Quand j’étais petit, je voulais devenir écrivain.
J’ai même passé un accord avec un éditeur. En 1982, le Rubik’s Cube était très populaire et j’excellais dans la résolution de ce célèbre casse-tête. C’était devenu mon obsession. J’étais parvenu à le terminer en une minute, si je me souviens bien.
Aujourd’hui, les gens y arrivent les yeux fermés en plus ou moins 12 secondes – c’est totalement fou. Mais à l’époque, j’avais le sentiment d’avoir été le premier, ou peut-être le deuxième, à me montrer aussi rapide.
Et donc je voulais écrire un livre à ce sujet. J’ai contacté un tout petit éditeur peu connu. Il m’a répondu : « Si tu l’écris, je l’achète. »
Je me suis donc attelé à la tâche. Toutefois, j’avais un problème : j’ai commencé à m’intéresser aux filles. À avoir des idées fixes. Par ailleurs, je ne blâme personne, mais j’ai également été victime du syndrome de la page blanche.
À l’époque, il n’y avait pas d’ordinateurs et je devais donc tout écrire à la main. Je restais perplexe devant ma feuille : comment pouvais-je décrire les mouvements ? Devais-je expliquer qu’il fallait faire tourner la partie supérieure ? Faire pivoter le milieu du cube d’un demi-tour ? Je ne savais pas ce que je faisais, personne ne pouvait m’aider et je ne pouvais faire aucune recherche sur Internet.
Ensuite, mes professeurs m’ont interdit d’apporter un cube en classe. Ma liberté de résoudre le Rubik’s Cube était entravée !
Finalement, mon « éditeur » a été envoyé en prison. Par le passé, il avait géré une entreprise qui traitait des déchets en acier pour les recycler. Apparemment, il avait payé des pots-de-vin pour obtenir de l’acier qui ne provenait pas du tout de déchets, mais de chantiers de construction. Ou quelque chose de ce genre. Je n’ai jamais compris. Quoi qu’il en soit, il a été incarcéré.
Ce n’était pas la première fois que j’essayais d’écrire un livre, mais cette tentative fut la plus concluante de mes 12 années de scolarité.
Je voulais devenir écrivain. Je voulais qu’une virgule soit accolée à mon nom. James Altucher, virgule, « auteur ».
Ce n’était même pas l’argent qui me motivait. Simplement, je me sentais minable dans tous les autres domaines de ma vie. On me harcelait. Les filles ne voulaient pas sortir avec moi. Mes parents étaient occupés. Je me sentais seul.
Je pensais qu’écrire un livre me permettrait d’acquérir un statut, et peut-être de me faire des amis.
Je pensais qu’écrire un livre me permettrait d’appartenir pour toujours à une communauté d’auteurs. Qu’ils ne pourraient jamais m’exclure.
Cependant, je comptais beaucoup trop sur le fait que quelqu’un d’autre me choisisse.
Et, bien sûr, je n’étais pas capable d’écrire une seule page.
En 2003, j’ai finalement signé un contrat pour mon premier livre. Je l’ai écrit au cours de l’été 2003, et il est sorti en mars 2004.
Depuis, j’ai publié 18 autres livres, 2017 est la seule année où je n’en ai écrit aucun. Je me suis concentré sur le stand-up et cette activité a empiété sur le temps que je consacre habituellement à l’écriture. J’ai également enregistré trois podcasts par semaine (aujourd’hui, je n’en fais plus que deux) et j’ai été conseiller pour la série TV Billions.
Quant à l’année 2018, elle n’est pas encore terminée et j’ai un livre ou deux en réserve, que je compte publier bientôt. Vous en saurez plus très prochainement.
En ce qui concerne les 19 livres que j’ai sortis jusqu’à présent, je dirais que j’ai essayé quatre méthodes de publication :
- des contrats avec des maisons d’édition traditionnelles (j’ai collaboré avec HarperCollins, Random House, Penguin, Hay House et Wiley) ;
- l’auto-édition non professionnelle : mise en ligne du livre sur Amazon juste après avoir fini de l’écrire, afin de le proposer en version Kindle et en version brochée, sans réel travail de correction ou de mise en page ;
- l’auto-édition professionnelle : Choose Yourself est le premier livre que j’ai publié sous cette forme. Je l’ai écrit, puis j’ai engagé un correcteur (pour la grammaire), un relecteur, un graphiste pour la couverture et un maquettiste pour la mise en page de l’intérieur du livre. J’ai également demandé à des personnes de m’aider avec le marketing. J’ai également utilisé cette méthode pour mes livres suivants. Ils ont tous connu un grand succès ;
- la publication directe : j’ai écrit un ou deux livres qui n’ont JAMAIS été publiés sur Amazon. À la place, je les ai diffusés directement auprès de mes lecteurs, comme Réinventez-vous.
Les gens ont soif d’apprendre, de se divertir, de s’améliorer, de sortir de leur impasse. C’était mon cas.
Si vous écrivez des livres qui aident les autres, ils seront prêts à payer pour les lire. Cela peut être très lucratif.
Toutefois, la vente de votre livre n’est pas la seule chose qui peut vous rapporter de l’argent. De nombreuses autres possibilités existent, et je vais vous en présenter quelques-unes dans cette introduction.
On me demande parfois pourquoi je veux partager ce savoir.
La première raison, c’est que je suis heureux de le faire. J’adore écrire sur un sujet que je connais pour essayer d’aider les autres.
Ensuite, peut-être est-ce un peu par colère, en réaction à toutes les fois où j’ai essuyé un refus. Peut-être ai-je envie de blesser un peu ceux qui m’ont un jour rejeté.
J’espère que ce n’est pas la raison principale. Parmi mes amis, je compte des agents, des correcteurs, des éditeurs, des auteurs et d’autres personnes qui gagnent leur vie grâce au secteur de l’édition traditionnelle.
Malgré tout, j’ai le sentiment que chaque fois que je me suis trouvé une véritable PASSION et que j’ai voulu accomplir quelque chose dans ce domaine, une personne m’a dit « NON ». Cela me faisait vraiment mal.
J’ai été rejeté par des éditeurs des centaines de fois. Et pas par le « chef » – le directeur de la maison d’édition –, mais par l’assistant de l’assistante de l’agent, qui faisait passer le mot au secrétaire d’édition, qui persuadait à son tour le responsable d’édition, qui s’adressait ensuite au service marketing, lequel demandait aux librairies ce qu’elles voulaient acheter avant d’en informer le directeur éditorial.
Quelqu’un, quelque part dans la chaîne, répondait « NON ».
Dans tous les secteurs et dans tous les domaines de la vie dans lesquels cela vaut la peine de réussir, il existe une personne qui vous fermera la porte au nez.
Je voulais écrire un livre. Et je ne voulais pas essuyer de refus de la part de qui que ce soit.
Mais… le rôle d’une maison d’édition n’est-il pas de veiller à ce que seuls les bons manuscrits soient publiés ?
Absolument pas. Tout ce qui intéresse les éditeurs, c’est gagner de l’argent, évidemment. À leurs yeux, le seul moyen de faire du profit est de vendre beaucoup de livres. Ils se moquent complètement de la carrière de l’auteur et des autres revenus que vous pouvez générer en parallèle.
On peut donc refuser votre manuscrit pour de nombreuses raisons qui n’ont rien à voir avec sa qualité. Ce n’est peut-être pas ce qui se vend cette année-là, tout simplement.
Par ailleurs, le site authorcentral.com, qui a été créé par Hugh Howey, un ami que j’ai invité dans mon podcast, a examiné tous les livres mis en vente sur Amazon et découvert que les ouvrages auto-édités étaient en moyenne MIEUX notés et recevaient plus d’évaluations à cinq étoiles que ceux publiés par des maisons d’édition traditionnelles.
Voici ce que j’ai appris : l’auto-édition vous permet de créer un meilleur livre et vous rapporte aussi plus d’argent, car vos revenus ne dépendent pas uniquement des ventes.
Aujourd’hui, c’est la sortie du numéro de septembre des Dossiers d’Altucher. J’y répertorie 14 façons de gagner de l’argent grâce à l’auto-édition, parmi lesquelles les livres audio, les droits étrangers, les formations ou les newsletters.
Autant de moyens de capitaliser sur votre livre et de vous permettre de vraiment gagner de l’argent grâce à l’auto-édition. Pour en savoir plus…