La semaine dernière, je suis revenu de la tournée de l’Oxford Club dans les pays baltes, où nous avons visité, entre autres, des endroits fascinants comme Copenhague, Helsinki et Stockholm. Nous avons même poursuivi nos séminaires financiers par des journées en mer.
Au cours d’une conférence, j’ai discuté d’un excellent nouveau livre de Marian Tupy et Gale Pooley. Il porte le titre de Superabundance et j’invite chaque investisseur sérieux à le lire.
Pendant des années, j’ai présenté des preuves attestant que – malgré les craintes incessantes des médias grand public et des prophètes du destin – la plupart des individus dans le monde d’aujourd’hui vivent plus longtemps, en meilleure santé, plus en sécurité, plus riches et plus libres que jamais.
Cette déclaration peut sembler étrange alors que nous luttons contre une pandémie persistante, que la criminalité bat son plein, que nous connaissons l’inflation la plus élevée en 40 ans et qu’une guerre sévit en Europe – la première depuis 77 ans.
Pourtant, cela reste vrai.
L’actualité quotidienne est un échantillon – diffusé en boucle 24h/24 et 7j/7 sur la télévision par câble – des pires événements qui se produisent dans un monde peuplé par 7,8 milliards de personnes.
Pendant ce temps, les bonnes nouvelles sont ignorées ou écartées.
Par exemple, chaque jour, 137 000 personnes dans le monde échappent à l’extrême pauvreté. (Fait avéré depuis plus de 30 ans maintenant.)
La durée de vie s’allonge. Le niveau de vie s’améliore.
Les taux d’alphabétisation progressent. Le niveau d’instruction n’a jamais été aussi élevé. Les QI – croyez-le ou non – augmentent.
Plus de personnes que jamais bénéficient d’une assurance maladie. Plus de patients survivent au cancer et aux maladies cardiaques. Des maladies terribles comme le paludisme, la maladie du sommeil et l’hépatite C sont réduites ou éliminées.
Le racisme et le sexisme – à la fois explicites et implicites – déclinent.
Les attaques terroristes djihadistes – une obsession il y a 20 ans – sont nettement moins fréquentes.
Les revenus médians et la valeur nette des ménages américains ont atteint des niveaux record, cette année.
Bien que cela soit rarement reconnu, les choses s’améliorent pour la plupart des individus dans la plupart des endroits et de la plupart des façons. (Le problème avec le fait de vivre dans un âge d’or est que tout le monde se promène en parlant de l’aspect matérialiste de tout.)
Certes, les difficultés et les ennuis ne manquent pas, mais il en a toujours été ainsi. Et cela ne changera pas.
Pourtant, les esprits, l’argent et les machines – l’ingéniosité humaine – fournissent généralement une solution à nos problèmes. En outre, les problèmes les plus urgents se transforment souvent en grandes opportunités – rentables qui plus est – dans tous les domaines, de l’énergie propre à la biotechnologie, en passant par la cybersécurité.
Cependant, les facteurs positifs que j’ai mis en lumière ci-dessus ne sont rien à côté de ce que Tupy et Pooley appellent la « surabondance ». La surabondance fait référence à une situation où les individus ordinaires peuvent se payer de plus en plus de choses, tout en travaillant de moins en moins.
À court terme, cela ne fonctionne pas à tous les coups. Par exemple, jusqu’à présent, les prix ont augmenté plus rapidement que les salaires. Mais c’est certainement vrai à plus long terme.
Pour prouver leurs dires, les auteurs utilisent la notion de taux horaires pour désigner la durée qu’un ouvrier ou travailleur non qualifié moyen doit travailler pour s’offrir quelque chose. (Les prix sont exprimés en dollars et en cents. Les taux horaires sont exprimés en heures et en minutes.)
Par exemple, si un baril de pétrole coûte 75 $ et que vous gagnez 15 $ de l’heure, le taux horaire est de cinq heures. Si le coût d’un baril de pétrole s’élève à 80 $ et que vous gagnez 20 $ de l’heure, le taux horaire est de quatre heures.
Même si le coût nominal est plus élevé, le taux horaire est plus bas.
Les taux horaires sont un excellent moyen de mesurer les augmentations ou les diminutions de l’abondance au fil du temps et ce, pour trois raisons :
- les taux horaires ne peuvent pas sous-estimer ou surestimer l’inflation, parce que les prix et les salaires actuels sont utilisés à chaque étape du calcul ;
- les taux horaires ne dépendent pas des fluctuations monétaires, ils peuvent être mesurés en euros, yens ou toute autre devise ;
- les taux horaires permettent de mesurer, de manière normalisée, les changements apportés au bien-être.
Les auteurs ont évalué le coût de 50 produits entre 1980 et 2000. Les taux horaires de la totalité des produits ont baissé, avec même pour certains une baisse importante.
La baisse moyenne du taux horaire de ces 50 produits – y compris le pétrole, le gaz naturel, le blé, le coton, le soja, le bœuf, le maïs, le porc et le sucre – a atteint 75,2%. En d’autres termes, un ouvrier devait travailler 75% de moins pour se payer la même quantité de ces produits.
Cependant, à moins d’être à l’épicerie ou à la pompe à essence, nous n’achetons généralement pas de produits de base. Nous achetons des produits finis.
Pourtant, la baisse du taux horaire de ces produits à l’époque était tout aussi spectaculaire. Et dans de nombreux cas, bien plus impressionnante encore.
Je vous expliquerai pourquoi dans mon prochain article.
En attendant, je vous invite à commander votre exemplaire de Superabundance, le livre le plus instructif que j’ai lu depuis des années.