Le directeur de la société m’a convoqué dans son bureau et m’a dit : « Votre contrat arrive à son terme et je n’ai plus besoin de vous. » Je lui ai demandé : « Puis-je rester quelques jours de plus, juste pour finir ce sur quoi je travaillais ? »
Il m’a répondu : « Non, vous devez partir aujourd’hui. »
Il avait une épaisse chevelure blonde, des yeux bleus, une mâchoire carrée, une cinquantaine d’années et il ressemblait un peu à Robert Redford. Il me souriait.
C’est la dernière chose dont je me souvienne.
Son sourire m’a presque aveuglé. Je le déteste. Je n’étais pas bien préparé. Je me sentais comme le plus grand des ratés. Je ne comprenais pas.
Je pensais faire du bon travail. Mais soudain, je me suis senti tel une marchandise défectueuse.
Une autre fois, j’ai été… Et une autre fois, j’ai fait… Et une autre, et une autre, et une autre, et une autre.
J’ai été viré tellement de fois que je ne peux pas toutes les énumérer. Évidemment, vous ne pouvez pas vous lamenter sur mes malheurs, tout le monde souffre pour une raison ou une autre.
Je faisais les cent pas à trois heures du matin. « Je vais perdre ma maison. Mes enfants vont changer d’école. Il me reste trois mois à vivre. Je vais perdre ma maison. Il va m’arriver ceci et cela et ceci/cela. »
Ce flot de pensées est incessant, et c’est cauchemardesque à trois heures du matin. À quatre heures, à cinq heures… Et ça se poursuit quand les enfants se réveillent, ils ne savent pas que tout est différent, mais moi je pleure parce que tout a changé.
Parce que ma maison est une prison. Parce que ma tête est un asile psychiatrique.
Quand vous êtes pris dans cette spirale, aucun conseil ne vous aide. Vous ne pouvez pas méditer. Vous ne pouvez pas faire d’exercice. Vous ne pouvez pas manger sainement. Vous ne pouvez pas vous raser. Ou prendre un bain. Vous ne pouvez même pas respirer profondément.
C’est comme si vous respiriez des foutaises. Vous inspirez et expirez du baratin.
Vous ne pouvez pas prier ou lire des textes spirituels.
Rien de tout ça ne vous aide, vous êtes pris par vos pensées.
Rien de tout cela ne vous permet de déposer immédiatement de l’argent à la banque.
Rien de tout cela ne vous fait regagner votre amour-propre, celle qui vous a été si aléatoirement volé par des bureaucrates sans visage vivant à la périphérie des box.
Voici donc quelques conseils qui vous aideront. J’espère que vous les suivrez parce que je sais que ça a marché pour moi.
Faites une seule chose aujourd’hui.
Et puis une seule chose demain. Et le jour suivant. C’est tout. Juste une chose par jour. Si vous faites ce que vous avez décidé, vous vous sentirez bien. C’est vous qui aurez accompli cette tâche. Demain est un autre jour. C’EST TOUT CE QUE VOUS AVEZ À FAIRE.
Quelques remarques préalables : d’abord, vous devez dormir. Veillez à dormir 8 heures par nuit, toutes les nuits. Et ne buvez pas.
Oubliez les informations. Vous n’avez pas besoin de savoir quoi que ce soit en ce moment. Les choses vont mal. Mais pas si mal que ça en a l’air. Les médias mentent tous les jours sur la gravité de la situation. Faites-moi confiance.
Et puis faites quelque chose de sérieux chaque jour.
Voici quelques exemples.
Planifiez…
… un déjeuner avec quelqu’un que vous n’avez pas vu depuis trois ans. Ça peut être n’importe qui. Mais ce doit être quelqu’un que vous n’avez pas vu depuis au moins trois ans.
Cela injecte du sang neuf dans le système. Et il faut une transfusion complète pour se débarrasser du sang infecté, des idées et des gens qui vous parasitent.
Le muscle à idées
Trouvez vos « clients ». Traitez-vous comme une entreprise unipersonnelle. Dressez une liste de clients (c’est-à-dire les endroits ou les personnes où/avec qui vous seriez susceptible de vouloir travailler).
Ensuite, dressez une liste de 10 idées pour chaque client avec qui ou chaque lieu de travail dans lequel vous aimeriez travailler. Des idées qui peuvent leur rapporter de l’argent. De cette façon, vous maintenez votre muscle à idées en bonne santé.
Ne le laissez pas s’atrophier ! Soumettez vos idées à ce client si vous le pouvez. Sinon, passez au client suivant. Mais attendez demain. Vous avez fait « une chose » aujourd’hui. Soyez fier de vous. CETTE TECHNIQUE FONCTIONNE. Ça a marché pour moi.
La gratitude
Dressez la liste des personnes avec qui vous avez travaillé au cours des dix dernières années et avec qui vous êtes heureux d’avoir travaillé. Envoyez-leur un courriel et dites-leur pourquoi vous êtes heureux d’avoir travaillé avec elles. Demandez-leur sincèrement comment elles vont. C’est l’une des choses les plus importantes de cette liste.
Réveillez-vous…
… tôt, faites de l’exercice, prenez une douche, mettez un costume, allez en ville et promenez-vous. Sentez cette fraîcheur sur vous.
C’est comme si vous étiez prêt à tout. Et vous l’êtes. C’est tout ce que vous avez à faire ce jour-là. Allez au musée. Cette fenêtre de liberté ne se représentera pas forcément.
Supprimez
Dressez une liste de toutes les dépenses que vous pouvez réduire. Allongez-la autant que possible. De nombreux sites vous conseilleront sur la façon d’y parvenir.
Imaginez le pire des scénarios.
Ce n’est jamais aussi mauvais qu’on le pense. Couchez-le par écrit. Rédigez le plan à suivre dans ce pire des scénarios. Puis faites un somme. Votre journée a été rude.
Vous devez vous reposer.
Le déjeuner, partie II
Déjeunez avec une personne qui travaille dans le même secteur que vous. Préparez-vous à suggérer vos idées à cette personne. Laissez-la critiquer vos idées. Apprenez.
Reprendre contact
Contactez d’autres personnes qui travaillaient dans votre ancienne société. Peut-être même il y a dix ans de cela. Reprenez contact. Proposez-leur vos idées.
Écrire
Écrivez un livre dans les trois prochains jours. Vous pouvez écrire un livre de 30 pages sur les régimes (« 100 façons de perdre 50 kilos ») et le mettre en vente sur Amazon en une journée.
Pourquoi pas ? Le secteur traditionnel du livre n’est plus d’actualité.
Écrivez le livre « 100 choses à faire le lendemain de votre licenciement ». Faites que ce soit drôle. Il est temps de dominer le secteur de l’édition pendant que vous êtes au chômage.
Aujourd’hui, faites une liste de tous les livres de 30 pages que vous pourriez écrire. Et, dès demain, attelez-vous à l’écriture de l’un d’entre eux.
Un de mes amis vient de s’auto-publier. Il avait été licencié et était fauché.
Il a gagné 100 000 $ en 90 jours. Ce n’est pas une blague. C’était il y a environ un mois.
La rancœur
Vous allez éprouver de la rancune pour les personnes de votre ancienne entreprise. Elles vous ont fait du tort.
Mais écoutez bien : elles essaient elles aussi de survivre, tout simplement.
Elles ne sont pas différentes de vous et de moi, peu importe le préjudice qu’elles vous ont porté. Vous devez dresser une liste de toutes les qualités de ces personnes et leur envoyer un courriel expliquant les raisons pour lesquelles, selon vous, elles font du bon travail. Remerciez-les.
Réfléchissez
Allez dans une direction complètement différente. Dans quel autre secteur pouvez-vous travailler ? Dans quel autre endroit pouvez-vous vivre ? Imaginez les fantasmes les plus fous sur ce que vous pouvez faire. Continuez jusqu’à trouver dans quelle direction vous pouvez aller aujourd’hui.
Réfléchissez à un blog que vous pourriez créer (et aux produits que vous pouvez vendre par ce biais).
Réfléchissez au e-commerce (jetez un coup d’œil aux sites d’enchères sur lesquels vous pouvez acheter des choses pour quelques centimes et les revendre sur eBay).
Je ne sais pas. J’invente des trucs. Mais réfléchissez pendant une heure et peut-être qu’une petite tranche de réalité pourrait s’imposer.
N’oubliez pas : une seule chose par jour au début. Certains des arguments ci-dessus semblent fous. Mais je recommande exclusivement ce que j’ai testé et ce qui m’a rapporté de l’argent. Et c’est le cas pour tout ce qui est indiqué dans cet article.
Si vous vous sentez mieux, vous pouvez pratiquer quotidiennement. Mais ne stressez pas. La pratique quotidienne a toujours fonctionné pour moi après avoir touché le fond à plusieurs reprises. Faites d’abord « une chose par jour ». Sans pression.
Une entreprise stable a toujours été un mythe. Tout comme l’entrepreneuriat et le risque.
Rien n’est sans risque. Le risque, c’est la vie. Vous devez l’accepter. Ce qui est bien, c’est que parfois, l’acceptation mène à l’amour.