Le premier trimestre de l’année n’a pas épargné les investisseurs.
Le cours des obligations et des actions baisse.
La Réserve fédérale met fin aux politiques monétaires dites « d’argent facile ».
La pandémie grève encore le marché du travail et la chaîne logistique.
La guerre fait rage en Ukraine.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que cette année n’est pas comme les autres. Toutefois, les étudiants en Histoire vous diront qu’elle n’est pas si inhabituelle que cela.
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Combien de « mauvais trimestres » avons-nous déjà surmontés ?
Le monde a toujours apporté son lot de mauvaises nouvelles. Nous avons juste tendance à les oublier après les avoir surmontées.
Dans son livre The Psychology of Money : Timeless Lessons on Wealth, Greed, and Happiness, Morgan Housel fait remarquer que ces 170 dernières années :
- 1,3 million d’Américains sont morts au cours de neuf guerres d’ampleur ;
- à peu près 99,9% de toutes les entreprises créées ont fait faillite ;
- quatre présidents ont été assassinés ;
- 675 000 Américains sont morts en un an à cause d’une pandémie de grippe ;
- 30 catastrophes naturelles distinctes ont fait chacune au moins 400 morts ;
- 33 récessions ont duré un total de 48 ans ;
- la Bourse s’est effondrée de plus de 10% sous son pic actuel au moins 102 fois ;
- les actions ont perdu un tiers de leur valeur au moins 12 fois ;
- l’inflation annuelle a dépassé les 7% en 20 années distinctes.
Malgré tout, la vie a continué et notre niveau de vie a été multiplié par 20 au cours de ces mêmes 170 dernières années.
Il n’était pas aisé pour les investisseurs en capitaux de conserver leur rigueur face à tant d’obstacles.
C’était pourtant crucial.
Se tourner vers l’argent liquide quand les prévisions sont mauvaises semble être une stratégie sûre en temps de crise.
Ça ne l’est pas.
Cette stratégie n’a pas fonctionné dans le passé. Il n’y a pas de raison qu’elle fonctionne à l’avenir.
Regardez toutes les ventes de ces 200 dernières années et – c’est là l’avantage de prendre du recul – vous verrez clairement qu’elles présentaient toutes des opportunités d’achat.
Quand les marchés sont touchés, nous avons tendance à devenir émotifs.
Nous ressentons le besoin d’agir.
Malheureusement, sauf si vous avez un très fort esprit de contradiction, ce besoin se traduit souvent par une action inappropriée.
Les baisses de prix sont généralement causées par des événements imprévus.
Citons par exemple l’invasion du Koweït décidée par Saddam Hussein en 1990, les attentats du 11 septembre 2001, l’effondrement de Bear Stearns et des frères Lehman en 2008, la pandémie arrivée il y a deux ans, et cette année, l’invasion russe en Ukraine.
Tous ces événements ressemblaient à des coups de théâtre. Et pour cause : ils l’étaient.
La majorité des conseils en investissement se concentrent sur ce que les investisseurs devraient faire.
Pourtant, c’est ce que vous ne faites pas durant ces quelques jours quand vous êtes pétrifié d’angoisse qui compte vraiment.
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Un tempérament réfléchi vous réussira en Bourse
Comme le fait remarquer Warren Buffett, la qualité la plus importante pour un investisseur n’est pas l’intelligence, mais le tempérament.
En Bourse, il vaut mieux être une personne calme, réfléchie et sensée qu’un génie volatil.
Surtout si ce bon sens est guidé par l’Histoire.
Les événements négatifs se produisent de façon irrégulière et soudaine, comme nous l’avons vu plus haut. Les événements positifs, quant à eux, se produisent régulièrement et durent dans le temps.
La rentabilité des capitaux est remarquablement stable.
Historiquement, les chances de gagner de l’argent via la Bourse américaine sont de 50-50 par période d’une journée, de 68% par période d’un an, de 88% par période de 10 ans et de 100% par période de 20 ans.
Des chiffres à retenir quand les prix dégringolent, comme ils l’ont fait au premier trimestre 2022.
L’Histoire montre clairement que rien ne surpasse un portefeuille varié d’actions ordinaires à long terme. Ou, mieux encore, un portefeuille varié d’actions étonnamment rentables.