Dans un précédent article, je soulignais combien il est délicat de prédire l’évolution des marchés et j’évoquais que les plus grands krachs de notre Histoire avaient pris tout le monde par surprise.
L’investisseur averti comprend que les perspectives sont toujours floues et se prépare à l’avance pour les jours difficiles à venir.
Cependant, les investisseurs à long terme et les traders à court terme devraient gérer les choses différemment.
La question de l’allocation d’actifs est primordiale à long terme
L’allocation d’actifs est la principale préoccupation des investisseurs à long terme.
Il convient de prêter attention à la répartition de votre portefeuille parmi divers actifs imparfaitement corrélés, tels que les actions, les obligations, les titres protégés contre l’inflation du Trésor, les fiducies de placement immobilier et les métaux précieux.
Des études montrent que 90% des rendements à long terme des investisseurs proviennent de leur allocation d’actifs. (Le reste dépend de la sélection des titres, des coûts d’investissement et des taxes.)
À titre d’exemple, cela n’aurait aucune importance si vous ne choisissiez que des valeurs phénoménales avec seulement 20% de votre portefeuille en actions et le reste en obligations et espèces.
Un autre investisseur – avec, disons, 60% dans un fonds indiciel classique comme le S&P 500 – bénéficierait d’une exposition triplée aux capitaux propres et récupérerait donc plusieurs fois son investissement alors que les années se transforment en décennies.
La principale question pour les investisseurs à long terme n’est pas « Comment évoluera l’économie ? » ou « Quelles sont les perspectives à court terme pour le marché ? » – qu’il est impossible de prédire de toute façon – mais : « Ai-je une allocation d’actifs raisonnable ? »
L’avenir promet de nombreuses expansions et récessions économiques, ainsi que de nombreux marchés haussiers et baissiers.
Mais jetez un oeil au graphique du marché boursier des 10, 50 ou 200 dernières années. Rien ne surpasse un portefeuille diversifié d’actions ordinaires ou, mieux encore, d’actions exceptionnellement intéressantes.
Chaque baisse, correction et incertitude sur le marché baissier – après coup – était une opportunité d’achat. Cela signifie que les investisseurs à long terme peuvent fortement simplifier l’investissement.
Il vous suffit d’allouer correctement vos actifs, de minimiser vos coûts d’investissement et de gérer votre portefeuille en vous concentrant sur les enjeux fiscaux.
Il ne reste plus qu’à rééquilibrer votre portefeuille une fois par an pour assurer l’alignement de votre allocation d’actifs.
Le reste du temps, vous êtes libre de jouer au golf, de voyager… ou d’aller à la pêche.
(En fait, j’ai écrit un livre sur ce sujet, avec une préface signée Bill O’Reilly, un abonné de longue date. C’est un best-seller sur Amazon. Il est disponible ici.)
Mais c’est pour les investisseurs à long terme.
Que faire si vous préférez la spéculation à court terme ?
Certains lecteurs sont des spéculateurs à court terme. (Et les deux activités ne s’excluent guère mutuellement. Il n’y a aucune raison que vous ne puissiez pas être les deux.)
Les spéculateurs doivent se concentrer sur les perspectives des entreprises individuelles.
Oui, leurs revenus dépendent souvent de la vigueur de l’économie et le cours de leurs actions dépend souvent de la tendance à court terme du marché.
Mais – une fois de plus – toute prévision est impossible.
Alors comment les investisseurs anticipent-ils les risques ?
- Concentrez-vous sur des titres de grande qualité. Leur potentiel haussier est important et leur valeur est préservée en cas de correction ou de baisse. Les entreprises aux bases les plus fragiles seront à l’origine des pires performances.
- Diversifiez votre portefeuille en investissant dans différents pays, industries et secteurs. Les marchés boursiers nationaux n’évoluent pas tous dans la même direction en même temps. Et certains secteurs – comme la santé, la défense, l’alimentation et les services publics – sont parfaitement capables d’affronter la récession.
- Limitez les pertes pour chaque position. Vous ne pouvez pas savoir quand les actions que vous possédez vont atteindre leur sommet, mais la limitation des pertes protège vos profits pendant les bons moments et votre capital pendant les mauvais. Cela vous offre un potentiel de hausse illimité avec un risque de baisse strictement limité.
Suivez ces conseils et vous aurez déjà une longueur d’avance sur 95% des investisseurs.
(Et une longueur d’avance sur 100% de ceux qui « investissent » dans le Dogecoin, les jetons non fongibles et la plupart des SPAC.)
Dans une large mesure, l’avenir est imprévisible.
Les investisseurs expérimentés le concèdent souvent, mais ajoutent ensuite : « Vous devez donc deviner quelle sera la prochaine tendance du marché. »
Non. Vous ne devez pas le faire. J’insiste sur ce point.
L’un des principaux objectifs de la gestion intelligente des risques est d’éliminer le plus possible les suppositions de l’équation.
Comment faire cela ? En acceptant que l’incertitude sera à jamais présente – et en utilisant des principes de gestion du patrimoine ayant fait leurs preuves.