Voici une nouvelle surprenante…
Les ménages américains n’ont jamais été aussi abattus depuis que l’Université du Michigan a commencé à établir son indice de confiance des consommateurs dans les années 1950.
Les consommateurs disent aux sondeurs que c’est la pire situation économique de tous les temps.
Pire que la stagflation et les files d’attente à la pompe dans les années 1970…
Pire que l’inflation à deux chiffres et les taux d’intérêt élevés des années 1980…
Pire qu’après le 11 septembre…
Pire que la bulle immobilière, la crise financière et ses conséquences, la crise économique mondiale de 2008…
C’est surprenant.
Et je n’y crois pas. Pas une minute.
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Une économie US en pleine croissance
Oui, nous faisons face à l’inflation la plus élevée depuis 40 ans. La Réserve fédérale augmente considérablement les taux. La chaîne logistique mondiale est perturbée. Une guerre brutale fait rage en Ukraine. Et les investisseurs ont souffert d’un marché baissier impitoyable au premier semestre.
Mais l’économie américaine est en pleine croissance. Le marché du travail est tendu. Les entreprises et les ménages américains détiennent des montants records de liquidités. Et les bénéfices des entreprises sont en hausse.
En outre, l’inflation a déjà atteint un sommet. (Les prix à la pompe sont déjà en baisse). La chaîne logistique se dérègle un peu plus chaque jour. Et, dans toute l’histoire des États-Unis, aucune récession n’a jamais commencé alors que l’économie était au plein emploi.
Si je devais deviner pourquoi les Américains sont si moroses, c’est parce que les prix augmentent plus vite que les salaires, qu’ils ont peur que la banque centrale nous fasse entrer en récession et que Joe Biden gouverne comme Alfred E. Neuman. (« Quoi ? Moi, inquiet ? »)
Mais on aperçoit la lumière au bout du tunnel. (Et, non, ce n’est pas le phare d’un train en approche).
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Ce que révèle l’indice de confiance des consommateurs
Les quelque 70 ans d’histoire de l’indice de confiance des consommateurs révèlent quelque chose d’important.
Voici de quoi il s’agit : plus le moral des consommateurs se dégrade, mieux le marché boursier se porte dans les mois qui suivent.
Il existe une corrélation presque parfaite entre la négativité des consommateurs et le point bas de l’indice S&P 500.
Le moral des consommateurs est l’un des meilleurs signaux contraires. Et il n’est pas difficile de comprendre pourquoi.
L’opinion que se font les gens au sujet de l’économie est basée sur ce qui vient de se passer dans leur vie économique ou sur ce qui a lieu en ce moment.
Il s’agit d’un indicateur tardif.
Le marché boursier, en revanche, est un indicateur précoce.
Ce qui s’est passé hier ou la semaine dernière est déjà de l’histoire ancienne. Au lieu de cela, les investisseurs regardent vers l’avenir et tentent de deviner ce qu’il leur réserve.
Bien que la vision soit toujours floue, ils font de leur mieux pour anticiper ce qui se passera dans six à neuf mois.
(Au-delà, c’est tout simplement trop loin pour faire des prévisions.)
Le marché en baisse de cette année a intégré toutes les préoccupations que les consommateurs ressentent actuellement.
Les croyances dominantes consistent à dire que l’inflation va augmenter et que l’économie va tomber en récession.
Mais si l’inflation est amenée à augmenter encore, pourquoi les taux d’intérêt ne dépassent-ils pas le taux dérisoire de 3 % ? Pourquoi l’or est-il sous pression ? Pourquoi les « TIPS » (titres du Trésor protégés contre l’inflation, émis par le Trésor américain) sont-ils en baisse cette année au lieu d’être en hausse ?
Les marchés obligataire et aurifère clament haut et fort que l’inflation va se modérer.
Mais le marché boursier prédit-il une récession ?
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Les actions vont augmenter à partir de maintenant
Il semblerait bien que oui. Cependant, comme l’a dit le célèbre économiste Paul Samuelson, « le marché boursier a prévu neuf des cinq dernières récessions ».
Tout déclin du marché n’est pas forcément synonyme de contraction de l’économie.
Et aux États-Unis, aucune récession n’a jamais commencé alors que l’économie était au plein emploi.
Si les investisseurs anticipent une inflation plus élevée qui ne se manifeste pas et une récession qui n’a pas lieu, il est presque certain que les actions vont fortement augmenter à partir de maintenant.
Et c’est exactement ce que révèle l’indice de confiance des consommateurs.
Cela ne signifie pas que les actions ne vont pas se négocier un peu plus bas à court terme ou qu’elles vont monter en ligne droite.
Mais cela signifie que les investisseurs doivent conserver une part raisonnable d’actions et profiter activement de certaines des nombreuses aubaines qui se sont déjà présentées.