Quelle trajectoire prendront les actions demain ? Réponse : personne ne le sait.
Il est impossible de prédire quel sera l’avenir, pour le marché.
Cela peut paraître décevant – ou carrément étrange – de la part de quelqu’un dont le métier consiste à donner des conseils financiers.
Après tout, les gens de ma profession sont censés avoir des opinions fermes et bien motivées sur les perspectives de croissance économique, l’inflation, les taux d’intérêt, la valeur des devises, les prix des matières premières et le marché en général.
Pourtant, ces opinions valent exactement ce que vous payez pour les lire, dans nos colonnes d’Investissements Personnels : rien.
Les actions sont la classe d’actifs la plus performante de tous les temps, et cela ne va probablement pas changer. Mais elles s’apprécient ou se déprécient, à court et à moyen terme, en fonction d’événements que nous ne pouvons pas prévoir.
Songez simplement à quelques-uns des événements qui ont le plus chahuté les marchés, ces 35 dernières années…
Au cours du « lundi noir », en octobre 1987, les Bourses du monde entier se sont effondrées.
Aucun chef d’État n’a été assassiné, ce jour-là. Aucune monnaie ne s’est effondrée. En fait, il n’y a eu aucune nouvelle sensationnelle. Et pourtant, les marchés du monde entier ont plongé de 40% sur une seule séance. Qui l’avait prédit ? Personne. (Sans compter, bien sûr, les fatalistes qui prédisent chaque année un krach de marché.)
Au bout de trois ans de reprise des actions, nous sommes entrés dans un nouveau marché baissier dans un contexte où le monde se préparait à la Première guerre du Golfe. Qui avait prédit que le président de l’Irak, Saddam Hussein, allait soudain envahir le Koweït et s’emparer de ses champs de pétrole ? Personne.
Quelques années plus tard, le hedge fund Long-Term Capital Management a perdu 4,6 Mds$ en quatre mois. Le président de la Réserve fédérale de l’époque, Alan Greenspan, a fait appel à 14 grandes institutions financières pour l’aider à superviser sa liquidation en règle afin d’éviter une crise financière. Qui avait prédit l’effondrement d’un grand hedge fund dirigé par des prix Nobel ? Personne.
En 2020, un nouveau virus s’est échappé de Chine, puis s’est transformé en pandémie mondiale, provoquant une crise sanitaire, des millions de fermetures d’entreprises et le plus grand pic de chômage jamais enregistré depuis la Grande Dépression. Qui l’avait prédit ? Personne.
Sachant tout cela, vous souciez-vous vraiment des prévisions qu’un chroniqueur de CNBC peut formuler pour l’année à venir ?
Même si le timing est toujours incertain, nous aurons encore beaucoup de marchés haussiers et baissiers, à l’avenir.
Les investisseurs avisés s’y préparent à l’avance.
Comment ?
Vous capitalisez sur les marchés haussiers en détenant une sélection diversifiée d’entreprises de grande qualité, aux excellentes perspectives, et dont les valorisations sont raisonnables.
Vous vous préparez aux marchés baissiers en répartissant vos actifs sur d’autres secteurs, outre les actions américaines, en ajustant la dimension de votre portefeuille d’actions et en plaçant des stops suiveurs sur chacune de vos positions.
Vous pensez peut-être que vous cernez bien ce qu’il se passe au niveau de l’économie, des taux d’intérêt, de l’inflation et même de la géopolitique. Mais cela ne suffit pas.
Le risque ne se limite pas à ce que vous pouvez imaginer. Il s’étend également à ce que vous ne pouvez pas imaginer.
Ne vous méprenez pas. Je suis optimiste. Je pense que l’ingéniosité, la technologie et les marchés financiers créeront un futur bien meilleur. Je crois toujours aux actions, à long terme.
Les plus grands risques sont ceux que l’on ne voit pas arriver.
Et c’est maintenant qu’il faut s’y préparer.
Je n’essaie pas d’entrer et sortir des marchés en permanence, en fonction des informations alimentées par les médias. Je n’essaie pas de prédire quelle mesure absurde la Fed va prendre. Je déniche plutôt les actions qui correspondent exactement à mes critères d’investissement rigoureux.
Je recherche des entreprises qui changent réellement le monde en inventant de nouveaux produits, en gagnant des parts de marché dans le monde entier et en faisant progresser leur chiffre d’affaires, trimestre après trimestre.