Imaginez que vous participez à un jeu. Dans ce jeu, vous êtes posé au beau milieu d’un terrain sans connaître aucune des règles.
De plus, la personne qui dirige le jeu peut changer les règles à tout moment, sans avertissement. Juste au moment où vous pensez avoir compris le fonctionnement, vous devez apprendre une toute nouvelle façon de jouer.
Maintenant, posez-vous la question : « Ai-je une chance de gagner à ce jeu ? »
Bien évidemment, la réponse est non. Vous pensez certainement que ce jeu est horrible et que vous n’y joueriez probablement jamais. Pourtant, c’est ce que vous faites, tous les jours.
Ce jeu, c’est celui des affaires et de l’argent.
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Au jeu de l’argent, ce sont les ultra-riches et les puissants qui détiennent les cartes
Les maîtres du jeu – politiciens, propriétaires et banques centrales – ont toutes les cartes en main et changent constamment les règles.
Qu’il s’agisse d’augmentation des taux d’intérêt, d’assouplissement quantitatif, de passation d’ordres fictifs, de modification des attentes, de changement de stratégie, de licenciements, de révision des contrats, ou autres, ce sont toujours eux qui tirent les ficelles. Tous les autres jouent constamment à essayer de les rattraper.
Mais la vérité, c’est que la différence principale ceux qui tirent les ficelles et tous ceux qui jouent à leur jeu se résume à un élément simple : le contrôle.
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L’avantage déloyal : rester maître de ses propres affaires
En grandissant, j’ai eu deux pères. Mon père pauvre, mon père biologique, était un joueur passif dans le jeu de l’argent, il avait toujours avec un temps de retard. Mon père riche, le père de mon meilleur ami, était, quant à lui, un joueur averti, il avait toujours une longueur d’avance.
En 1955, mon père pauvre n’arrêtait pas de me dire : « Va à l’école, obtiens de bonnes notes, et trouve un emploi sûr et stable. » Mon père riche, lui, me disait : « Reste maître de tes affaires. » Mon père riche disait cela parce qu’il savait combien le contrôle était important et qu’il représentait un avantage déloyal.
Mon père pauvre, lui, ne pensait pas qu’il était important de rester maître de ses propres affaires. Il disait : « L’entreprise et le gouvernement sont responsables de ta retraite et de tes besoins médicaux. Parmi tes avantages sociaux, tu as droit à un plan de retraite. » Mon père riche disait : « Reste maître de ta retraite. »
Mon père pauvre était persuadé qu’il fallait être un homme bon et travailleur. Il disait : « Trouve un emploi et gravis les échelons. N’oublie pas que les entreprises n’aiment pas les gens qui ne restent pas en place. Les entreprises récompensent les gens pour leur ancienneté et leur loyauté. » Mon père riche disait : « Reste maître de ton travail. »
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Qu’arrive-t-il lorsque l’on n’est plus maître de sa situation ?
Être entrepreneur, c’est avant tout jouer au jeu de l’argent à un haut niveau, et c’est également un excellent exercice pour rester maître de ses affaires.
Dans le jeu des affaires, avoir le contrôle peut faire toute la différence entre victoire et défaite, si vous mettez votre vie entre les mains des maîtres du jeu.
C’est ce qui s’est produit pour les deux fondateurs d’Instagram, dont je vous avais déjà parlé. Pour résumer, après le rachat de leur application par Facebook en 2012 (pour la modique somme d’un milliard de dollars), Kevin Systrom et Mike Krieger ont découvert – à leurs dépens – qu’ils avaient perdu tout contrôle décisif sur leur société.
Leur vie a changé à jamais, financièrement parlant, mais au sein de leur entreprise, ils sont devenus des employés bien rémunérés et ont réalisé qu’ils devraient toujours répondre à quelqu’un. Ils n’étaient plus des entrepreneurs, comme ils n’étaient plus maîtres de leur affaire.
Peu importe combien vous gagnez, si vous ne possédez pas votre entreprise, vous n’êtes qu’un employé bien rémunéré sans contrôle et votre emploi n’est jamais garanti.
La mentalité du « rester maître »
Mon père riche était convaincu qu’il est essentiel de constamment remettre en question ses propres idées. Mon père pauvre croyait fermement que son éducation était précieuse et qu’elle était la chose la plus importante. Il croyait au principe des bonnes et des mauvaises réponses. Ceux qui restent maîtres de leurs affaires savent que les bonnes réponses changent souvent et qu’il vaut mieux établir des règles, plutôt que de les suivre.
Mon père riche croyait que le monde est en perpétuel changement et que nous devons en permanence continuer à apprendre. Il ne croyait pas aux bonnes ou aux mauvaises réponses, mais au principe des anciennes et des nouvelles réponses.
Aujourd’hui, le fait d’aller à l’école et d’avoir de bonnes notes se traduit plus souvent par un endettement accablant que par un emploi sûr.
De nos jours, personne n’attend du gouvernement ou d’une entreprise qu’ils prennent en charge leur retraite et leurs prestations de santé à vie.
Aujourd’hui, les entreprises licencient tout le temps ou adoptent de nouvelles stratégies avec lesquelles vous n’êtes peut-être pas d’accord. Elles ne récompensent pas la loyauté, ni l’ancienneté, et la seule façon de gravir les échelons est de toujours sauter sur une nouvelle opportunité en espérant qu’elle permette de passer à l’échelon supérieur.
Aujourd’hui, les règles en lesquelles croyait mon père pauvre sont obsolètes, mais la règle de mon père riche demeure la même : « Reste maître de tes affaires. »
Je ne sais pas ce qui arrivera demain. Personne ne le sait. Mais je sais une chose. Si vous voulez réussir dans la vie et gagner au jeu de l’argent, vous devez rester maître de vos affaires en apprenant et en vous adaptant continuellement. Sans cela, vous allez droit dans le mur.
Alors, quelle est votre stratégie de jeu ?