La semaine dernière, je vous ai demandé si cela vous intéressait d’en savoir davantage sur les graphiques boursiers et de comprendre comment ils pouvaient vous aider à prendre des décisions d’investissement plus judicieuses.
Si j’en crois les réponses, cela vous intéresse.
Durant le week-end, ma boîte de réception a été submergée de messages comme celui de Tom F. :
Zach, ce serait formidable d’accompagner vos recommandations d’investissement d’une analyse technique de graphiques boursiers ! Mon objectif est de comprendre (ou d’essayer de comprendre) les graphiques pour identifier les points d’entrée et de sortie concernant les titres que je détiens en portefeuille sur la base de leurs fondamentaux. Merci !
Merci pour votre courrier, Tom ! Et merci à tous ceux qui m’ont envoyé des messages similaires.
Aujourd’hui, je vais vous parler des informations importantes que peuvent vous révéler les graphiques.
Si d’autres sujets vous intéressent ou si vous avez des questions, des remarques ou des critiques, n’hésitez pas à nous écrire. C’est toujours un plaisir de vous lire, même si c’est simplement pour dire bonjour !
Attaquons-nous sans tarder aux graphiques boursiers !
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Conduire en regardant dans le rétroviseur
S’il est une chose que les investisseurs reprochent aux graphiques boursiers, c’est qu’ils nous renseignent uniquement sur les variations de cours historiques des titres ou instruments financiers.
D’aucuns pensent que s’appuyer sur des graphiques pour investir équivaut à conduire en regardant dans le rétroviseur.
C’est un concept important qui mérite que l’on s’y attarde.
Les graphiques boursiers ne nous donnent pas la trajectoire future du cours d’un titre. Mais les données historiques sur les fluctuations de cours ou mouvements de marché nous donnent des informations précieuses sur ce qui pourrait arriver par la suite.
Aujourd’hui, je souhaite vous parler des zones de support et de résistance, ces nivaux visibles sur un graphique qui suggèrent des scénarios sur ce qui pourrait advenir.
Mais avant de nous pencher en détail sur un graphique boursier, permettez-moi de vous raconter une anecdote concernant l’un de mes anciens clients lorsque j’étais gérant au sein d’un hedge fund.
Je vous présente Bob le grincheux, mécontent de son investissement peu performant
Bob était l’un de mes clients préférés.
Pas parce qu’il était sympathique ou de bonne compagnie. Bob était un grincheux, un râleur invétéré.
Cela ne m’enchantait pas de discuter avec lui (il appelait souvent au bureau pour savoir ce que donnaient ses placements).
Mais j’appréciais à leur juste valeur ses idées d’investissement car il avait un don quasiment sans équivalent pour dénicher de bons investissements contracycliques.
Je me souviens d’un été où Bob était particulièrement mécontent d’une grande capitalisation qu’il détenait en portefeuille. (Je ne vous dirai pas de quel titre il s’agit.)
À chaque fois que je voyais son numéro apparaître sur l’écran de mon téléphone, je savais de quel titre il voulait me parler avant même de décrocher le combiné. Bob avait acheté des actions de l’entreprise en question plus tôt dans l’année et cet investissement lui faisait perdre de l’argent.
« Si seulement je pouvais récupérer ma mise de départ, je vendrais ce maudit titre sur-le-champ ! »
C’est ce que Bob répétait jour après jour dans l’attente de pouvoir récupérer sa mise.
Il lui aura fallu attendre tout l’été, mais le titre a fini par rebondir en Bourse. Et comme il l’avait dit, Bob a vendu ses actions et a jeté son dévolu sur un autre titre.
Plusieurs mois après, lorsque Bob a appelé, j’ai instinctivement vérifié le cours de ce titre qu’il avait détenu en portefeuille auparavant. J’avais oublié qu’il avait dénoué sa position sur le titre et qu’il appelait probablement pour avoir des informations sur une autre entreprise.
Ce que j’ai vu sur mon ordinateur m’a fait grimacer et rire à la fois.
Le cours du titre que Bob avait détenu en portefeuille avait plus que doublé depuis qu’il avait vendu ses actions.
Je n’ai pas eu le courage de lui dire. Mais s’il avait été un peu plus patient, il aurait gagné beaucoup d’argent !
Au lieu de cela, il a dénoué sa position à l’équilibre et a investi son argent ailleurs.
C’est le genre d’erreurs que les boursicoteurs répètent, encore et encore. Or, c’est précisément le genre d’erreurs qu’il faut éviter si l’on veut faire fructifier son argent.
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Support et résistance, les éléments fondamentaux des graphiques boursiers
Pourquoi est-ce que je vous raconte cette anecdote sur Bob ?
Car elle illustre parfaitement les décisions que nous devons tous prendre dans la vie réelle. Lorsque nous sommes dans une situation inconfortable, nous avons tendance à chercher un moyen d’en sortir. C’est particulièrement vrai pour les investisseurs.
Lorsque vous voyez un graphique boursier qui contient un sommet (ou plusieurs sommets) dans une zone bien précise, cela nous donne une information très importante : certains investisseurs perdent de l’argent et cherchent un moyen de récupérer leur argent.
Je vous invite à regarder le graphique ci-dessous. Il s’agit d’une image du S&P Financial SPDR (XLF), un fonds qui réplique la performance des plus grandes valeurs financières américaines.
Comme vous pouvez le voir, les valeurs qui composent ce fonds ont atteint un sommet lorsque la pandémie de coronavirus s’est abattue sur le monde, avant de subir une violente correction.
Le sommet correspondait presque exactement au pic atteint au moment où la crise financière mondiale a éclaté en 2007.
Après la correction induite par ce vent de panique, les valeurs financières ont rebondi, ont évolué de manière latérale pendant un certain temps, avant de flirter de nouveau avec leur sommet (environ 32 $ sur le graphique).
Que s’est-il passé ensuite ?
Un groupe de boursicoteurs grincheux comme Bob, qui s’étaient retrouvés coincés avec leurs positions probablement ouvertes juste avant que ne survienne la crise du coronavirus, ont finalement pu dénouer leurs positions à l’équilibre.
Lorsque ces investisseurs grincheux ont dénoué leurs positions, les valeurs financières ont subi une nouvelle correction.
La ligne horizontale que vous voyez en haut du graphique s’appelle le « seuil de résistance ». Il s’agit d’un niveau auquel les investisseurs se positionnent à la vente car cela leur permet de sortir à l’équilibre. Et plus les investisseurs sont nombreux à vendre à ce niveau, plus la résistance peut être dure à casser.
Après tout, les acheteurs qui rachètent le titre en question aux vendeurs se retrouvent également piégés à ce nouveau prix.
Pour schématiser, cette zone de résistance est un peu comme un plafond qui empêche le cours du titre d’augmenter car les vendeurs ont intérêt à dénouer leurs positions à chaque fois que le titre se rapproche de ce seuil.
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Quand la résistance cède…
J’adore identifier les zones de résistance des titres et des segments de marché. Notamment parce que lorsque les résistances cèdent, des choses formidables peuvent se produire.
Regardons ce qui se passe en coulisses lorsqu’une résistance est franchie…
Nous savons que jusqu’à ce stade, les investisseurs vendent dès que le titre entre dans une zone précise. Agacés, certains investisseurs jettent l’éponge et dénouent leurs positions.
Pendant ce temps, des investisseurs plus déterminés achètent des actions lorsque le titre se replie sous la zone de résistance.
Ces acheteurs sont certainement plus enclins à conserver le titre en portefeuille sur la durée car ils l’ont acheté à prix d’aubaine. (Il ne s’agit pas d’investisseurs qui se contentent d’acheter « le dernier titre à la mode ».)
Dès lors qu’un titre franchit à la hausse sa zone de résistance, cela signifie qu’il n’y a plus de grincheux qui essaient de dénouer leurs positions à l’équilibre. Tous les investisseurs aux nerfs fragiles sont partis et ceux qui restent en course sont plus déterminés que jamais.
Que se passe-t-il ensuite ?
Les investisseurs qui ont dénoué leurs positions sous le coup de l’émotion sont désormais condamnés à regarder le cours du titre augmenter comme simples spectateurs.
Si vous avez déjà connu cela, si vous avez déjà vu un titre que vous déteniez auparavant s’envoler en Bourse, vous savez exactement à quel point cela peut être frustrant.
Ces investisseurs mis sur la touche sont généralement ceux qui vont alimenter la prochaine hausse du cours puisqu’ils capitulent une fois de plus et rachètent des actions au prix fort.
Voici une image illustrant ce phénomène de pression à l’achat.
Une fois que le plafond (la résistance) est franchi, les cours des valeurs financières augmentent.
Il convient également de savoir que la résistance peut devenir ce que l’on appelle « un support ».
En d’autres termes, une fois que le plafond est franchi, il peut devenir un seuil auquel le cours du titre rebondira en cas de correction.
Car les investisseurs qui ont loupé le coche lorsque la cassure haussière a eu lieu se disent qu’ils auraient mieux fait d’acheter que lorsque le premier franchissement de résistance a eu lieu.
Ces investisseurs se positionneront mécaniquement à l’achat si une seconde chance leur est offerte. Le niveau qui correspondait auparavant à un plafond n’est donc pas prêt de céder.
Nous parlerons d’autres figures graphiques et de la gestion des risques dans d’autres articles.
En attendant, n’hésitez pas à me dire si cela vous a été utile en commentaire de cet article !
Comprendre ce que nous disent les graphiques boursiers à propos des autres investisseurs et de leurs décisions d’achat et de vente nous permet de déterminer le moment opportun pour se positionner à l’achat ou à la vente.