En 1996, j’ai fondé une minière d’or en Chine et une minière d’argent en Amérique du Sud. Les deux compagnies ont fini par être cotées sur les places canadiennes.
J’ai formé des entreprises minières d’or et d’argent à l’époque parce que je pensais que l’or et l’argent étaient à des planchers et qu’ils allaient remonter. À l’époque, l’or était aux alentours des 275 $ l’once, tandis que l’argent était à 5 $ l’once environ. Si j’avais eu tort, j’aurais perdu les mines.
Si j’étais aussi confiant sur l’or et l’argent, c’est parce que je ne pariais pas sur eux ; je pariais plutôt contre le dollar et le pétrole. En 1996, le pétrole était à environ 10 $ le baril, ce qui semblait bas. J’étais d’avis que le dollar était élevé, et je pensais qu’il chuterait lorsque le pétrole grimperait. Selon moi, toutes les conditions étaient réunies pour un changement majeur sur les marchés.
Je suis tout aussi convaincu que ces conditions n’ont pas changé. Avec la dette nationale actuelle aux États-Unis, leur balance commerciale et les conséquences de la pandémie, le dollar s’affaiblit tandis que le pétrole grimpe. C’est pour cela que j’ai récemment acheté plus d’or et plus d’argent – pour parier une fois encore contre le dollar et le pétrole. À ce jour, j’ai eu plutôt raison.
Aujourd’hui, le prix du baril de pétrole est aux environs des 50 $ – une augmentation de 400% par rapport à 1996.
L’once d’argent est aux environs des 25 $ – une augmentation de 405% par rapport à 1996.
Enfin, l’once d’or est aux environs des 1 840 $ – une augmentation de 568% par rapport à 1996.
Parallèlement, le pouvoir d’achat du dollar a chuté de 66% depuis 1996 grâce à l’inflation.
Lorsque Richard Nixon a coupé le lien entre le dollar et l’étalon-or en 1971, le dollar s’est instantanément transformé en fausse monnaie. Le billet vert ne s’appuyait plus sur une monnaie saine, à savoir l’or. Le dollar US n’était plus qu’une gigantesque reconnaissance de dette.
La valeur de toutes les devises a chuté par rapport au métal jaune, comme on le voit sur le graphique suivant.
Un effondrement du dollar inévitable
De bien des manières, les conditions sont pires aujourd’hui qu’elles l’étaient en 1996. De nos jours, la demande de dollars ralentit. Parallèlement, il semble que la Réserve fédérale augmente la masse de dollars.
Comme vous le savez, une demande faible et une offre élevée signifient une baisse générale de la valeur, y compris du dollar.
La Grande dépression a été causée par des tentatives de tricherie sur l’étalon-or par les gouvernements. De lourdes dettes avaient été contractées pendant la Première guerre mondiale ; les dirigeants avaient du mal à rembourser ces dettes, car leurs monnaies étaient liées à l’or.
L’or permettait de limiter la quantité de monnaie pouvant être imprimée. Si vous aviez un million d’onces d’or et que vous ne pouviez imprimer que 3 $ pour chaque once, vous étiez donc limité à trois millions de dollars. Les gouvernements ont cependant fait de leur mieux pour trouver un moyen de contourner l’étalon-or.
Avec l’augmentation de la dette et des défauts de paiement, des faillites bancaires ont eu lieu. Des millions de personnes ont perdu les économies de toute une vie. À l’époque, les organismes de régulation bancaire n’existaient pas ; si une banque faisait faillite, vous perdiez tout.
Lorsque les gens ont commencé à perdre de l’argent, ils ont dépensé moins, ce qui a provoqué un effondrement des prix. Le chômage a augmenté rapidement, entraînant une diminution des dépenses et une augmentation de la déflation. Cette spirale dévastatrice a conduit au pire krach économique de l’histoire des États-Unis.
Face à ses dettes, le gouvernement allemand a, lui, décidé d’abandonner l’étalon-or et a fait tourner sa planche à billets à la vitesse maximale. Résultat : une hyperinflation massive. De 1919 à 1923, l’offre de monnaie allemande est passée de 29,2 milliards de marks à 497 quadrillions de marks, soit une multiplication par 17 milliards.
Une blague de l’époque parle d’une femme ayant laissé sa brouette pleine de marks allemands sur le pas de porte de la boulangerie, pendant qu’elle achetait une miche de pain. À son retour, sa brouette avait été volée… mais les billets de banque, eux, étaient restés sur le perron.
Tel est l’effet dévastateur de l’hyperinflation : la monnaie perd la majorité de sa valeur parce qu’elle est imprimée si rapidement.
Comme nous le savons, la Fed a pris l’habitude d’imprimer plus de dollars… des milliards et des milliards de dollars. Il semblerait que les États-Unis ont fait leur choix et posent les bases d’une future dépression à l’allemande. Quand ? Je n’en sais rien, mais c’est le moment de se préparer – même en tant qu’investisseur français, vous serez affecté par un effondrement du dollar.
Attention à la dévaluation !
L’une des raisons pour lesquelles il y a un fossé énorme entre riches et pauvres dans le monde, c’est que les démunis mettent l’argent sur un piédestal – ils travaillent pour en gagner, l’épargnent, s’y accrochent et le perdent.
Comme le dit souvent Warren Buffett :
La meilleure façon de devenir riche, c’est de ne pas perdre d’argent.
Lorsque les gens achètent des biens de consommation tels qu’une nouvelle voiture, ont recours au crédit pour financer des choses qui perdent de la valeur ou épargnent en monnaie papier, ils perdent de l’argent. Certains appellent cela de l’inflation, moi de la dévaluation.
Un ami vient d’acheter un nouveau SUV. C’est un beau véhicule. Le problème, c’est que le véhicule a perdu près de 20% de sa valeur dès l’instant où mon ami s’est mis au volant. Il est maintenant endetté, il rembourse un véhicule qui perd de la valeur… avec une monnaie qui perd elle aussi de la valeur. C’est un double perdant.
Pour ma part, si j’ai de plus en plus d’argent, c’est tout simplement parce que je ne m’y accroche pas. Au contraire, je fais de mon mieux pour obtenir le plus d’argent possible et pour que cet argent continue d’être affecté à des biens dont la valeur augmente, et non diminue.
Le secret pour conserver sa richesse
Le secret pour surmonter les prochaines années est de conserver votre richesse en argent réel, et non en dollars américains.
Achetez des choses qui conservent leur valeur et qui sont échangeables partout dans le monde. Les matières premières comme l’or et l’argent-métal ont un marché mondial qui transcende les frontières nationales, la politique ou les religions. Une personne peut ne pas apprécier la religion d’une autre, mais elle acceptera son or.
Ce qu’il faut retenir des dépressions économiques, c’est que la richesse ne disparaît pas, elle est simplement transférée.
De nombreuses personnes seront paralysées par la peur au cours des prochaines années. Mais pour les personnes financièrement intelligentes, ce sera la chance de leur vie.
Pour ceux qui ne sont pas financièrement intelligents, je suggère d’acheter au moins un peu d’or ou d’argent-métal – autant que vous pouvez vous le permettre – pour vous protéger de l’inflation.
Si vous avez une grande intelligence financière, soyez à l’affût des bonnes affaires. Lorsque les prix des actifs s’effondrent, soyez prêt à les acheter.
Je pense que bientôt, le plus grand transfert de richesse de l’histoire moderne aura lieu.