vous êtes malade, avoir un objectif ne vous fera aucun bien.
ÉMOTIONNEL : Évitez les personnes toxiques (même si ce sont des « amis » ou de la famille). Entourez-vous de gens qui vous aiment et vous soutiennent et que vous aimez et soutenez.
Si vous êtes constamment en colère, aigri ou nerveux à cause de vos relations, vous perdrez de vue votre objectif.
MENTAL : Exercez quotidiennement votre muscle de la créativité. Si vous n’êtes pas créatif chaque jour, votre muscle s’atrophiera. Mais si vous l’êtes (il suffit d’écrire 10 idées par jour sur un carnet), vous acquerrez un super pouvoir créatif.
Sans ce super pouvoir, vous n’aurez aucune chance de trouver un but et d’aller au-delà de ce qui a déjà été fait. Trouvez votre propre voix, unique au monde, qui vous permettra d’aller plus haut que les autres.
SPIRITUEL : Pas dans le sens de la prière (même si cela pourrait l’être). Pas dans le sens de la méditation (même si cela pourrait l’être). Pas dans le sens des « anges » (ça, en revanche…). Mais dans le sens où vous ne pouvez pas tout contrôler. Concentrez-vous uniquement sur ce que vous pouvez contrôler. N’ayez aucune angoisse, aucun regret ni aucune rancoeur sur le reste.
Ces pratiques font partie de mon quotidien. Sans elles, il n’y a pas moyen de trouver un but.
Si je ne les fais pas, au bout d’une semaine environ, les premières pensées de dépression, de colère, de rancoeur – voire pire – commencent à envahir mon esprit.
Je me meurs alors que je suis vivant.
FAQ SUR LA MANIÈRE DE TROUVER SON BUT DANS LA VIE
Règle numéro 1 : il n’y a pas qu’un seul but
Bill Gates avait un but. Créer un logiciel que le monde entier utiliserait.
À présent, il a un autre but : éradiquer le paludisme en Afrique.
Chaque athlète a un but : jouer au football, au basketball, faire du skateboard, etc.
Mais arrive un moment où les athlètes doivent prendre leur retraite et trouver d’autres objectifs. J’ai discuté avec Tony Hawk, qui fut 11 fois champion du monde de skateboard. Aujourd’hui, il crée les meilleurs jeux vidéo qui existent pour les skateboarders.
J’ai discuté avec Garry Kasparov, qui fut champion du monde d’échecs pendant 20 ans et qui est encore aujourd’hui l’un des meilleurs joueurs au monde. À présent, il lutte pour le respect des droits de l’homme en Russie.
J’ai discuté avec Arianna Huffington. Elle a voulu créer une plateforme qui partagerait des infos plus précises et significatives que les sources habituelles d’informations. À présent, elle écrit des livres sur les bénéfices incroyables du sommeil.
Personnellement, je pensais que mon but était d’être astronaute, puis informaticien, puis milliardaire puis écrivain puis réalisateur d’émissions télé, puis acteur. Et puis et puis et puis.
Je suis toujours en quête de choses qui me donnent du plaisir, c’est comme si je me promenais dans une nuée d’objectifs.
Règle numéro 2 : Comment trouver les indices sur ce qu’est votre but ?
J’ai posé la question à Danica Patrick, la meilleure femme pilote automobile au monde.
Elle me confia trois de ses idées.
(En discussion avec Danica Patrick, une extraordinaire pilote de course automobile.)
A) Posez-vous la question : comment organiseriez-vous votre journée idéale ?
B) Quelles photos sont sur votre téléphone ?
La chose que vous prenez le plus en photo pourrait contenir un indice.
C) Qu’est-ce qui vous donne le plus d’énergie ?
Dressez la liste de toutes les activités que vous avez faites le mois dernier puis classez-les par degré de bonheur que chacune vous a apporté.
Tout cela conduit à des indices sur votre but.
J’en rajoute quelques autres.
D) À quoi vous intéressiez-vous le plus lorsque vous aviez entre 12 et 15 ans ? Quel intérêt y portez-vous aujourd’hui ?
Par exemple, si vous adoriez le basket-ball, aujourd’hui, à 50 ans, vous pouvez écrire un blog sur ce sport, créer une ligue sportive virtuelle, devenir entraîneur, écrire un livre, créer des vêtements de basket ou peut-être de la musique pour des équipes de basket.
Jesse Itzler était un rappeur raté. Il adorait le rap mais ses chansons n’avaient aucun succès.
Mais les intérêts changent avec l’âge. Il a commencé à écrire des musiques que les équipes de sport ont utilisé comme hymnes durant leurs matchs.
Il a construit une grande entreprise puis l’a vendue.
Puis un jour, alors qu’il voyageait dans un jet privé, il se dit : « C’est génial ! Plus de gens devraient avoir accès à ça. » Il créa donc Marquis Jets, un service permettant aux gens de voler en jets privés sans en être propriétaires. Il vendit ensuite cette entreprise à Netjets qui la revendit à Berkshire Hathaway, la société de Warren Buffett.
Mais les intérêts de sa jeunesse ne disparaissent pas. Aujourd’hui, Jesse a retrouvé son intérêt pour le sport. Il ne joue pas au basketball mais il possède les Atlanta Hawks – après avoir débuté sa carrière avec 0 dollar en poche.
À 12 ans, j’adorais écrire. J’avais un cahier dans lequel je notais qui aimait qui dans ma classe.
Cela ne fonctionnerait plus aujourd’hui (Facebook fait cela sans problème) mais j’adore écrire chaque jour. J’écris 3 000 mots par jour, chaque jour depuis 1990. Vingt et un livres plus tard, je suis content du résultat. Il m’a fallu écrire chaque jour de 1990 à 2004 avant que soit publié mon premier livre.
(Ma fille, me battant à plates coutures au poker. Peut-être cela deviendra-t-il son but dans la vie ?)
E) Concevez et croisez les objectifs/Les objectifs les uns dans les autres
Si vous aimez la musique et le sport, pourquoi ne pas créer de la musique pour des équipes de sport ? Voyez l’exemple de Jesse Itzler plus haut.
Si vous aimez la psychologie et l’économie, pourquoi ne pas créer le domaine de l’économie comportementale et gagner ensuite le prix Nobel comme Daniel Kahneman ?
Si vous aimez les médias et l’astronomie, écrivez des livres, créez des émissions, des podcasts, pour expliquer l’astronomie à des profanes comme l’a fait Neil deGrasse Tyson.
J’aimais l’investissement et j’aimais écrire des logiciels. J’ai donc d’abord créé un logiciel pour m’aider à investir sur les marchés. Puis j’ai créé un site web appelé Stockpickr qui était un réseau social dédié uniquement aux investisseurs.
F) Qu’avez-vous PEUR de faire ?
En 1996, chaque lundi, je me rendais au Luna Lounge sur Ludlow Street avec une heure d’avance sur le début du spectacle. Je faisais la queue afin d’avoir une bonne place.
Le lundi en effet, c’était la soirée stand-up comedy au Luna Lounge. Tous les comédiens débutants prometteurs y passaient, des gens comme Amy Poehler, Marc Maron, Michael Ian Black, etc.
Je suis même allé au festival de comédie d’Aspen. Des inconnus comme Dave Chappelle, Louis CK, etc. y jouaient.
Je rêvais de m’y essayer moi aussi. Mais j’étais terrifié. Absolument TER-RI-FIÉ.
Il m’a fallu plusieurs années avant de me rendre compte que j’adorais sortir un peu de ma zone de confort et essayer de nouvelles choses.
J’ai donc fini par me lancer.
J’étais MORT DE PEUR.
Aujourd’hui, trois ans plus tard, je monte trois à quatre fois par semaine sur scène. Je possède même une partie d’un comedy club. (Le Stand Up NY sur la 78e et Broadway. Allez-y si vous êtes de passage à New York !)
C’est une véritable passion pour moi. Je n’ai pas d’objectif ni d’agenda. Je ne gagne pas de l’argent à le faire. J’aime juste le faire.
Mes deux filles n’aiment pas lorsque je me moque d’elles mais ça fait partie de la vie. Il faut grandir !
Vous n’avez peur de faire quelque chose que si c’est important pour vous.
Si c’est important pour vous, cela pourrait être un indice de ce qu’est votre but.
G) Dans quel rayon d’une librairie liriez-vous tous les livres ?
Lorsque j’étais enfant, je me rendais dans le rayon « jeu d’échecs » de la librairie.
Oui, au Coliseum Books entre la 57e et la 7e rue, il y avait toute un rayon dédié aux échecs.
L’un après l’autre, j’ai acheté tous les livres. J’étais obsédé. Je les ai tous lus. Très rapidement, j’ai gagné le championnat junior de mon État et j’ai décroché le titre de « maître ».
Cela m’a aidé dans tous les autres domaines de ma vie (les gens pensent qu’être fort aux échecs est synonyme d’être intelligent).
En 2002, je me suis intéressé au rayon « investissement » de la librairie. En 1998, c’était le rayon « poker ». En 1992, le rayon des nouvelles. En 2017, le rayon des comédies. En 1995, le rayon « World Wide Web ». En 1996, le rayon « télévision ». En 1980, le rayon « politique ». En 1982, le rayon des pouvoirs psychiques.
Parce que, vous savez… grâce aux pouvoirs psychiques, je pouvais devenir invisible, contrôler les gens et voler dans les airs.
Que faire une fois que vous avez trouvé des indices sur votre but ?
- Listez toutes les manières de consacrer de plus en plus de temps à cet objectif.
- Trouvez une communauté de personnes qui adorent ce but tout autant que vous. Comparez vos notes. Apprenez. Aidez les autres. Trouvez des mentors.
- Lisez le plus possible à propos de ce but. Lisez l’historique, les biographies des grands hommes. Lisez toutes les analyses actuelles. Vous devez faire cela pour découvrir votre voix unique.
- Concevez et croisez les objectifs. Voir plus haut.
- FAITES. Commencez à agir pour vous faire un nom dans le domaine que vous ciblez.
Lorsque j’ai été fasciné par l’investissement en 2002, j’ai lu tous les livres disponibles. Puis j’ai écrit un logiciel pour modéliser les marchés. Puis je me suis mis à partager les résultats avec d’autres et ils ont investi avec moi. Puis j’ai commencé à écrire sur l’investissement (exemple de croisement d’objectifs). Puis j’ai élaboré un site web dédié aux investisseurs. Puis j’ai créé une entreprise autour de l’investissement. Et, bien sûr, j’ai appris toutes les stratégies d’investissement et j’ai commencé à investir de plus en plus, avec succès.
Règle numéro 3 : DIVERSIFIEZ VOTRE BUT
Je n’aime pas me sentir mal.
Si vous vous lancez à corps perdu dans quelque chose, parfois vous réussissez et parfois non.
Lorsque j’échoue, je me sens très mal. Bien sûr, j’essaie d’apprendre de mes échecs. Bien sûr, l’échec peut être un tremplin vers la réussite.
Mais pour moi, échouer c’est comme mourir.
Lorsque « j’investis en moi », je m’assure de diversifier.
Je n’ai jamais qu’une seule passion, je ne poursuis jamais qu’un seul but. Parce que si vous misez tout sur le rouge, vous pouvez tout perdre.
Lorsqu’une chose ne fonctionne pas très bien pour moi, je passe à d’autres centres d’intérêt qui me passionnent.
Alors je me sens mieux. Cela me donne des idées pour les autres choses qui m’intéressent. Cela vide ma tête et je peux alors mieux apprendre de mes échecs.
Ce qui me rend plus heureux en général :
- faire partie d’une communauté ; je rencontre d’autres personnes qui partagent les mêmes intérêts que moi ;
- m’améliorer ; je commence à atteindre la maîtrise dans les choses que j’adore ;
- atteindre la liberté.
Qu’est-ce que la liberté ?
La capacité à passer de plus en plus de temps à prendre des décisions qui sont votre choix et ceux de personne d’autre.
En d’autres termes, votre raison de VIVRE.