Nous en sommes tous témoins…
Des prix plus élevés à la pompe. Une note plus élevée au supermarché. Des factures d’électricité plus élevées.
L’inflation s’établit à 6,8% – soit le niveau le plus élevé en près de quatre décennies.
Le président de la Réserve fédérale, Jerome Powell, a recommandé d’abandonner le terme « transitoire » lors de son allocution sur l’inflation.
Même le président Joe Biden – désireux de donner une tournure positive aux événements – n’insiste plus sur le fait que les hausses de prix ne sont « que temporaires ».
Pourtant, deux éléments sont en contradiction flagrante avec cette capitulation abjecte de la part de « l’équipe prônant la transition »…
Le marché obligataire. Et celui de l’or.
Les deux clament haut et fort que les prix élevés ne sont que temporaires.
Bien que ces marchés puissent se tromper, l’histoire leur donne plutôt raison.
Cela vaut donc la peine d’y prêter attention.
Les économistes, les analystes en investissement et les responsables gouvernementaux sont généralement des personnes intelligentes disposant d’effectifs importants, des dernières technologies et d’un accès à de nombreuses données.
Cependant, ils ne font pas le poids face aux marchés eux-mêmes, qui intègrent rapidement et instantanément toutes les informations disponibles dans le prix des titres cotés en Bourse.
La réputation des investisseurs n’est pas le seul élément en jeu. Ils risquent des milliers de milliards de dollars.
Et ils s’attendent clairement à un retour relativement rapide à un niveau d’inflation bas.
Comment peuvent-ils en être sûrs ? Parce que les rendements obligataires n’ont guère progressé – tandis que l’or s’est déprécié.
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Les obligations et l’or ne concordent pas avec une inflation à long terme
Commençons par les obligations…
Les ventes d’obligations ont été en hausse au cours des 10 premiers jours de cette année. Mais le rendement actuel des bons du Trésor à 10 ans reste remarquablement bas, atteignant 1,8%. Soustrayez un taux d’inflation de 6,8% et vous obtenez un rendement réel (corrigé de l’inflation) de -5%.
Si les investisseurs obligataires s’attendaient à une inflation élevée et durable, les rendements seraient nettement plus élevés. (Et les prix des obligations – qui évoluent à l’inverse – auraient atteint des niveaux encore plus bas.)
Les investisseurs obligataires sont facilement effrayés, ce qui fait grimper les rendements à la moindre envolée des prix. Mais ils n’ont pas assez peur pour atteindre des rendements proches du niveau actuel de l’inflation.
Tournons-nous vers l’or…
Le métal jaune est un baromètre de l’inflation depuis bien plus longtemps que les marchés boursiers et obligataires. La « relique barbare » est une réserve de valeur et un moyen d’échange depuis des milliers d’années.
Au début de l’année 2021, les lingots d’or valaient 1 944 $ l’once troy, mais – malgré la forte hausse de l’inflation – leur valeur a depuis chuté à moins de 1 800 $.
Si l’inflation est susceptible de demeurer à des niveaux élevés, comment expliquer une telle dépréciation de l’or, sans hausse de valeur ?
Certains diront que cela s’explique par le fait que l’or a été remplacé par des crypto-monnaies, le nouvel « or numérique ».
Vraiment ?
Un actif spéculatif sans valeur tangible, sans acceptation généralisée (sauf parmi les extorqueurs et les spécialistes du marché noir) et sans antécédents de rendement des investissements à long terme remplacera-t-il une valeur monétaire séculaire ?
Je ne le pense pas. Mais ce raisonnement fantaisiste est très en vogue dans certains milieux, ces derniers temps.
En bref, les marchés de l’or et des titres à revenu fixe signalent que la flambée de l’inflation sera de courte durée.
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Ce niveau d’inflation était prévisible
L’économiste Milton Friedman – lauréat du prix Nobel – a déclaré : « L’inflation est toujours et partout un phénomène monétaire. »
Il voulait dire par là que les prix plus élevés sont le résultat de l’augmentation plus rapide de la masse monétaire que la production. Trop d’argent liquide pour trop peu de biens.
C’est exactement ce que nous avons vu au cours des deux dernières années…
Pour lutter contre la pandémie et un effondrement économique potentiel, le gouvernement fédéral a pris des mesures extraordinaires.
Pour commencer, il a dépensé plus de 13 000 milliards de dollars.
La Réserve fédérale a adopté une politique massivement accommodante, inondant le système d’argent et supprimant simultanément les rendements avec un programme d’achat d’obligations de plusieurs billions de dollars.
Les politiciens ne voulaient pas risquer d’en faire trop peu. Alors ils en ont fait trop, inondant les Américains de subventions liées au COVID.
Pendant ce temps, partout dans le monde, la pandémie a entraîné la fermeture des usines, des ports, des centres de transport, des entrepôts et des magasins.
Il est impossible de les rouvrir – ou de rattraper le retard – en un clin d’œil.
Le résultat prévisible ? Une demande bien trop importante et une offre bien trop faible – et le niveau d’inflation le plus élevé en près d’un demi-siècle.
Le problème reste entier. Mais il est sur le point d’être résolu.
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Que faudra-t-il pour régulariser le problème ?
Les grands programmes d’aide liés au COVID font partie du passé. Le dernier en date – le plan Build Back Better des démocrates – est au point mort.
La Réserve fédérale a réduit son programme d’achat d’obligations et s’est engagée à relever les taux à court terme, cette année.
Partout dans le monde, les entreprises augmentent leur production, débloquent les ports, embauchent des ouvriers, transportent des marchandises et font tout leur possible pour répondre à la demande.
Pas par patriotisme, altruisme ou « esprit communautaire ». Mais par intérêt personnel.
C’est ainsi que fonctionne le capitalisme.
Les pénuries font grimper les prix. Les prix élevés créent des opportunités de profit. Et les individus intéressés remuent ciel et terre pour répondre à tous nos désirs et besoins.
C’est merveilleux. Même si certains insistent sur le fait qu’il ne s’agit que d’égoïsme et de cupidité. (Les chiens aboient, la caravane passe.)
Et les résultats, dans tout ça ? D’après moi, un recul tardif des dépenses déficitaires, une Fed moins accommodante et la défaite des géants de la chaîne d’approvisionnement mondiale entraîneront un recul de l’inflation, d’ici le milieu de l’année.
Un point positif pour l’économie, les bénéfices des entreprises et le cours des actions ! Et cela fait du récent repli du marché boursier une véritable opportunité.