À l’occasion du FreedomFest à Las Vegas ce mois-ci, j’ai participé à plusieurs débats et discussions, dont un grand nombre a été diffusé en direct sur Fox Nation.
Je partagerai certaines de ces expériences avec vous au cours des prochains articles.
Mon premier débat me plaçait face à Mike Turner, le fondateur de Turner Capital Investments à Austin.
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Le market timing est-il efficace ?
Le débat s’intitulait « Le market timing est-il efficace ? » et Turner a accepté de défendre l’affirmative.
J’aime les débats, qui sont pour moi synonymes de désaccords amicaux et d’échanges de points de vue francs.
C’est comme ça que celui-là a commencé. Mais les choses ont pris une tournure inattendue, devenant plus étranges encore lors d’un échange de courriers électroniques en ligne par la suite.
J’en parlerai plus en détail dans mon prochain article. Mais permettez-moi de reprendre depuis le début…
Le market timing consiste à être sur le marché lorsqu’il monte et à se retirer lorsqu’il baisse.
C’est une stratégie sensée à première vue.
Après tout, vous apprécierez les gains importants générés par le marché, tout en vous protégeant lorsque celui-ci vous permet simplement de récupérer une petite part du gâteau.
Regardez en arrière et il vous sera facile de déterminer le moment auquel vous auriez dû être sur le marché – et celui auquel vous auriez dû vous en tenir éloigné.
Mais, regardez vers l’avenir maintenant et tout ce que vous verrez, c’est une feuille blanche.
Ne serait-ce pas génial d’avoir un système qui vous permettrait de dominer le marché, non pas en choisissant les actions les plus rentables – comme Warren Buffett, Peter Lynch, John Templeton et d’autres – mais en étant présent lorsque le marché est en hausse tout en ayant la possibilité de se retirer en cas de marché baissier ?
Turner prétendait disposer d’un tel système. Selon lui, tout repose sur le « trading de tendance ».
Voilà ce qu’il entend par là…
Vous déterminez si la tendance principale sur le marché est haussière, baissière ou « en transition » (à savoir, l’absence de tendance clairement définie).
Si le marché est haussier, vous achetez des actions. Si le marché est baissier, vous vendez des actions avec un « FNB inversé » [NDLR : fonds négociés en Bourse].
Et si le marché est en transition, vous vous concentrez sur les liquidités.
« Tout ce que vous avez à faire, c’est de vendre lorsque les valeurs sont au plus haut. Et je vais vous montrer exactement comment faire cela », a promis Turner, ajoutant que « tout repose sur l’analyse ».
Waouh ! Vous pouvez profiter de la hausse, profiter de la baisse et récupérer de l’argent en toute sécurité lorsque le marché est entre les deux.
Une situation extraordinaire.
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Le market timing est-il fiable ?
Mais Turner n’a fourni aucune preuve quant au fait qu’il pouvait faire une telle chose de manière fiable.
Il n’a présenté que des « graphiques générés à partir de [ses] transactions exclusives simulées par ordinateur ».
Vous voyez ? Pas de vraies opérations boursières. Simplement des opérations boursières simulées.
Et les résultats pour les comptes de ses clients ? Après tout, vous pouvez effacer les noms et les chiffres en affichant uniquement les pourcentages de rendement.
Rien. Aucune information.
Et en ce qui concerne l’audit des performances à long terme ? Après tout, il est dans le secteur de la gestion financière.
Non, rien une fois de plus. Bien qu’il ait prétendu avoir « multiplié par deux le retour sur investissement de Warren Buffett ».
Aucune date n’a été indiquée.
Pour les investisseurs peu avertis, le système de Turner semble fonctionner.
Mais ce ne sera pas le cas. Pas sur le long terme en tous cas.
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Un investisseur averti en vaut deux
N’importe qui peut adopter une position longue lorsque le marché est en hausse et une position courte lorsque le marché est en baisse.
Le problème est que le cours du marché peut s’inverser non seulement en quelques jours ou semaines… mais aussi en quelques heures.
Vous vous retrouvez sur le marché au moment de la baisse et hors du marché lors de la hausse… et en-deçà de l’indice de référence. Cela est inévitable.
Pas de problème, insiste Turner. Il vous suffit d’attendre « jusqu’à ce que le marché remonte de 6, 7 ou 8 % » avant de revenir.
Cela semble un peu imprécis pour un système de « trading de tendance ». Cependant, deux problèmes demeurent.
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Les limites du market timing
Premièrement, vous pouvez – et allez – facilement vous retrouver coincé.
Après tout, une reprise de 6, 7 ou 8 % n’est pas une garantie que le marché ira encore plus haut.
Et deuxièmement, vous êtes assuré de passer à côté d’une grande partie du mouvement ascendant du marché.
Par exemple, le S&P 500 a généré un rendement annuel moyen d’environ 10% au cours du siècle dernier.
Si vous attendez que les actions augmentent de 6 % à 8 % avant d’acheter, vous passez à côté de 60% à 80% de la hausse annuelle.
En parlant de se retrouver coincé.
J’ai expliqué au public que le système de Turner ne fonctionnerait pas, mais qu’il ne devrait pas le prendre personnellement.
N’importe qui peut faire une bonne opération de temps en temps. Mais personne ne peut chronométrer le marché de manière constante et précise.
Aucun fonds commun de placement. Aucun fonds spéculatif. Rien.
Et je vais vous expliquer pourquoi dans mon prochain article. (Cliquez ici pour le lire.)