Comme l’a fait récemment observer mon collègue Dave Fairtex, en matière de bitcoin et de cryptomonnaies (dont le nombre ne cesse de grandir), on essuie encore les plâtres. L’enthousiasme initial pour la toute dernière cryptomonnaie susceptible de manger tout cru le bitcoin a permis aux tout premiers investisseurs de bénéficier de rendements énormes, mais alors que l’horizon s’assombrit, l’euphorie du début est en train de faire long feu.
Les divergences de points de vue sur l’avenir du bitcoin ont divisé la communauté et certains dissidents ont fait des autres cryptomonnaies des produits concurrents.
En attendant, le spectre ambiant de l’interdiction du bitcoin et des cryptomonnaies par des nations telles que la Chine fait régner une grande incertitude dans tout le secteur. Nombre d’observateurs s’attendent à ce que des limites très strictes soient inévitablement appliquées au bitcoin, voire que les transactions et le minage effectués en bitcoins soient totalement interdits en Chine. En effet, ce pays tente de plus en plus, via l’exercice d’un contrôle, de juguler les sorties de capitaux de son territoire.
Puisque le minage et les transactions se déroulent essentiellement en Chine, des limites draconiennes ou une interdiction pure et simple auraient un énorme impact sur la communauté du bitcoin. Nombreux sont les observateurs à estimer qu’une telle interdiction entraînerait probablement une baisse massive du cours du bitcoin.
Comme si tous ces problèmes ne généraient pas suffisamment d’incertitude et de scepticisme, à chaque fois que le grand public commence à s’intéresser aux cryptomonnaies, on rapporte un autre piratage d’échanges ou une autre arrivée dans la loterie des cryptomonnaies, ce qui a pour effet de plonger de nouveau le secteur dans les abîmes de la méfiance.
Mais ce champ de mines ne nous empêche pas d’envisager un bitcoin à 10 000 $
Dans la finance, surtout spéculative, le scepticisme va de pair avec la prudence. Coiffez donc votre casquette de sceptique et suivez le mouvement.
Le problème, c’est qu’aujourd’hui, tout n’est que spéculation. Pensez-vous vraiment que le marché obligataire privé, d’une valeur de 100 000 milliards de dollars (c’est-à-dire le pari que les débiteurs vont rembourser ce qu’ils ont emprunté avec les intérêts) est « sûr », garanti à toute épreuve, sans aucun risque d’une perte de capital importante, etc. ? Et le marché obligataire souverain (public) qui pèse 60 000 milliards de dollars ?
Le problème avec les obligations souveraines, c’est que les États, par le biais des banques centrales, peuvent créer de « l’argent » comme par magie pour régler les intérêts et rembourser les obligations arrivant à échéance. Mais cette démarche dévalue la monnaie. Par conséquent, le fait de récupérer 100% de votre investissement de départ ne signifie pas que vous retombez complètement sur vos pieds. Si la monnaie dans laquelle est libellée l’obligation est dévaluée de 50%, les détenteurs d’obligations subissent une perte de 50% en termes de pouvoir d’achat par rapport à leur capital initial. Aïe ! A part ça, ce n’est pas spéculatif ?
Et les 70 000 milliards de dollars d’actions de multinationales ? Certes, nous « savons » tous que les actions ne s’écrouleront plus jamais, car les banques centrales peuvent continuer de faire naître indéfiniment des bulles de crédit – mais ne nous faisons pas d’illusions : l’Histoire nous a appris que les actions demeurent un pari spéculatif.
Et les 62 000 milliards de dollars de créances non titrisées ? Quelle part de cette dette est garantie par nantissement de centres commerciaux éphémères, de biens dont la valeur est dépendante de la bulle immobilière ou de valorisations de licornes sur d’autres actifs ?
Tous les actifs sont spéculatifs !
Jetez un coup d’œil à ce tableau représentant les actifs financiers, à hauteur d’environ 300 000 milliards de dollars, en sachant qu’il n’englobe pas l’immobilier, etc. L’immobilier mondial est estimé à 217 000 milliards de dollars, soit environ les deux tiers de la richesse mondiale.
En tout, ces actifs représentent plus de 500 000 milliards de dollars.
Encore une fois, le point commun de tous ces actifs est leur caractère spéculatif. Eh oui, même l’immobilier.
Puis il y a le marché des devises. Il vous plait d’affirmer que les monnaies ne sont pas des investissements spéculatifs ? Est-ce la raison pour laquelle la richesse chinoise bouillonne grâce au yuan, parce qu’elle a l’assurance de ne jamais perdre son pouvoir d’achat ? Est-ce la raison pour laquelle l’euro est passé de 1,40 à 1,05, parce que c’est un investissement assurément sans risque ? Les Vénézuéliens ont appris à leurs dépens que lorsqu’elles sont mal gérées par la nation/banque centrale qui les émet, les monnaies fiduciaires peuvent détruire la richesse d’une manière inimaginable.
Et si le bitcoin devenait un refuge plus sûr que les actifs conventionnels ?
Tournons-nous maintenant vers le bitcoin, avec une capitalisation boursière d’environ 14 milliards de dollars, contre 18 milliards dernièrement. Comparons maintenant cela à 500 000 milliards de dollars. Prenons un misérable millier de milliards de dollars. Eh bien, la capitalisation boursière totale du bitcoin représente 1/70e de ce chiffre.
Imaginons un scénario au cours duquel…
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