Je ne suis pas certain de croire au personal branding (ou marketing personnel) [NDR : mettre en avant les compétences, les valeurs et l’image d’une personne comme on vend un produit ou un service].
Comment une personne peut-elle être une marque ?
Coca-Cola est une marque. Soit dit en passant, évitez d’en boire, ce n’est pas bon pour votre santé. À la base, c’était un médicament censé lutter contre le rhume avec un peu de cocaïne. Chaque cannette contient 39 grammes de sucre. J’ai lu quelque part que les policiers l’utilisent pour nettoyer les scènes de crime. Apparemment, ça marche vraiment bien pour enlever les taches de sang sur le béton.
Cela ne coûte probablement rien à fabriquer. En gros, c’est de l’eau colorée bourrée de sucre et agrémentée d’un peu de CO2 pour les bulles. Voilà la formule secrète enfermée dans un coffre de banque quelque part.
Mais les dirigeants de Coca-Cola vous en vendent et s’enrichissent.
Dès que j’entends le terme « branding« , je me dis : « OK, qui est sur le point de me mentir et de me prendre mon argent ? »
On ne cesse de me demander : « James, comment développer ma marque personnelle ? »
Ma réponse est : soyez quelqu’un.
Je ne développe pas une marque. Je me construis à partir de rien.
Selon moi, beaucoup de gens pensent que le personal branding correspond à prendre la personne que vous êtes et à l’emballer dans un joli papier cadeau. Ainsi, tout le monde est distrait par tous les jolis motifs colorés et personne ne peut voir votre vrai vous ‒ tous les échecs, toutes les cicatrices et tous les défauts.
Dans ces cas, personal branding = mensonge.
Mais si ma « marque » ne cache pas mes échecs, mes imperfections et toutes les erreurs que je commets, alors que je pense que nous pouvons donner une autre définition du personal branding.
Dans ce cas, personal branding = honnêteté.
J’ai décidé de demander à des experts sur le sujet de m’aider à créer le Guide Altucher du personal branding. Chris Messina (l’inventeur du concept du hashtag sur Twitter) et Nat Eliason (fondateur et PDG d’une société spécialisée dans le marketing et le référencement Internet) ont tous deux des marques personnelles fortes et honnêtes que j’admire. Leonard Kim est stratégiste en personal branding et est apparu sur plusieurs listes des 10 meilleurs experts en la matière. (Il est également passé sur mon ancien podcast « Ask Altucher ».)
[Retrouvez le meilleur de mon podcast James Altucher Show sur Investissements Personnels.]
Ils m’ont donné beaucoup de bons conseils. Les voici…
1. Sachez qui vous êtes
« Les gens adhèrent à des idéaux mais avant cela, ils adhèrent à des personnes. Vous devez vous vendre avant de vendre votre expertise, explique Leonard. Vous vendre crée un lien entre vous et les autres. Plus vous le personnalisez et l’agrémentez, plus il a de probabilité de se développer. »
Il suggère cet exercice : prenez plusieurs Post-it et inscrivez sur chacun un adjectif qui vous décrit selon vous (amusant, intelligent, paresseux, etc.). Puis, demandez à ceux qui vous connaissent très bien de faire la même chose. Demandez-leur d’être TOTALEMENT honnêtes. Mettez tous les papiers dans un sac afin que les réponses soient anonymes. L’adjectif qui revient le plus souvent sera le plus fort aspect de votre marque.
2. Soyez authentique (c’est-à-dire imparfait)
Être transparent et authentique sur son itinéraire, sa vie, ses erreurs permet aux gens de se relier à vous plus profondément, de vous voir en tant que personne, pas seulement comme un simple nom.
« Je pense que si vous trouvez un moyen de révéler les parties de vous sur lesquelles vous travaillez encore, cela permet aux gens d’être en empathie avec vous. En tout cas, plus qu’avec celui qui s’affiche de manière un peu agressive comme parfait ou sans défaut« , affirme Chris.
3. Dites quelque chose de nouveau
Lorsque Nat a quitté son job dans le marketing pour créer sa propre marque, il est devenu le chantre du « marketing anti-email ». Ses articles ont vraiment eu du succès.
« Je faisais vraiment l’inverse de ce que tout le monde disait. Si vous faites ça et qu’en plus vous avez de bons arguments pour le faire, c’est vraiment une manière efficace de ressortir du lot, quelle que soit la niche que vous essayez d’occuper », explique-t-il.
4. « Créez de l’art véritable »
J’adore cette citation. Je l’ai piquée à Nat.
« C’est 95% du boulot. Si vous n’y parvenez pas, alors non seulement vous ne serez pas capable de développer une marque mais en plus, vous ne le méritez pas. »
Voici ma définition de l’art véritable :
- quelque chose dans laquelle vous croyez et que pouvez défendre ;
- quelque chose qui exprime le monde tel que vous le voyez ;
- quelque chose qui provoque une réaction viscérale – positive ou négative. On ne peut pas plaire à tout le monde, mais tout le monde se souviendra de ce que vous aurez dit ;
- quelque chose qui est exécuté de façon magistrale ;
- quelque chose qui apporte de la valeur à celui qui regarde.
5. Ne vous laissez pas distraire par votre marque
Ne pensez pas trop à votre marque, conseille Nat. En fait, n’y pensez pas du tout.
« Je réfléchirais à la manière d’acquérir l’habitude de produire quelque chose d’utile parce que tant que vous ne faites pas cela, le personal branding n’est qu’une forme de procrastination. La première étape est de tester tout ce que vous essayez de faire. Il est pratiquement impossible de construire une bonne marque sans un corpus de travaux pour la soutenir. »
[Lire aussi : Comment transformer la procrastination en productivité]
6. Engagez-vous
Communiquez avec ceux qui occupent la même niche que vous. Commentez et partagez le contenu des autres. Répondez aux commentaires de vos lecteurs.
« Vous devez entrer en contact avec eux afin qu’ils commencent à vous suivre et à communiquer avec vous », observe Leonard.
NÉANMOINS je pense que la règle du « ne pas se laisser distraire » est essentielle. Il est facile de trop s’investir dans ce que Nat appelle « la mesure de la vanité » (un autre terme que j’aime beaucoup et que je vais probablement lui emprunter).
7. Faites cadeau de vos idées
Chris n’a jamais envisagé de faire breveter le hashtag.
Il voulait aider les gens. Il voulait structurer la façon dont se tiennent les conversations en ligne. Il ne voulait pas être une sentinelle.
« Si vous voulez influencer la culture alors il faut rendre vos idées aussi disponibles gratuitement que possible. Ce qui en général prend les gens de court. Selon moi, c’est cela qui, à mesure que le temps passe, vous aide à construire votre marque. Parce que vous adoptez une approche non conventionnelle », explique-t-il.
Leonard opine et ajoute : « Beaucoup de gens ont peur de partager tous leurs secrets de trading. Mais lorsque vous faites valoir toute votre expertise, lorsque vous la mettez en avant, alors les gens lisent ce que vous écrivez et se disent : ‘Wouah, ce type est vraiment l’expert qu’il faut écouter !’ »