Si elle n’est pas encore vraiment tirée d’affaire, la Zone euro reste pour l’heure le cadet des soucis de la communauté financière.
En effet, quand on soupèse les principaux risques planant sur les marchés, on voit bien que certains foyers sont bien plus inquiétants : les risques de Brexit, les Etats-Unis menacés de récession, la situation cauchemardesque du Brésil — dont nous avons déjà parlé à plusieurs reprises — sans oublier la Chine qui a bien du mal à composer avec son nouveau modèle économique basé sur la demande intérieure.
Bref, à côté, l’Europe et sa reprise, aussi timide soit-elle, n’a rien de dramatique.
Pourtant, à bien y regarder, les motifs d’inquiétude ne manquent pas.
Certains pays pourraient bien attiser la volatilité des marchés financiers dans les prochaines semaines… même si, a priori, nous ne risquons pas une envolée des taux périphériques de la Zone euro telle que nous l’avons connue il y a quelques années.
Pour autant, la situation est suffisamment sérieuse pour vous mettre en garde.
Prenons l’Espagne, par exemple. Le pays vit une situation assez ubuesque. Comment peut-il envisager d’améliorer sa situation budgétaire alors qu’il devra composer sans gouvernement au moins jusqu’à l’automne ? Certes, le déficit budgétaire, de 5% en 2015, devrait revenir autour des 3,6%, ce qui est encore assez loin des 3% promis par le gouvernement sortant de Mariano Rajoy… mais il y a amélioration.
Toutefois, le prochain Premier ministre n’aura pas d’autre choix que de poursuivre l’austérité, ce qui exacerbera un climat social déjà tendu.
L’Italie, même si l’on en parle peu, est aussi en difficulté. Le montant des créances douteuses injectées dans le système bancaire du pays atteint encore 360 milliards d’euros.
Alors oui, la mise en place du fonds d’investissement Atlante (visant à recapitaliser les banques en difficulté) rassure les marchés, mais cette solution est loin de faire l’unanimité. Pour certains observateurs, il ne s’agit ni plus ni moins d’un vulgaire transfert des petites banques vers les grandes…
Et, enfin, passons à la Grèce saison VI (la saison I date de 2010). Le pays semble aller mieux : on parle d’un possible retour sur le marché des capitaux en 2017 mais le pays est touché de plein fouet par la crise des migrants…
Au Parlement, les réformes nécessaires au déblocage d’une nouvelle tranche d’aide dans le cadre du plan de sauvetage n’ont été votées qu’avec trois voix d’avance. C’est ténu…
Bref, si reprise il y a, elle ne tient qu’à un fil…
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