2011 est maintenant derrière nous. J’en profite pour vous vous présenter mes meilleurs vœux de santé et de prospérité pour cette nouvelle année. Que 2012 puisse vous être une année riche et fructueuse en tous points.
2011 est donc derrière nous. Sur le plan financier, cette année aura été aussi difficile que volatile. En Europe, la crise souveraine a fait rage et la multiplication des sommets “de la dernière chance” ont eu autant d’effets que des coups d’épée dans l’eau. Force est donc de conclure que la zone euro n’est pas encore tirée d’affaire… Loin de là. Et de nouvelles dégradations sont à prévoir.
Récemment je pariais sur une dégradation de la France au matin du 26 décembre. A mon retour d’Asie, je n’ai pu que constater que ma prédiction s’était révélée erronée. A ma descente d’avion, à Roissy, notre beau pays avait toujours son Triple A et l’euro était toujours d’actualité. Si je reste persuadé que la dégradation de notre note ne saurait tarder, je suis moins convaincu par un abandon de l’euro. Les conséquences en seraient bien trop catastrophiques.
Quoiqu’il en soit, 2011 nous a tout de même réservé quelques agréables surprises. Sachons les apprécier à leur juste valeur — l’or par exemple.
Aujourd’hui, nous sommes en 2012. Cette année ne sera certainement pas de tout repos. Comme je vous le disais plus haut, la zone euro n’est pas tirée d’affaire. Cela d’autant que, avec deux trimestres de croissance négative, le spectre de la récession plane lourdement. Ce ne sont pas les commentaires du premier gérant obligataire mondial qui nous rassureront. En effet, selon PIMCO, “il est plus que probable que l’Europe se résignera à un sauvetage quand il sera trop tard. En l’absence de toute demande du secteur privé, l’économie de la zone euro sera probablement en récession en 2012″.
Les bancaires sur le podium des pires performances 2011
Depuis le début de la crise en 2008, je le répète régulièrement : il faut rester à l’écart des titres financiers, bancaires notamment. Je ne change pas d’avis en 2012, le risque est beaucoup trop important. C’est vraiment le secteur à éviter — sauf pour les traders intraday que nous ne sommes pas.
A part certaines périodes de rebond, ce sont les titres bancaires qui ont le douloureux privilège de figurer sur le podium des pires performances de 2011. BNP s’en sort le moins mal avec “seulement” 36% de baisse. Il en va tout autrement pour la Société Générale et le Crédit Agricole qui perdent respectivement 57% et 54%. Plus de la moitié de leur capitalisation est partie en fumée !
Il est d’ailleurs intéressant de constater que les principales banques européennes ont reçu en guise de cadeau de Noël la somme rondelette de 489 milliards d’euros. Ce prêt destiné à 500 établissements financiers à un taux fort avantageux de 1% avait pour but d’apporter plus de liquidités, plus de sérénité afin que les banques concernées achètent de la dette. L’opération est intéressante : emprunter à 1% et acheter de la dette entre 2,1% pour l’Allemagne et 6,5% pour l’Italie. Pourtant, les banques ne se sont pas ruées sur les achats de dette. Elles ont préféré replacer leurs nouvelles liquidités au jour le jour… à la BCE à 0,25% ! Alors certes le risque de credit crunch s’éloigne mais on voit bien que les banques refusent toujours de se prêter entre elles.
Avec tous les refinancements prévus cette année pour de nombreux pays, la BCE ne semble pas avoir fini d’imprimer de la monnaie — même si pour le moment elle s’en défend. Signe évident d’une future inflation…
Cette année nous poursuivons notre stratégie de prudence
Cette nouvelle année sera délicate, volatile et risque fort de nous amener quelques surprises désagréables. Dans ces conditions, il convient de bien nous y préparer.
On le sait l’Europe va mal. Tournons-nous donc du côté des Etats-Unis. Les dernières statistiques ont été plus favorables. Mais ne crions pas victoire pour autant. Dois-je vous rappeler d’où viennent les subprime ? Par ailleurs, rappelons que les mesures prises par le gouvernement n’ont pas véritablement soulagé l’économie américaine. La crise y demeure profondément enkystée et la pauvreté gagne toujours plus de terrain. En effet, le pays perd ses emplois et son immobilier, proche de ses plus bas, ne montre aucun signe encourageant de reprise durable. Bref, rien de très réjouissant.
Mon seul doute pour le premier semestre : qui des Etats-Unis ou de l’Europe fera plonger l’autre en premier ?
Dans ces conditions, nous poursuivrons cette année encore notre stratégie de prudence. Nous privilégierons les espaces de croissance mondiale. Je pense notamment aux pays émergents et à quelques sociétés occidentales bien gérées présentant des perspectives de croissance intacte et un bilan sain, avec peu de dettes. Si d’aventure les marchés venaient à dévisser, nous profiterons de la situation pour nous montrer un peu plus dynamique car un fort rebond pourrait suivre.