« Comment peut-on devenir assez intelligent pour savoir ce qui va arriver ? » C’est la question que j’ai posé à George Gilder, un super futurologue de 79 ans. D’une certaine manière, il a été capable de prédire l’avenir depuis des décennies.
En 1990, il avait déclaré : « L’ordinateur du futur sera aussi portable que votre montre, aussi personnel que votre portefeuille, il reconnaîtra votre voix, il vous indiquera la route à suivre, recueillera votre courrier et vos informations. »
« Il ne fera peut-être pas vos vitres mais il ouvrira les portes de votre avenir », avait-il ajouté en riant.
Comment a-t-il su tout cela ? Je n’ai aucune idée de ce à quoi ressemblera demain, encore moins le monde dans 20 ans.
« Vous voulez savoir comment être un futurologue ? »
« Bien sûr ! »
Alors, il m’a tout expliqué…
A) Commencez quelque chose de nouveau (encore et toujours)
George est un touche-à-tout. Il a écrit 19 livres, tous portant sur des sujets différents (politique, sexualité, pauvreté, richesse).
Il a écrit un ouvrage sur l’économie qui est devenu le livre préféré de Ronald Reagan. « J’étais l’auteur vivant le plus cité par Reagan », confirme George. Ce livre s’est vendu à des millions d’exemplaires dans le monde entier.
George aurait pu s’arrêter là. Il aurait pu se focaliser sur ce sujet, en faire son domaine. C’est ce que font la plupart des gens. Ils disent par exemple : « Je suis un économiste. »
« Je suis un ____________. »
Pas George.
Il creuse un autre sujet. En apprend dessus. Écrit dessus. Puis passe à un autre.
C’est ça, être un touche-à-tout.
Toujours avancer.
B) Trouvez ce qui vous donne envie d’avancer
Steve Jobs a lu l’un des livres de George Gilder en 1990 (celui où il a prédit les smartphones) et l’a donné à lire à ses amis.
« Je crois donc avoir eu une vague influence sur l’évolution de l’iPhone », a admis George.
En 2018, il a sorti un nouveau livre : Life after Google: The Fall of Big Data and the Rise of the Blockchain Economy. (NDLR : La vie après Google : la chute du Big Data et l’avènement de l’économie régie par la blockchain.)
Ce livre est n°2 des ventes en Chine. George s’est rendu en Chine. Il y a fait 40 apparitions en 9 jours. QUARANTE !
« Comment trouvez-vous l’énergie ? Moi, j’ai à peine l’énergie de faire un podcast par jour. Comment avez-vous réussi à faire 40 apparitions en 9 jours ? » je lui ai demandé.
« Eh bien, je cours environ 8 km par jour », m’a-t-il répondu.
« Vous courez 8 km par jour ?! À 80 ans ?
– J’ai couru 16 km dimanche.
– Pensez-vous que cette force vous vient de vos gènes ?
– J’ai effectivement de bons gènes. Ma mère a 100 ans. Mais j’aime tout simplement courir. C’est ma manière de rester dynamique et éveillé. C’est ma manière de me faire aller de l’avant. »
Il m’a raconté ses semi-marathons, ses 10 kilomètres, le ski de fond. Il m’a dit qu’il courait en montagne.
Cette activité lui donne de l’énergie. Elle le pousse en avant de diverses manières : physiquement, mentalement et futuristiquement.
C) Posez des questions
Pour chaque nouveau sujet de réflexion auquel s’intéresse George Gilder, il se pose cette question : « Qu’est-ce que cela signifie ? »
La pauvreté… « Qu’est-ce que cela signifie ? »
Les puces électroniques… « Qu’est-ce que cela signifie ? »
À partir de cette question, il adopte une vision de plus en plus globale de ces thématiques.
D) Rencontrez les gens
En 1994, personne ne savait ce qu’était le « World Wide Web ».
Cela n’existait pas. Les seules personnes qui savaient que cela allait arriver sont celles qui travaillaient dessus.
C’est tout.
« La plupart des personnes expertes dans les technologies n’écrivent pas, a expliqué George. Et si elles le font, il s’agit de documents techniques peu prolixes. »
George va donc les rencontrer.
C’est comme cela qu’il est le premier à avoir les infos.
Rares sont ceux qui peuvent voyager comme George. Ce n’est pas un problème. Il existe tellement d’experts qui font des conférences, s’expliquent sur des podcasts, donnent des interviews, etc.
Les médias changent.
N’importe qui peut aujourd’hui avoir sa propre émission télé (applications vidéos comme IGTV ou Facebook Live). Ou un podcast. Ou être « journaliste » (medium.com, Quora, ou diffuser une newsletter).
J’ai des amis qui ont lancé leur propre magazine dans l’unique objectif d’avoir la possibilité de parler aux spécialistes pour récolter des informations.
E) Ayez un mentor
Il existe deux genres de mentors : le mentor réel et le mentor virtuel.
Celui de George était réel.
Il s’appelait Carver Mead, c’était un chercheur qui travaillait avec Gordon Moore. Ils ont effectué les recherches sur la loi de Moore (selon laquelle, grosso modo, la puissance des ordinateurs double tous les deux ans).
Mes mentors à moi ont été les livres et les podcasts. Avant de rencontrer George, ses livres étaient mes mentors.
Puis je l’ai rencontré et, pendant 90 minutes, il est devenu mon mentor.
F) N’ayez pas peur du changement
Les futurologues ne sont pas effrayés par le changement.
Lorsque l’automobile a remplacé le cheval, ceux qui travaillaient avec les chevaux se sont mis à travailler avec les voitures.
Lorsque sont apparus les distributeurs automatiques, tout le monde a cru que ce serait la fin des guichetiers dans les banques. Ça n’a pas été le cas.
Les distributeurs automatiques ont augmenté les bénéfices des banques. Ces dernières ont donc ouvert plus de filiales et engagé plus de personnel.
Aujourd’hui, les gens pensent que les robots qui organisent les rayons chez Walmart seront synonymes de chômage massif. (Il y a aussi des robots qui livrent des pizzas…)
Mais ce n’est pas ce que raconte l’histoire.
L’histoire raconte que l’innovation crée de nouvelles et meilleures opportunités pour les êtres humains.
« Aujourd’hui, mettre en rayon des produits chez Walmart doit être l’un des boulots les plus ennuyeux au monde, a affirmé George. Dans l’histoire économique, les technologies sont apparues pour s’occuper des pires boulots ; elles ont libéré les êtres humains pour que ceux-ci fassent des choses meilleures. »
Si les robots vérifient les rayons de Walmart, alors les bénéfices de l’entreprise augmenteront de plusieurs milliards de dollars. Cet argent sera investi dans de nouvelles entreprises qui emploieront des gens.
« Dans une société beaucoup plus riche, il y aura plus de projets et donc plus d’emplois créatifs et intéressants. »
G) Supprimez ce qui vous pompe de l’énergie
Ce conseil n’est pas de George. Néanmoins, il est important.
Voici là où je NE CHERCHE PAS pour en apprendre davantage sur le futur :
- les écoles ;
- les gouvernements (nationaux ou internationaux) ;
- les organes de presse ;
- les présentateurs à la télé ;
- Facebook, Instagram, Twitter, les réseaux sociaux en général.
J’écoute les futurologues et leurs idées.
La révolution industrielle de 2019, c’est l’intelligence artificielle, la robotique, l’automatisation, etc. Les gens ont peur.
Lorsque j’ai interrogé George Gilder à ce sujet, il a ri, puis m’a expliqué pourquoi c’était drôle, pourquoi ce n’était pas effrayant.
C’est la raison pour laquelle je voulais comprendre tout son raisonnement. Parce que je voulais rire.
Le rire est le meilleur remède contre la peur.