Le comportement perfide des marchés depuis le début de l’année nous rappelle que nous vivons dans un monde incertain.
Les économies se dilatent et se contractent. Les taux d’intérêt augmentent et diminuent. Les marchés montent et baissent. Et personne ne nous prévient en avance.
C’est préoccupant, surtout quand votre épargne est en jeu.
Ne serait-ce pas formidable de pouvoir protéger vos investissements quoi que l’avenir vous réserve ?
De fait, c’est possible. Il vous suffit d’appliquer dix principes qui ont fait leurs preuves au fil du temps.
1. N’essayez pas de prédire la trajectoire de l’économie
Qu’il s’agisse des dirigeants d’entreprise ou des présidents des banques centrales, personne ne peut prédire l’évolution de l’économie américaine ou de l’économie mondiale, toutes deux trop grosses, trop dynamiques et trop complexes.
Par conséquent, si vous gérez votre portefeuille sur la foi des prévisions d’un tiers concernant la durée de la phase d’expansion de l’économie ou le moment où surviendra la prochaine récession, vous êtes déjà mal embarqué.
Deux fois par an, The Wall Street Journal interroge 55 économistes américains de premier plan pour leur demander ce qu’il adviendra de l’économie, des taux d’intérêt, de l’inflation et du dollar. La plupart se trompent complètement. (Et les prévisions qui font consensus se révèlent souvent fausses également.)
À tel point que même les employés du Wall Street Journal en rigolent. Le journaliste Jesse Eisinger écrit :
« Je plains les économistes de Wall Street. Malgré des équipes pléthoriques, des modèles complexes, des données historiques à foison, des diplômes d’écoles connues uniquement sous le nom de leur plus grand mécène, leurs prévisions ne valent pas mieux que celles d’une marmotte. »
Il se pourrait même que Punxsutawney Phil s’en sorte mieux que la plupart des économistes.
2. N’essayez pas d’anticiper les mouvements de marché
Les choses ont l’air si simples lorsque l’on regarde un graphique des épisodes haussiers et baissiers antérieurs. Il aurait suffi d’entrer sur le marché lors de ce creux et d’en sortir lors de cet épisode haussier, puis de revenir vers ici.
Comme on dit à New York, « n’y pensez même pas ».
Essayer d’entrer sur le marché pour profiter des rebonds et d’en sortir pour éviter les corrections (ou pour anticiper les principaux mouvements tous les dix ans ou presque) est une perte de temps et d’argent.
C’est impossible.
Bien sûr, n’importe qui peut faire une bonne prédiction. (Et quiconque y parviendra n’aura de cesse de vous le rappeler.) Mais pour battre le marché, il faut faire au minimum trois bonnes prédictions : acheter au bon moment, vendre au bon moment et revenir au bon moment. Sans cela, vous resterez sur la touche puisqu’à long terme, le marché évolue à la hausse.
Le fondateur de Vanguard, Jack Bogle, déclare que le market timing est un jeu auquel on ne peut pas gagner et « qu’avec près de 50 ans d’expérience dans ce secteur, [il] ne [connaît] personne qui ait réussi à le faire de manière régulière ». Il ajoute : « Je ne connais même pas la moindre personne qui connaîtrait quelqu’un qui aurait réussi. »
3. Mettez plus d’argent de côté
La 2022 Retirement Confidence Survey a révélé que des millions d’Américains ne sont absolument pas préparés pour la retraite. La raison principale expliquant cet état de fait est qu’ils n’ont pas mis assez d’argent de côté.
Un travailleur américain sur cinq (19%) a épargné moins de 1 000 $ ; 27% ont mis de côté moins de 10 000 $. Ils sont 33% à avoir économisé moins de 25 000 $.
Des millions d’Américains pensent que le gouvernement leur offrira le bonheur matériel qu’ils méritent, leur évitant ainsi de faire le moindre effort.
Malheureusement, un retraité américain perçoit en moyenne seulement 1 669 $ de la part de la Sécurité sociale. (2 509 $ si l’on ajoute les prestations de conjoint.)
Pour pouvoir vivre une retraite confortable, vous devez épargner le plus possible, aussi longtemps que possible, et dès que possible.
4. Optimisez votre portefeuille
L’allocation du capital est le processus consistant à répartir vos investissements de manière optimale au sein de votre portefeuille.
Je ne parle des titres que vous achetez. L’allocation du capital désigne la façon dont vous répartissez votre capital entre les actions, les obligations et les autres actifs non corrélés à ces deux classes d’actifs pour vous donner la meilleure chance d’atteindre vos objectifs financiers, tout en prenant le moins de risques possible.
L’allocation du capital sera votre décision d’investissement la plus importante, et de loin, vu qu’elle représentera environ 90% des performances de votre portefeuille sur le long terme.
Quelle est la meilleure allocation du capital ? Les avis sont partagés.
Le Club Oxford recommande d’investir 30% dans des actions américaines (à parts égales entre les grandes capitalisations et les petites capitalisations), 30% dans des actions étrangères (à parts égales entre l’Europe, l’Asie et les marchés émergents), 10% dans des obligations bien notées, 10% dans des obligations à haut rendement, 10% dans des titres du Trésor indexés sur l’inflation (TIPS), 5% dans des fonds d’investissement immobilier et 5% dans des actions d’entreprises d’extraction d’or.
Les portefeuilles avec cette répartition du capital ont surperformé le S&P 500 sur les 20 derniers années, tout en prenant nettement moins de risques que les portefeuilles composés uniquement d’actions.
5. Rééquilibrez votre portefeuille
Chacune de ces classes d’actifs devrait générer des rendements supérieurs au rythme de l’inflation sur le long terme. Toutefois, ces classes d’actifs n’évolueront pas de concert. Et c’est une bonne chose.
Une fois par an (la date importe peu), il faudra rééquilibrer votre portefeuille. Cela signifie qu’il faudra redonner au portefeuille son allocation originelle en vendant les classes d’actifs qui ont le plus progressé et en réinvestissant vos gains dans les actifs les plus à la traîne.
Cela vous oblige à vendre lorsque les cours sont hauts et à acheter lorsque les cours sont bas. Cela rajoute environ un point par an à votre rendement total, tout en réduisant les risques auxquels vous êtes exposé, puisque vous réduisez votre exposition aux actifs qui ont le plus progressé.
Cela peut sembler bizarre de dénouer en partie vos positions sur des classes d’actifs qui ont signé de bonnes performances. (Après tout, avec les valeurs boursières individuelles, l’objectif est de laisser courir vos gains.) Mais les classes d’actifs évoluent en cycles haussiers et baissiers imprévisibles. Le fait de rééquilibrer votre portefeuille vous permet de profiter de ce phénomène.
Pour résumer, les investisseurs doivent ignorer les prévisions des market timers et des analystes économiques, épargner davantage, répartir correctement leur capital entre les différentes classes d’actifs et rééquilibrer leurs portefeuilles une fois par an.
Respecter ces principes vous permettra d’atteindre vos principaux objectifs financiers.
Mais si vous voulez vraiment blinder votre portefeuille, il y aura cinq autres choses qu’il vous faudra faire également.
Je vous en parlerai dans mon prochain article.
Bonne chance dans vos investissements.
Alex