Il y a une semaine déjà, nous perdions notre Triple A. Bilan après une semaine avec un A en moins :
- le CAC 40 est toujours là ;
- pas d’émeutes dans les rues ;
- pas d’hystérie de masse…
On pourrait presque croire que tout va même mieux depuis que nous nous avons un A en moins. Comme si le fait d’enlever cette note d’excellence avait permis aux investisseurs de reprendre confiance.
Cela me fait penser à une anecdote racontée, il y a longtemps, par l’un de mes professeurs en médecine.
Il existe une catégorie de patients persuadés d’être malade. Ces derniers sont de bonne foi, ils ressentent des symptômes (fatigues, vertiges, maux de tête…) mais ils ne sont pas réellement malades. Cependant, ils sont tellement convaincus qu’ils ont “quelque chose” qui ne va pas, qu’ils écument les livres de médecine et les sites internet. Ils accumulent les rendez-vous chez les spécialistes.
Les examens ne révèlent rien. Mais leurs convictions sont si fortes qu’ils ne peuvent s’empêcher de revenir encore et encore chez les praticiens. En fait, ce qu’ont découvert certains spécialistes, c’est que leur état ne s’améliorait que s’ils leur trouvaient effectivement une maladie.
Une fois le diagnostic posé, le simple fait de mettre un mot sur un mal permettait à cette catégorie de patients d’aller mieux, et cela sans médicament ou soin.
Pardonnez-moi cette digression un peu longue, mais en regardant l’actualité économique cette semaine, je ne peux m’empêcher de penser que les investisseurs voulaient cette dégradation. Ils étaient capables d’intégrer que la France n’était sans doute plus un pays Triple A. Mais ils avaient besoin que le diagnostic soit établi. Qu’on mette un nom sur un mal.
Je ne pense pas que cette période de retour en grâce de la France dure bien longtemps. Les problèmes à régler sont bien trop profonds… et si les dirigeants européens ont bien compris que la rigueur budgétaire doit être appliquée, il va leur falloir trouver maintenant une façon de renouer avec la croissance.
Mais à peine a-t-on calmé un foyer de la crise, qu’un autre s’embrase. Gros plan ces derniers jours sur la situation des banques qui auraient de nouveau besoin d’argent…
Simone Wapler relevait d’ailleurs dans L’Agefi la liste des banques qui ont le plus besoin d’argent. Autant de levées de fonds qui viendront en concurrence avec celles des Etats. Le mur de la dette mérite bien son nom.
Notez que BNP Paribas et Société Générale ne figurent pas sur cette liste puisque ces banques ont procédé par réduction de bilan, en vendant des pans d’activités.
Les ennuis des banques, comme la morosité sous-jacente économique, devraient peser sur le marché de l’immobilier à l’échelle européenne. Giovanni Etelbert a décidé de vous parler de la situation dramatique de l’Espagne qui ouvre le bal dans la nouvelle crise qui s’apprête à frapper de ce secteur.
Emploi, immobilier et système bancaire, l’Espagne pourrait bien devenir le nouveau cauchemar européen.
Enfin, vous le savez nous sommes toujours à l’écoute de vos questions. Aujourd’hui, c’est Frédéric Laurent qui répond à l’un de nos abonnés suite à l’article Perte du triple A : ça c’est fait !, paru mercredi dernier.
Frédéric reviendra avec vous sur les SCPI et le marché secondaire pour faire le point et vous permettre d’en faire profiter votre patrimoine en toute connaissance de cause.