« J’ai été très malade. J’avais des migraines insoutenables tout le temps. Lorsqu’enfin les migraines ont cessé, je me suis rendu compte que j’étais devenu médium et pouvais prédire l’avenir. Je ne veux pas de ce don, c’est un fardeau trop lourd. Le problème, c’est que je n’arrive pas à m’en débarrasser. »
J’ai posté ce message sur Craigslist il y a une dizaine d’années. Je me sentais seul et voulais juste discuter par mail avec des gens. J’aimais aider les autres.
Quand on me contactait, je disais tout de suite qu’en fait je n’étais pas médium. Malgré tout, tout le monde tenait à me poser ses questions et me demandait : « Que dois-je faire ? » Et, chose surprenante, je suis encore ami avec beaucoup des personnes que j’ai rencontrées de cette façon.
Personne n’a l’aptitude de prédire l’avenir. Mais j’ai passé ces vingt dernières années à gagner de l’argent et je sais que la seule façon d’y parvenir est d’avoir une longueur d’avance sur les autres, de comprendre les problèmes et les innovations qui ont lieu dans le monde avant les autres.
Toutefois, prédire l’avenir est une affaire risquée.
Alors, comment ne pas se tromper ?
Après tout, même les « experts » financiers à la télé se trompent totalement sur le futur.
CXO Advisory Group a analysé les prévisions de centaines d’experts qui passent à la télé en répondant à une simple question : se trompent-ils ou non ?
Vous savez bien, ceux qui ont dit qu’Ebola signerait la fin du monde ou ceux qui ont dit qu’Enron connaissait simplement des problèmes de comptabilité.
Il en ressort que les prévisions des experts ne sont vraies que 47% du temps. Selon moi, ce chiffre est optimiste. Je dirais plutôt que les experts ont raison environ 12% du temps.
J’ai totalement inventé ce chiffre. CXO a mené une étude. Alors, qui a raison ?
Ce que je sais, c’est que j’ai des dizaines d’exemples de gens qui ont gagné des millions après avoir suivi des newsletters, des forum de discussion, et des sources indépendantes d’informations…
Mais je n’ai jamais entendu parler de quelqu’un qui soit devenu riche en ayant regardé CNN Money ou Fox Business.
Laissez-moi vous donner un conseil à un million de dollars…
N’attendez pas que les grands médias vous apprennent comment faire fortune grâce à des idées nouvelles ou à des innovations. Ils ont toujours un train de retard.
Voici un rapide exemple tiré de mon expérience personnelle.
6 mai 2010. Le Dow dégringole de 1 000 points en 36 minutes. C’est la panique.
Selon le New York Times, les investisseurs ont retiré 33 milliards de dollars du marché boursier. CNN Money qualifie 2010 « d’année de l’incertitude et de la volatilité ». Le responsable en chef des stratégies de placement chez Standard & Poor’s laisse même entendre que nous pourrions revenir à un marché baissier en 2010.
J’ai joué ma réputation lorsque j’ai écrit, noir sur blanc : « Le S&P 500 devrait retrouver ses plus-hauts historiques au cours des prochaines années. » J’ai écrit cela le 6 juillet 2010.
Quiconque a acheté un ETF qui suivait le S&P à l’époque où j’écrivais ces mots a pu transformer chaque dollar investi en 3 dollars.
Même histoire le 1er juin 2011. Le Dow venait de vivre sa pire journée de l’année, perdant 280 points, à 12 249. Le S&P avait reculé de 31 points, à 1 313.
Tout le monde se mit à paniquer et une fois encore tous les journaux titrèrent « C’est la fin du monde ». Un prévisionniste économique, dont je tairai le nom par charité d’âme, expliqua même que le Dow atteindrait 3 300 à la fin de l’année 2011.
Pour ma part, le 2 juin 2011, j’ai prévu que le Dow atteindrait 20 000 et le S&P 2 000 – dès le LENDEMAIN du krach.
La dernière fois que j’ai regardé, le S&P 500 se situait aux environs de 2 700. Et le Dow se rapprochait des 25 000… Ce qui, après un rapide calcul, est un chiffre supérieur à 3 300.
Pour citer le Dr Ian Malcolm dans le film Jurassic Park : « Dieu, que je déteste avoir raison tout le temps. »
Alors, qu’en pensez-vous ? J’ai eu de la chance ? J’ai consulté ma boule de cristal ? J’ai des dons médiumniques ?
Non.
La manière secrète de voir le futur… est d’écouter le passé
Comme l’a soi-disant dit Mark Twain (il ne l’a pas dit, mais passons) : « L’histoire ne se répète pas, elle rime. »
Que signifie « rimer » ici ?
Je parle de tendances. C’est là le grand secret. Voilà mon pouvoir de médium.
Tendances = le passé + les STATISTIQUES + se tenir à côté de la personne la plus intelligente dans la pièce (et avoir accès à cette pièce).
Il se trouve que nous pouvons utiliser les statistiques comme une boule de cristal pour prédire l’avenir. Ce faisant, nous pouvons voir comment les tendances se dérouleront et comment en tirer profit.
Pendant près de 30 ans, j’ai observé et étudié les tendances – sociales, démographiques, technologiques, culturelles, économiques et politiques.
Puis j’ai utilisé mes relations pour gagner de l’argent grâce à ces tendances.
Voici quelques-unes des prévisions que j’ai faites qui se sont révélées justes, en me basant sur les tendances que je surveillais.
A) 1990-92. L’intelligence artificielle.
Peu de gens savent cela sur moi, mais je travaille sur l’intelligence artificielle depuis 1986. J’ai même présenté un rapport de recherche lors de l’une des plus grandes conférences sur l’IA en 1990.
J’ai travaillé avec des gens comme Kai Fu Lee, qui a inventé la technologie à l’origine de Siri et Alexa. J’ai travaillé sur Deep Blue, le premier ordinateur à battre le champion du monde d’échecs Garry Kasparov, nous en avons même parlé ensemble lors de sa venue dans mon podcast. (IBM m’avait offert un poste pour y travailler à temps plein mais j’ai refusé à cause d’une femme avec qui j’ai finalement rompu deux mois plus tard. Mais passons…).
B) 1995. L’Internet.
En 1994, Today, l’émission matinale de la NBC, avait une rubrique où l’un des présentateurs a posé cette question : « De toute manière, qu’est-ce que l’Internet ? »
En juin 1998, l’économiste grand public Paul Krugman prédisait que l’impact d’Internet sur l’économie ne serait guère plus important que celui du fax.
Que faisais-je à cette époque ? Je dirigeais mon entreprise de développement web, Reset.
À la fin des années 1990, tout le monde voulait son site web. C’était la tendance. Je savais qu’au final chaque entreprise, sans exception, aurait besoin d’un site web. Mais je n’ai pas écrit cela. J’ai fondé une société en me basant sur cette prédiction. J’ai donc construit des sites web pour certaines des plus grandes entreprises des États-Unis.
Parmi nos clients on comptait American Express, Con Edison, diverses divisions au sein de Time Warner, BMG, Universal et HBO.
J’ai fini par vendre cette entreprise pour plus de 15 millions de dollars.
(J’ai perdu tout cet argent plus tard. J’aurais dû prêter plus d’attention aux tendances, imbécile que je suis… Après 2002, je suis allé à Wall Street pour travailler avec Victor Niederhoffer. J’ai regagné mon argent en passant des années à ne faire rien d’autre qu’à rechercher les tendances et les statistiques.)
C) 2007. Les réseaux sociaux.
Sur CNBC, j’ai qualifié Facebook d’entreprise à 100 milliards de dollars à l’époque où Yahoo! offrait de l’acheter pour 1 milliard de dollars. Les gens se sont moqués de moi.
Toutefois, j’avais vu l’énorme potentiel des réseaux sociaux.
J’ai investi dans une entreprise appelée Buddy Media. Elle m’a rapporté 6 000% de mon investissement. J’ai également investi dans Ticketfly et j’ai gagné 3 600%.
J’ai même fondé une entreprise appelée Stockpickr sur la table de ma cuisine parce que je voulais créer un réseau social financier.
TheStreet.com s’associa à moi dans ce projet. J’ai fini par leur vendre mes parts sept mois après la création de l’entreprise, lorsqu’ils la valorisèrent à 8,1 millions de dollars.
D) 2007 à nouveau. La crise des subprimes.
Je vais dire que j’avais à moitié raison sur ce point.
Voici ce qui s’est passé : le 23 mars 2007, je me suis rendu à l’émission Million Dollar Portfolio Challenge, sur CNBC.
J’étudiais des actions spécifiques et j’ai vu que la grande tendance avait poussé certaines actions à doubler, voire tripler. Je n’y voyais plus de potentiel de hausse, j’ai donc déclaré que ce cycle était « terminé ».
Bien m’en a pris. Bien en a pris quiconque a réussi à échapper à cette calamité.
E) 2011. Le grand rallye des actions.
En 2011, j’ai donné une interview au magazine Maclean’s. Souvenez-vous, c’était à l’époque du krach boursier. J’ai prédit un Dow à 20 000 points et tout le monde a pensé que j’étais un idiot.
Le journaliste de Maclean’s me demanda quelles étaient mes prévisions pour le marché.
Voici ma réponse :
« Il va y avoir un boom énorme. Pourquoi ? Parce qu’il y a beaucoup de cash inemployé qui cherche où aller. Les banques ont presque 3 000 milliards de dollars ; les établissements non-bancaires ont 2 000 milliards de dollars ; les fonds de pension ont près de 1 000 milliards de dollars en épargne. Donc, il y a environ 5 000 milliards de dollars dans cette économie et je pense que cet argent va finir par arriver jusqu’à nous et que nous en bénéficierons tous. »
À nouveau, les tendances étaient là. Tout le monde pouvait les voir. Des tonnes de cash qui s’accumulaient, prêts à être déployés dans l’économie.
Depuis, le marché boursier a explosé, les salaires augmentent, le chômage est au plus bas.
J’imagine que le cash a trouvé où se caser.
F) 2013. Les crypto-monnaies.
Lorsque j’ai entendu pour la première fois parler du Bitcoin, je l’ai détesté. J’ai même twitté en 2013 :
« Le Bitcoin est un engouement passager, ou une escroquerie, ou un système de Ponzi, voire pire. »
Puis je me suis sérieusement penché sur les données. J’ai étudié le code. J’ai lu le livre blanc. J’ai discuté avec les investisseurs et les entrepreneurs technologiques parmi les plus intelligents que je connaisse. Et je me suis rendu compte de quelque chose…
Le Bitcoin était là pour rester. Et ça allait être quelque chose.
J’ai donc appris. Et je me suis réinventé (autre conseil à un million de dollars : toujours être en train d’apprendre).
En fait, je suis devenu si confiant dans la tendance des crypto-monnaies que j’ai CONSTRUIT un site de vente pour mon livre Choisissez-Vous qui n’acceptait QUE le paiement en Bitcoins.
C’était à l’époque où le Bitcoin n’était guère plus qu’un objet de risée.
Je me suis même rendu sur CNBC pour en parler. Le journaliste me demanda s’il s’agissait d’une opération marketing.
À la même époque, vers mai 2013, j’ai également donné une interview au Business Insider au sujet de mon commerce en Bitcoin et les raisons pour lesquelles je l’avais mis en place.
Si vous aviez acheté un Bitcoin à l’époque où je m’étais rendu sur CNBC pour en parler, vous auriez dépensé 100 dollars ; à présent, vous auriez plus de 3 600 dollars – et ce malgré le fort recul enregistré en 2018.
Avec un groupe d’investisseurs, j’ai même mis de l’argent dans la crypto-monnaie Zcash dès son lancement. Nous avons gagné 7 100%.
G) 2016. La réalité virtuelle.
En 2016, j’ai donné une interview où je parlais de la toute nouvelle tendance que je voyais dans la réalité virtuelle.
Voici ce que j’en disais :
« La réalité virtuelle est une tendance importante. Dans les années 1990, Internet était la première opportunité à 1 000 milliards de dollars. Elle a rapporté des milliers de milliards de dollars aux investisseurs. Au cours de ces dix dernières années, le mobile a été une autre opportunité à 1 000 milliards de dollars, grâce aux smartphones et aux tablettes. Des milliers de milliards de dollars de valeur ont été créés. La réalité virtuelle est encore plus grande qu’Internet. Nommez-moi une industrie et je vous dirai comment la réalité virtuelle la bouleversera. C’est énorme, et je le vois déjà. Je le vois déjà dans les entreprises cotées en Bourse comme dans les entreprises non cotées. »
L’une des sociétés cotées que j’évoquais dans cette interview était Nvidia.
Son action a rapporté près de 560% entre l’époque de mon interview et 2018.
Et il s’agit d’une tendance qui n’a pas encore donné sa pleine mesure.
H) 2017. Crypto-monnaies acte II, la bulle.
J’avais vu le potentiel des cryptos en 2013. Mais en 2017, tout le monde avait pris le train en marche.
La tendance était bien là mais elle commençait à paraître négative. C’était prévisible.
En août 2017, j’ai écrit : « 99% des crypto-monnaies sont de pures arnaques. Et oui, les crypto-monnaies sont dans une bulle. »
Cela s’est révélé exact. (Heureusement je n’ai conseillé à mes lecteurs aucune crypto-monnaie qui se soit avérée être une arnaque !)
Je pense toujours que les crypto-monnaies représentent une énorme opportunité. Cette tendance est loin d’être terminée.
I) 2018. Le cannabis.
À l’été 2018, je savais que le cannabis allait faire un retour en force.
C’était avant sa légalisation au Canada et avant le boom des entreprises de cannabis en octobre dernier.
Je suis même allé jusqu’à Denver pour faire un « potcast » ! [Cet article est d’ailleurs encore disponible sur Investissements Personnels.]
Depuis, je suis cette tendance à mesure qu’elle continue de se développer. Je donne des idées d’entreprises à créer, d’entreprises où investir, des idées d’alternatives…
Certaines personnes m’ont écouté et ont gagné pas mal d’argent.
On me demande souvent pourquoi je donne mes idées gratuitement.
À quoi sert la vie autrement ? J’aime aider les autres. La vie et les idées sont abondantes mais notre temps ici-bas est limité. Vivre pleinement sa vie, c’est faire partie d’une communauté élargie à laquelle on contribue.
Pourquoi est-ce que je vous raconte tout cela ?
Parce que lorsque vous remarquez une tendance, vous vous trouvez immédiatement face à plusieurs choix :
- elle vous dira quelles actions acheter ;
- elle vous dira quelle entreprise lancer ;
- s’il s’agit d’une tendance négative, elle vous dira comment vous positionner pour survivre ;
- elle vous donne un sujet de discussion lors de vos soirées entre amis (ceci est sans doute la meilleure utilisation d’une boule de cristal) ;
- elle vous donne des idées qui pourraient se transformer en sources de revenus auxquelles personne n’avait jamais songé auparavant.
Donc, lorsque vous recherchez les plus grandes tendances de demain, vous devez vous posez des questions de ce type :
- « Quels sont les plus grands problèmes sociétaux ? Quelles sont les tendances de type raz-de-marée qui prennent forme à travers le monde et sur lesquelles je peux surfer ? »
- « Quelles sont les opportunités et les entreprises dans chaque tendance auxquelles il faut s’intéresser ? »
Cela vous aidera tellement plus qu’une boule de cristal. Du moins, je le pense !