Je voulais améliorer mon intelligence, alors j’ai pris des médicaments.
J’ai pris du Clonazepam, de l’Amitriptyline, de l’Adderall, du Percocet, de l’alcool et souvent tout ça en même temps.
J’ai pris de l’Adderall pour être plus intelligent, du Clonazepam pour gérer l’anxiété provoquée par la prise d’Adderall, de l’Amatryptiline pour dormir parce que l’Adderall rend insomniaque, du Percocet pour me sentir heureux quand tout allait à vau-l’eau.
Lorsque j’ai commencé à me sevrer du Clonazepam, je me suis assis sur mon canapé et j’ai eu des hallucinations cauchemardesques pendant trois ou quatre heures.
Ma vie est un vrai désastre. Je fais trop de choses et j’ai besoin d’aide car je sens que je vais exploser.
J’AVAIS BESOIN DE MON CERVEAU POUR ÊTRE SUPER PUISSANT.
Je dirige une entreprise dont le chiffre d’affaires est supérieur à 60 millions de dollars.
Je fais de la comédie 3 à 5 fois par semaine.
J’écris des livres et des articles et, bien sûr, je rédige des réponses. Je vais écrire trois livres ce mois-ci. Ils sont déjà presque terminés.
J’ai investi dans une trentaine d’entreprises différentes et je dois souvent aider les PDG à prendre des décisions cruciales, la plupart du temps en ne disposant que de quelques minutes pour me préparer.
L’une de mes entreprises fabrique une arme qui tire un câble d’acier à la vitesse du son afin de capturer les criminels.
Cela permet de ne pas tuer qui que ce soit.
Je joue aux échecs toute la journée lorsque je suis au téléphone avec d’autres personnes, et je dois faire semblant que ce n’est pas le cas.
Lorsque je discute avec vous au téléphone, je joue aux échecs.
L’autre jour, j’ai appelé un de mes amis. Il voulait parler, il avait des idées de suicide.
J’espère que je l’ai aidé.
J’ai gagné deux parties et j’en ai perdu trois pendant que nous étions au téléphone.
Je fais un podcast 3 à 4 fois par semaine.
Deux heures de podcast représentent huit heures de préparation. Une heure « d’analyse post-jeu ».
Pour quatre podcasts par semaine, c’est une semaine complète de 40 heures de travail.
Pour moi, c’est là que ma semaine commence. J’ai encore 40 heures à faire.
J’avais l’habitude de me coucher tôt. Mais j’ai commencé à me produire en public, et cette habitude a été mise à mal.
Lorsque je dois me produire en public, la peur me prend dès que je me réveille.
Quelles blagues vais-je raconter ? Que vais-je faire si le public ne rit pas ?
La plupart des comédiens racontent les mêmes blagues encore et encore, pendant des années. Ça m’ennuierait de faire comme eux. Je ne comprends pas pourquoi les gens acceptent de s’ennuyer comme ça.
Je pense à de nouvelles choses à chaque représentation. La vie est drôle. La vie est absurde.
Kareem Abdul Jabbar, le joueur de basketball (la plupart des gens ne le connaissent pas), m’a raconté une anecdote rigolote.
Il était avec Wilt Chamberlain dans un ascenseur. Tous deux mesurent 2,18m.
Un type entre dans l’ascenseur, un type de ma taille.
Il les regarde et leur dit : « Quel temps fait-il là-haut ? »
Wilt Chamberlain lui crache dessus et lui répond : « Il pleut. »
J’ai raconté cette blague sur scène hier soir, et c’est celle qui a eu le plus de succès.
Je déteste faire autant de choses. Je dois réduire, mais je ne sais pas comment faire. Depuis toujours, j’ajoute encore et encore.
L’année dernière, j’ai diminué bon nombre de mes activités. Mais j’ai ajouté une chose : je suis conseiller sur « Billions » (émission de télévision), soit environ 30 heures par semaine. Et encore une autre, je me suis produit en public.
Et je suis aussi payé pour mes idées. Je vis de mes idées. Si je n’avais pas d’idées, je serais un drogué fauché.
C’est pourquoi chaque jour je dois aiguiser mon esprit, lui faire faire de l’exercice, l’optimiser, le rendre meilleur que celui des autres.
Parfois, des amis me disent : « Je t’aiderai si tu as besoin de quoi que ce soit. »
Voici ce que je leur réponds :
« Si jamais vous me voyez dans la rue, retirant une aiguille de mon bras, veuillez me tirer hors du caniveau et mettez-moi sur le trottoir. »
Ils rient toujours.
Quand ils rient, je sais qu’ils ne m’aideront pas.
(Mon premier crédit TV)
Le cerveau n’est qu’un outil. La vie est dure. Si vous voulez vivre, il faut la santé, l’amour, l’argent.
Vous pourriez dire « la vie n’a pas besoin d’argent », et vous auriez raison.
L’argent ne résout pas tous vos problèmes, mais il résout vos problèmes d’argent.
Et en supposant que votre corps soit sain, vous avez besoin de votre cerveau pour être une machine à tuer très affûtée.
La nature se fiche que vous viviez ou que vous mouriez. Six milliards de personnes se disputent les ressources de la planète.
Votre cerveau est un outil et vous devez l’aiguiser sur de l’acier.
Vous en avez besoin pour traiter le passé, faire plus dans le présent et prédire l’avenir.
C’est ma routine cérébrale. C’est un miracle pour moi. Mille miracles.
LIRE TOUS LES JOURS
Je sais que c’est ce que les gens disent (« lire » est un cliché), mais j’ai une routine de lecture spécifique tous les jours :
- lire des ouvrages non romanesques qui mettent au défi mon cerveau (exemple : Antifragile de Nasseem Taleb) ;
- lire un livre sur un jeu complexe (échecs, poker, backgammon, Go, Scrabble, pour ne citer que ceux-là). Les jeux sont des moyens sûrs de pratiquer le combat de la mort que représente la vie ;
- lire une fiction littéraire DE QUALITÉ. Des ouvrages généralement autobiographiques (Raymond Carver, Charles Bukowski, Amy Hempel, et quelques autres). Cela vous apprend à communiquer mieux que quiconque.
Les livres que je lis ce matin : Ultraluminous de Katherine Faw ; Why Buddhism is True de Robert Wright, No Time to Spare par Ursula Le Guin et Springfield Confidential par Mike Reiss.
RÉDIGER 10 IDÉES PAR JOUR
J’ai déjà écrit à ce sujet mais, pour résumer, l’idée de base est la suivante :
- le MUSCLE DES IDÉES fonctionne comme n’importe quel autre muscle. Il s’atrophie rapidement et vous ne pourrez pas l’utiliser sans l’avoir développé ;
- pour le développer, il faut l’entraîner tous les jours, aucune excuse possible ;
- les 10 idées ne doivent pas nécessairement être de bonnes idées. Elles servent d’entraînement. Vous n’aurez pas 3 650 bonnes idées par an. Vous pourriez avoir 3 bonnes idées par an ;
- d’ici 3 à 6 mois, votre cerveau sera une MACHINE À IDÉES et ces dernières sortiront tout simplement. Cela m’a tellement aidé dans toute une série de situations de ventes et de négociations que je ne peux même plus compter. Cela m’a également aidé lorsque j’ai été arrêté par la police car je roulais dans le mauvais sens, dans une rue à sens unique, alors que j’étais sous le coup d’une suspension de permis. Et ainsi de suite ;
- d’ici un an, vous serez une SUPER MACHINE À IDÉES et, croyez-moi, vous commencerez à gagner de l’argent grâce à vos idées ;
- n’ARRÊTEZ JAMAIS. Je rédige dix idées par jour. Je les utilise souvent. Parfois, j’écris : « 10 façons d’améliorer Google » et je les envoie à Google. J’ai actuellement visité Google, LinkedIn, Amazon et DE NOMBREUSES autres entreprises avec cette approche ;
- depuis que j’ai commencé à employer cette méthode, j’ai généré environ 40 millions de dollars pour « James, Inc » et un autre milliard de dollars pour les gens que j’ai aidés.
(Vérifier la liste d’idées que j’ai écrites sur la tablette d’un serveur avant de monter sur scène.)
JEUX
L’intelligence est concurrentielle. Il faut apprendre à être un grand compétiteur. Un tueur (dans les jeux).
Nous nous dirigeons vers une économie mondiale dans laquelle « vous mangez ce que vous tuez ». C’est-à-dire une méritocratie mondiale.
Il ne s’agit pas d’une opinion politique, mais simplement de la réalité.
Les jeux vous apprennent à être compétitif :
- comment trouver des ressources secrètes et des astuces lorsque vous perdez ;
- comment gérer la perte et les échecs et les considérer comme des moyens d’apprendre ;
- comment apprendre de vos mentors ;
- comment chercher des moyens de continuer à vous améliorer ;
- comment trouver votre propre voix unique ;
- comment toujours chercher l’inattendu.
Les gens disent qu’il n’y a pas de nouvelles idées, mais c’est faux. « L’inattendu » est partout, mais nous le voyons rarement.
Chaque jour, je joue aux échecs et au backgammon, je lis des livres ou je regarde des vidéos sur les échecs pour apprendre.
Je fais ça depuis 33 ans.
Je ne le fais pas pour être un bon joueur d’échecs. Les jeux sont l’acier que j’utilise pour aiguiser cet outil émoussé qui se trouve au-dessus de mes yeux.
(Utiliser les blancs et échec et mat en 2 coups. Résolvez 10 problèmes de ce genre tous les jours et vous aiguiserez votre cerveau très rapidement.)
COMÉDIE
Je regarde une heure ou deux de comédie tous les jours, mais cela n’a pas vocation à m’améliorer pour jouer la comédie. J’ai commencé à le faire dix ans avant de monter sur scène.
Les comédiens sont les philosophes modernes. C’est la compétence la plus difficile à acquérir sur la planète. Oui, c’est plus dur que la chirurgie cardiaque. C’est plus difficile que de faire voler une fusée vers Mars (ce qui est une chose stupide de toute façon).
Les comédiens voient le monde différemment. Ils recherchent les choses qui sont bizarres, ou celles qui les mettent en colère, les irritent, ou les choses que personne d’autre ne voit.
C’est aussi ce que font les entrepreneurs. Mais les comédiens le font à longueur de journée, alors que pour les entrepreneurs, c’est une fois ou deux par jour.
Ensuite, les comédiens doivent trouver le moyen de changer cette chose apparemment anarchique et de la mettre sous forme de mots qui feront rire les autres.
Savez-vous à quel point c’est difficile ?
En moyenne, un enfant rit 300 fois par jour alors que pour une adulte, c’est uniquement 5 fois par jour.
Un comédien qui se produit pendant 5 minutes fait rire un adulte moyen 20 fois en seulement 5 minutes.
C’est si difficile que c’est presque impossible.
Quand j’étudie la comédie, je vois toutes les sous-compétences que le comédien doit maîtriser pour accomplir cette tâche qui consiste à déclencher 20 éclats de rire en 5 minutes.
- Une confiance écrasante sur scène (« je suis AU BON endroit. Vous êtes juste invités »).
- Le charisme. Vous ne rirez pas d’un comédien que vous n’aimez pas. Et vous devez faire en sorte que des étrangers vous apprécient dans les dix premières secondes de représentation.
- Contrôler la foule. Si le public prend le contrôle, le comédien est fichu.
- Travailler la foule. Parler à des personnes dans le public et transformer leurs commentaires ennuyeux en amusement et en rires.
- Améliorer. Les comédiens ont leurs propres blagues. Mais comme le dit Mike Tyson : « On a tous un plan, jusqu’à ce qu’on nous assène un coup de poing au visage. » Les comédiens doivent souvent faire des choses à la volée, en quelques microsecondes (s’il y a du silence ou du chahut, etc.), ou bien ils perdent le public.
- Le timing. Il ne s’agit pas de ce que vous dites, mais de la façon dont vous le dites. Regardez une vidéo de Dave Chappelle. S’il se contentait de dire des blagues, peut-être qu’un dixième du public rirait. C’est LA FAÇON dont il le dit.
- Les expressions. Une partie de l’humour réside dans la façon dont le comédien l’interprète. C’est différent du timing.
- Lire à travers les gens. Vous avez environ une seconde pour regarder le public et évaluer chaque personne assise face à vous. Cela aide dans les négociations, les ventes, les relations, tout.
- L’INATTENDU. Les gens rient quand ils s’attendent à ce que vous disiez quelque chose et que ce que vous dites est complètement différent, totalement vrai, une chose à laquelle ils ne s’attendaient pas.
Les « Inattendus » sont les graines que vous devez planter dans le cerveau et que vous devez arroser tous les jours.
J’ai été chahuté il y a deux semaines.
J’avais une blague sur Hitler. Elle faisait suite à une blague extrême sur l’avortement, qui faisait elle-même suite à une blague dans laquelle je me moquais de ma fille.
Alors peut-être que les gens n’appréciaient plus mon humour.
Ma blague était la suivante : « Tout le monde n’a pas besoin de poursuivre ses rêves. C’est un conseil de BS. Par exemple, Hitler était un étudiant en art médiocre et quelqu’un lui a dit : « ʺAdolf, pourquoi ne poursuis-tu pas tes rêves ?ʺ »
À ce moment-là, une Allemande dans le public a levé les mains comme pour se protéger et elle a crié : « Assez ! C’EST TROP ! »
J’ai dit : « Nous sommes dans un club de comédie. RIEN n’est trop. »
Mais j’aurais dû répondre : « Je suis juif, tu es Allemande et tu me dis ce que je ne peux pas dire… comme Hitler. »
Et elle ne m’a pas laissé dire la fin de la blague.
« Hitler poursuivait ses rêves. Et c’est pour ça qu’il s’est fait pousser cette stupide moustache. »
C’est la guerre sur cette scène. Je suis monté sur scène des centaines de fois pour jouer la comédie, c’est la guerre à chaque fois.
Je fais des vidéos de chaque représentation, j’étudie toutes les secondes. J’analyse mon timing pour chaque blague. Je vois où j’aurais dû attendre un quart de seconde de plus.
Je vois où j’ai manqué des opportunités de profiter de l’inattendu.
Mais je suis rentré chez moi ce soir-là et j’ai pleuré. Je dois mieux gérer la psychologie.
En 2008, je me suis rendu à un rendez-vous. J’ai regardé de la comédie toute l’heure qui a précédé.
Lors du rendez-vous, j’ai embrassé la fille dans les dix premières minutes. Je n’avais jamais fait ça avant. On a fini par avoir une relation.
L’inattendu.
PROCESSUS VS RÉSULTAT
Si vous écrivez un livre, on va vous rejeter.
Si vous avez une idée d’entreprise, certains investisseurs diront « non ». Certains clients vont détester ça.
Si vous avez une blague, certaines personnes ne riront pas.
J’étais accro aux RÉSULTATS. J’avais besoin de la dopamine provoquée par les « likes », l’argent, l’approbation, la validation.
Le processus consiste à regarder cette vidéo après avoir raté une prestation sur scène, étudier le jeu après avoir perdu, soumettre à nouveau son travail à un nouvel éditeur après avoir été rejeté 15 fois et après avoir été insulté à plusieurs reprises.
Le processus consiste à décrire les améliorations apportées à votre produit, puis à mettre en oeuvre ces améliorations.
Le processus consiste à avoir conversation difficile.
Le processus consiste à retomber amoureux.
Le processus consiste à être gentil quand personne ne s’attend à ce que ce soit le cas.
Les résultats sont les échos du passé.
Le processus, c’est votre cerveau réellement en ébullition.
Utilisez-le ou perdez-le.