« Le vin est ce qu’il y a de plus civilisé au monde. »
Ernest Hemingway (1899-1961)
« Le bon vin possède une double vertu. Il vous monte au cerveau, vous sèche les sottes et mornes et âcres vapeurs, vous fait l’entendement sagace, vif, inventif. Sa seconde vertu est de réchauffer le sang. C’est du vin que vient la vaillance. »
Shakespeare (1564-1616)
L’idée que le vin, surtout le vin rouge, serait bon pour la santé ne date pas d’hier.
Mais que dit la science ?
Je me méfie toujours de la tendance humaine à sélectionner dans un vaste ensemble de données et de faits seuls ceux qui confirment une théorie que nous espérons juste.
Alors que l’idée selon laquelle une consommation modérée de vin rouge serait bénéfique pour la santé — en particulier pour la santé du cœur — s’est bien installée dans les moeurs, la science de la nutrition nous montre une réalité beaucoup plus complexe.
Par exemple, des chercheurs de l’Université Johns Hopkins ont étudié le cas de 783 Italiens et ont constaté que des niveaux plus élevés de resvératrol dans le sang — un antioxydant contenu dans le vin rouge et réputé très efficace — n’était pas un facteur déterminant pour profiter d’une plus longue espérance de vie.
Cependant, une étude approfondie des essais cliniques a montré qu’il existait un lien fort entre la consommation d’aliments riches en composés protecteurs appelés polyphénols — contenus notamment dans le vin, et en particulier dans le vin rouge — et l’augmentation de l’espérance de vie.
Impossible ? Contradictoire ?
Pas tout à fait.
Le resvératrol seul ne semble pas avoir l’effet sur l’allongement de l’espérance de vie que beaucoup espéraient. Pour autant, un complexe de composés chimiques protecteurs appelés polyphénols contenus dans le vin rouge pourrait bien avoir cet effet.
En outre, l’alcool lui-même semble fournir le stress hormétique.
En d’autres termes, sa nature toxique irrite légèrement les tissus de l’organisme qui, en réaction, deviennent plus robustes et sont donc plus aptes à se défendre contre de vraies agressions dans le futur.
Donc…
Les composants alimentaires fonctionnent de façon complexe.
Les chercheurs ne peuvent pas toujours appréhender tous les effets complexes du métabolisme et de la biochimie.
Cela signifie que la seule voie vers la vérité scientifique de la nutrition est d’observer ce que les gens consomment réellement et quels en sont les résultats.
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Comme David Katz, médecin et directeur du Centre de recherche en prévention de l’Université de Yale, l’a récemment déclaré : « quels que soient les mécanismes qui entrent en jeu, une consommation modérée d’alcool — et de vin rouge en particulier — peut avoir des bénéfices pour la santé et permettre un allongement de l’espérance de vie. »
Ce qui pose la question…
Quelle quantité de vin consommer pour profiter de ces propriétés bénéfiques ?
Posons les choses clairement. L’alcoolisme est une maladie. Si vous présentez un risque de dépendance, l’alcool doit être banni de votre consommation.
Et peu importe les bénéfices d’une consommation de vin modérée, sachez-le, les personnes ne buvant jamais mèneront toujours une vie plus saine.
La plupart des études qui montrent une association entre amélioration de la santé — en particulier de la santé cardiovasculaire – et une consommation modérée de vin définissent le terme « modéré » comme un verre de 0,14l de vin de 12,5% d’alcool par jour pour les femmes.
Et de deux verres pour les hommes.
Je pense que ce sont de bonnes lignes directrices, mais je vais continuer à surveiller les publications médicales sur les effets du vin sur la santé… Si le consensus change, je vous le dirai.
En attendant, il semble que la croyance populaire sur le pouvoir du vin (rouge en particulier) soit confirmée par la science…
Pour finir, je porte, avec modération et responsabilité, un toast à votre santé !
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