Les technologies ont envahi notre quotidien. C’est incontestable.
Il n’y a pas si longtemps, une ampoule connectée coûtait de 30 $ à 50 $, au moins. Comparez cela aux prix actuels, même en tenant compte de l’inflation et des problèmes de chaîne d’approvisionnement : ces ampoules de nouvelle génération sont désormais proposées à 5 $, seulement, chez Costco, aux États-Unis.
On ne peut même plus acheter un réfrigérateur ou un mixeur qui ne contienne pas un semi-conducteur. Le moins que l’on puisse dire, c’est qu’ils sont devenus indispensables.
Et cette tendance n’est pas près de ralentir…
En fait, elle devrait plutôt s’accélérer au cours des années à venir, en améliorant les fonctionnalités d’appareils déjà munis de capteurs, en intégrant peut-être des semi-conducteurs dans une toute nouvelle catégorie de gadgets qui n’en ont pas encore. (Les douches munies d’équipements électroniques ne courent pas les rues, de même que les serrures de porte, les matelas, etc.)
L’Internet des objets et la 5G ne feront qu’augmenter la demande en faveur des semi-conducteurs, au cours des cinq prochaines années.
Alors, quand je constate que les actions des semi-conducteurs subissent un sell-off sur des inquiétudes liées à une récession, à la Russie et au COVID-19, je vois une opportunité de gagner de l’argent facile.
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Une fabrication (trop) concentrée
Au cours de la quasi-totalité de ces 20 dernières années, la production de semi-conducteurs s’est déroulée en Asie.
D’abord, dès que quelqu’un éternue en Chine, tout le pays se retrouve confiné et les sites de production de produits électroniques de Shenzhen sont fermés, ce qui provoque des répercussions sur la chaîne d’approvisionnement mondiale.
Depuis la pandémie (et même quelques années avant), il est devenu très clair que l’Occident est trop dépendant de la fabrication de produits électroniques (et semi-conducteurs) en Chine.
Taïwan est le leader mondial de la production de semi-conducteurs. Cette toute petite nation insulaire fabrique plus d’un semi-conducteur sur cinq, dans le monde.
Actuellement, presque toutes les capacités de production des semi-conducteurs les plus innovants du monde (< 10 nm) sont basées à Taïwan. Mais Taïwan traîne beaucoup de casseroles…
Bien que l’île clame son indépendance vis-à-vis de la Chine, le gouvernement chinois ne la reconnaît pas et cela peut créer un grave risque politique et géopolitique, pour la production des semi-conducteurs.
Si, par exemple, la Chine décidait d’envahir Taïwan ou d’imposer un blocus naval, les chaînes d’approvisionnement seraient massivement perturbées.
Environ 75% des semi-conducteurs sont produits en Chine, à Taïwan, en Corée du Sud ou au Japon.
Cela veut dire que toutes sortes de problèmes régionaux (comme la guerre, les catastrophes naturelles, etc.) pourraient paralyser la chaîne d’approvisionnement des semi-conducteurs.
Enfin, l’intérêt grandissant de la Chine pour la production de semi-conducteurs est préoccupant. On estime que la Chine va augmenter de 40% ses capacités de production de semi-conducteurs, au cours des dix ans à venir. Cela pose des risques sur les plans politiques et de la sécurité.
En 2015, Amazon a découvert que le plus grand fournisseur du monde de cartes mères, Super Micro Computer Inc., avait été infiltré par les services du renseignement de l’armée chinoise. Dans certaines usines, en Chine, le gouvernement chinois a intégré des puces dans les produits de Super Micro, ce qui a permis à l’armée chinoise de surveiller et de contrôler à distance les serveurs équipés des produits de Super Micro.
Ces produits ont été découverts dans les serveurs d’entreprises américaines majeures, comme Amazon, Apple, de grandes banques américaines et des sous-traitants du gouvernement américain dans le secteur de la défense.
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Une enveloppe de 52 Mds$ pour les semi-conducteurs américains
Pour toutes ces raisons, les politiciens américains insistent lourdement pour que les États-Unis investissent beaucoup plus dans la production de semi-conducteurs.
Si les semi-conducteurs produits aux États-Unis sont plus coûteux, historiquement, il faut savoir que des pays comme la Chine et la Corée du Sud subventionnent généreusement ce secteur.
Pour contrer cela, le Congrès est en train d’examiner une loi, le « Chips Act« , qui offrirait 52 Mds$ de subventions aux producteurs de semi-conducteurs américains.
Outre des investissements en faveur de la recherche et du développement de nouveaux semi-conducteurs, le texte de loi prévoit d’investir des milliards dans l’expansion et la modernisation des sites de productions de semi-conducteurs existant déjà aux États-Unis.
Bien que les discussions soient toujours en cours, il semblerait que cet énorme programme de subventions soit adopté, d’un jour à l’autre.
[NDLR : Une société est particulièrement bien placée pour profiter de ce Chips Act : Ari vous dévoile sa recommandation dans le dernier mensuel des Investissements d’Altucher.]