C’est officiel. Nous sommes en situation de marché baissier (« bear ») et il est particulièrement violent.
À quoi doivent s’attendre les investisseurs ? Et surtout, que doivent-ils faire, maintenant ?
Vous pouvez vous faire une idée assez précise en observant les précédents marchés baissiers.
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Combien de temps dure un marché baissier ?
Selon Yardeni Research, on compte 21 marchés baissiers, si l’on remonte jusque dans les années 1920.
Le marché baissier moyen a duré 300 jours, environ, mais seulement entre son sommet et son plus bas. En général, les reprises prennent un peu plus de temps.
Selon Ned Davis Research, ces 100 dernières années, le marché américain a bataillé 3,1 ans avant de renouer avec son précédent sommet. Autrement dit, 1 an de baisse suivi de 2,1 ans de reprise.
Ce n’est pas ce qui s’est passé avec le dernier marché baissier, bien entendu.
Le S&P 500 a atteint un plus-haut record le 19 février 2020, et chuté à son plus-bas le 23 mars. Ce fut le marché baissier le plus rapide de l’histoire, dans la mesure où il n’a duré que 33 jours. Dès la fin du mois d’août, soit cinq mois plus tard, le S&P 500 avait dépassé son précédent plus-haut.
Toutefois, les actions ont mis parfois plus de temps, pour se remettre. Beaucoup plus de temps.
Le marché baissier qui s’est amorcé en 1973, par exemple, compte parmi les pires : les actions ont mis 12 ans à se redresser. Aucun autre marché baissier n’a duré aussi longtemps, au siècle dernier.
Même au cours de la crise financière – la pire de l’ère moderne – les actions ont enregistré une reprise assez rapide. Dès janvier 2013, le niveau du marché actions – corrigé des dividendes – avait renoué avec son sommet d’octobre 2007.
Le marché baissier actuel a déjà duré plus longtemps que celui de 2020. Personne ne sait combien de temps il va persister.
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Il y a de bons… et de mauvais investisseurs
Toutefois, en période de baisse, les bons investisseurs font travailler de l’argent frais en l’investissant dans d’excellentes sociétés à des prix plus avantageux. D’autres investisseurs attendent, mais conservent au moins leurs actions en réinvestissant leurs dividendes, s’ils n’ont pas besoin de ces revenus.
Et quid des mauvais investisseurs ?
Ils cèdent à la panique et vendent. Ou bien ils ne cèdent pas à la panique, mais vendent quand même, en se disant qu’ils reviendront sur le marché plus tard, quand les choses sembleront s’améliorer.
Faire ce qu’il faut repose en partie sur le fait d’avoir une bonne perspective.
Si vous avez investi en vue de réaliser des objectifs à long terme, alors ne laissez pas des événements survenant à court terme faire capoter votre plan.
Que penserez-vous de ce sell-off dans deux, cinq ou même dix ans ? Vous direz-vous que vous bien fait de ne pas toucher à vos plans ou de les avoir abandonnés ?
Qu’est-ce qui vous paraîtra le plus intelligent ? D’avoir acheté des actions bon marché ou d’avoir vendu des actions bon marché ?
La réponse va de soi.
Il est également important de ne pas vous tourmenter face aux fluctuations journalières du marché.
Au cours de ces dernières années, vous avez peut-être aimé aller sur votre compte plusieurs fois par jour pour en vérifier la valeur. Cela fait du bien, de gagner de l’argent, de voir que son capital augmente.
Mais à quoi bon vous rendre malheureux en regardant chuter la valeur de votre compte dans un contexte de marché baissier ? Il ne faut pas céder à cette tentation.
Il est impossible de ne pas stresser, face au marché actions, de temps en temps. Mais stresser c’est une chose, et agir, c’en est une autre.
Si vous allez regarder à quel point les actions ont baissé, alors faites-le dans un état d’esprit opportuniste. Et surtout, ne calculez pas combien vaut votre compte en période de marché baissier par rapport à ce qu’il valait à son plus-haut.
Après tout, il n’aurait jamais atteint ce niveau si vous ne déteniez pas des actions. Et les sommets sont uniquement visibles a posteriori.
Si vous conservez vos investissements – et continuez à agir de manière avisée – votre compte dépassera son ancien sommet au cours du prochain marché haussier.
Et tenez compte du fait que chaque rupture du marché, ces 200 dernières années, a offert des opportunités d’achat. Mais uniquement à ceux qui ont agi.
Comme Warren Buffett le souligne souvent, cela n’a pas été payant de parier contre les entreprises américaines, ces 246 dernières années.