Les médias unanimes vantent l’action de la Banque centrale européenne. Mario Draghi va imprimer 1 100 Mds€ pour soutenir l’économie vous dit-on. Pourtant, ce faisant, Mario Draghi risque, à terme, de tuer l’euro.
La création monétaire n’a qu’un but : masquer l’insolvabilité.
Les économistes et commentateurs auxquels il reste une ombre de compétence et d’honnêteté le reconnaissent. Ils justifient simplement la création monétaire par « il faut adoucir la longue route vers les réformes ». Quelles réformes ? Celles qui, dans les pays dits riches, conduiraient à reprendre l’habitude de ne pas consommer plus que ce qu’on produit, de ne pas dépenser à titre collectif plus que ce qu’on a, en payant des prestations sociales à crédit. Bref, toucher aux « modèles sociaux » dont on sait qu’ils sont inadaptés et se financent par les déficits publics.
En réalité, ces manipulations monétaires augmentent l’instabilité du système financier qui est, lui aussi, à bout de souffle car il a notamment financé les mauvaises dettes des États (et beaucoup d’autres mauvaises dettes).
Pas rassurant…
Récemment, la Suisse vient de lâcher l’euro en décidant de ne plus manipuler le franc suisse à la baisse pour l’accrocher à l’euro. Résultat : une réévaluation sauvage de 20%. Ce qui m’a frappée, c’est d’avoir reçu un communiqué de presse de la banque Crédit Suisse mentionnant fièrement « la volatilité des devises n’a pas eu d’incidence importante sur nos ratios de capital ».
Traduction : l’effondrement brutal de l’euro par rapport au franc suisse n’a pas provoqué de perte et nos fonds propres (l’argent qui nous appartient vraiment) restent suffisants.
Cela vous prouve s’il en était besoin :
- Que les banques spéculent sur les marchés
- Que les professionnels qui sont en charge de ces opérations peuvent être surpris par certains mouvements violents
- Que le revirement de la Banque nationale suisse ne s’est pas fait sans dommages collatéraux (des courtiers en devises ont été mis en faillite, des emprunteurs qui avaient eu l’imprudence de souscrire à des prêts libellés en franc suisse sont en difficulté)
- Que si Crédit Suisse éprouve le besoin de dire « même pas mal d’abord », d’autres banques doivent lécher leurs plaies en silence et à l’insu de leurs clients et déposants.
Bref, pas rassurant…
En réalité, le système financier est aussi dangereux qu’en 2008; les effets de levier sont aussi élevés (voire même plus dans certains cas) ; nous ne sommes pas à l’abri d’un accident dans une grosse banque et la fausse monnaie amplifie les risques.
Voici les principales conséquences de la décision de la BCE d’imprimer
- Chaque euro que vous avez épargné est en concurrence déloyale avec 1 100 000 000 000 nouveaux euros surgis par la volonté de la Banque centrale. Ne vous étonnez donc pas que votre livret ne vous rapporte que 1%, que le rendement de votre assurance-vie baisse. Les taux vont rester bas.
- Votre banque va rester très frileuse pour prêter (car les emprunteurs solvables ne sont pas légions) ; pour tenter de gagner de l’argent, elle spéculera sur les marchés. C’est pourquoi les opérateurs des marchés boursiers se frottent les mains de satisfaction.
- La volatilité (comprenez le risque) augmentera car les marchés sont devenus des casinos où de nombreux joueurs jouent avec des jetons qu’ils n’ont même pas achetés (la création monétaire).
- Les tensions politiques en Europe vont refaire surface car l’Allemagne et les pays vertueux sont dégoûtés de l’inertie des pays dépensiers et leurs contribuables ne veulent plus payer pour les folies des autres.
- La nouvelle crise de l’euro commence avec six élections dans l’Union européenne cette année et une opposition populaire de plus en plus violente à la monnaie unique. Ces oppositions se cristallisent pour des raisons contraires. Au sud on veut pouvoir continuer à vivre à crédit ou en imprimant l’argent qu’on n’a pas. Au nord on veut une monnaie qui garantisse le pouvoir d’achat, garantie vitale pour le niveau de vie de pays vieillissants.
L’euro a rendez-vous avec le peuple grec dimanche 25 janvier. Le programme de Syriza est, vous le savez, inadmissible pour l’Allemagne car il renoue avec les déficits. L’euro est considéré comme irréversible car toute rupture entraînerait un cataclysme dans l’industrie financière mais il faut se méfier de ce qui est incontournable, irréversible, insubmersible…
Pour passer au mieux cette année 2015, qui ne sera pas sans danger pour votre banque et pour votre épargne financière, nous avons rédigé un rapport qui :
- fait un point sur les risques pesant sur les principales banques de réseau françaises ;
- précise les risques encourus par les différents produits d’épargne (assurance-vie, livrets, fonds OPCVM, tracker,…) ;
- vous propose des produits simples et liquides pour tirer parti de la hausse des marchés boursiers dopés à la création monétaires, mais aussi de plus en plus souvent confrontés à de violentes secousses ;
- élabore une stratégie au cas où le sort de l’euro deviendrait compromis par les tensions politiques qui vont émerger à l’issue de votes clés.
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