En septembre 2017, le patron de la banque JP Morgan Jamie Dimon s’était fait remarquer en avançant lors d’une conférence que le Bitcoin était une « arnaque » et que les personnes qui investissaient dans la crypto-monnaie étaient « stupides ».
Certains avaient cru à cette tentative de bluff.
Dans la foulée de cette déclaration, j’écrivais ici même :
« Le Bitcoin, et les crypto-monnaies en général, donnent à un individu A et à un individu B la possibilité inédite d’échanger de la valeur sans recourir à un tiers qui viendrait prélever sa commission. Rien d’étonnant donc dans les déclarations du PDG de JP Morgan Chase hier à propos de l’effondrement supposé du Bitcoin : ce sont ses propres intérêts qui sont en jeu. »
Depuis, les banques ont dû se rendre à l’évidence : ce qui se jouait allait bien au-delà d’une simple tendance.
Ainsi, quatre mois plus tard, lors d’un entretien accordé à la chaîne américaine Fox Business, Jamie Dimon confiait regretter ses déclarations sur la nature frauduleuse du Bitcoin.
Et il faut voir désormais avec quelle hâte les banques et les grands fonds d’investissement se positionnent les uns après les autres sur ce marché qu’ils dénigraient avec tant d’entrain.
Puis, mi-janvier, les annonces successives par la Chine et la Corée du Sud de nouvelles réglementations sur le marché des crypto-monnaies avaient fait chuter les cours. Ce fut au tour du ministre de l’Économie Bruno Le Maire d’annoncer avoir confié à Jean-Pierre Landau, ancien gouverneur de la Banque de France, une mission sur les crypto-monnaies. Avec pour objectif de proposer des évolutions sur leur réglementation.
Et les mauvaises nouvelles se sont enchaînées les unes après les autres.
Mais, de notre côté, nous n’avons eu de cesse de rester pragmatiques dans nos publications :
- les réglementations rassurent le grand public ;
- les replis sont des aubaines ;
- les crypto-monnaies sont là pour durer.
Nos lecteurs des Dossiers de James Altucher et d’Altucher Crypto Trader ne regrettent pas de nous avoir entendus.
Le rapport de JP Morgan sur les perspectives à long terme
Ces dernières semaines, les notes, rapports, études initiés par les banques sur les crypto-monnaies sont produits à la chaîne. Un effort de communication remarqué mais surtout une confirmation, s’il en était encore besoin, de l’intérêt croissant du secteur pour les monnaies numériques et leur technologie.
Dans ce virage à 180° opéré par les banques, c’est JP Morgan, dans un ultime pied de nez, qui a publié vendredi dernier la note la plus longue et la plus complète publiée par une grande banque à ce jour.
Dans ce rapport de 71 pages disponible en ligne, JP Morgan aborde tout un éventail de sujets, dont les applications possibles de la blockchain et les perspectives commerciales et réglementaires. Le document crédite plus de 25 auteurs issus de différentes divisions et de divers pays, ce qui donne une idée des investissements consentis par la banque.
On ne peut plus parler d’un simple intérêt, mais d’une nécessité d’embrasser la révolution monétaire pour ses propres intérêts…
« A la prochaine révolution, je retourne mon pantalon«
Dans la lettre mensuelle de février des Dossiers d’Altucher, James consacre un dossier de 8 pages aux secteurs qui pourraient profiter de l’explosion prochaine des crypto-monnaies.
En voici un extrait :
« Ils sont nombreux ceux qui prédisent que les crypto-monnaies vont faire disparaître les banques, mais ils se trompent totalement.
Il faut tenir compte du fait que les banques se targuent d’avoir un filet de sécurité essentiel, grâce à leurs liens solides avec le gouvernement.
En fait, les banques et les gouvernements sont de mèche depuis toujours. Leurs intérêts sont liés et, aux plus hauts niveaux, les banquiers et les services gouvernementaux sont dirigés par des responsables qui opèrent des allers-retours dans le public et le privé.
Par exemple, au moins deux des principaux lieutenants de Trump sont d’anciens salariés de la banque Goldman Sachs.
Autrement dit, les banques vont rester.
Elles feront ce qu’elles ont toujours fait : survivre par tous les moyens, si nécessaire. Elles trouveront des moyens de protéger leurs intérêts, et découvriront probablement de nouvelles façons de monétiser la blockchain et les crypto-monnaies.
Bien qu’il soit encore tôt, surveillez le secteur des services financiers sur le long terme. »
Après avoir ostensiblement nié l’utilité et le potentiel à long terme des crypto-monnaies, les banques retournent définitivement leur veste.
La bonne nouvelle pour nous, c’est que les opportunistes la retournent « toujours du bon côté ».
Et il faudra compter sur le secteur bancaire à l’avenir.
Pour lire ce précieux dossier de 8 pages et la recommandation de James, rendez-vous ici.